Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜💜 TEMPS MORT de Marie-Pierre Bardou

RESUME

 Édition Hélène Jacob, 2016
ISBN : 9782370114358

 

Deux amies de lycée, sous les pseudos de PK (petit kiwi) et Saule se retrouvent une vingtaine d’année plus tard grâce aux réseaux sociaux et se découvrent des modes de vie aux antipodes. PK (petit Kiwi) élève Donall son ado de fils dans un ashram au fond de la Creuse où elle a adopté des dogmes végétariens, écolo et du yoga. Saule, expatriée aux USA y avait suivi son ex-mari Mike, un chirurgien esthétique ambitieux. Aujourd’hui, elle se complaît dans l’oisiveté et le luxe de sa villa en Floride avec son fils Dickens et sa domestique Bien-Aimée, une haïtienne.
Les discussions, un ressentiment envers Mike de Saule et PK va naître : il se révèle etre le père des fils respectifs de Saule et PK, et l’origine des déceptions de la vie des deux femmes. Une complicité de vengeance entre les deux femmes va murir, s’établir, et se tenter au-delà de l’effet escompté. Pour se dédouaner de leurs subterfuges macabres, elles emportent de lecteurs dans des plans scabreux et loufoques.

MON AVIS

J’AI ADORE

LE STYLE

On retrouve ici Marie-Pierre Bardou l’auteur de Défaillances dans un autre registre où l’humour noir et désopilant trouve une place prépondérante. La co-écriture avec Kathy Dorl la comédie policière devient rocambolesque. Je remercie le site Simplement Pro et les Editions Hélène Jacob pour ce SP qui m’a fait passé un excellent moment et provoqué des rires durant ma lecture.

Les citations d’Audiard positionnent avec exactitude l’ambiance du roman dans la catégorie des polards sans prétention dramatique mais bourré d’humour et de mots d’esprit.

Le vocabulaire et le ton utilisés bien adaptés au style épistolaire version contemporaine (par mails) développent une intrigue qui survolent les océans.

LE THEME

Les plausibles dérives des nouvelles technologies donnent pimentent l’ensemble : les précautions de PK parano d’un possible piratage ou d’espionnage policier – avec ses codes datant de la guerre – font sourire, surtout quand Saule se mélange les pinceaux ; et que dire des conséquences de mails reçus échouent dans la boite SPAM ! Sinon, fait triste et troublant aujourd’hui quand PK trouve dangereux de retrouver la recherche sur goggle : « comment se débarrasser d’un corps en décomposition » peut faire sourire mais dans fait froid dans le dos dans la réalité actuelle : il y a peu un serial killer Nordhal Lelandais a pu être accusé d’un crime barbare d’un militaire disparu depuis des mois.

Les termes crus et imagés pour les dépeindre, dédramatisent les souffrances ressenties par les protagonistes mais les détaillent. Et, l’évocation d’« opération Raspoutine » pour  signifier la vengeance cogitée à l’égard de Mike sous-entend une éventuellement tournure dramatique d’une revanche méritée, leur imagination pour mettre au point leur vendetta est fertile et drôle.  Quant à la catastrophe de l’opération de chirurgie esthétique de Saule, elles parlent de merguez, poulpe, boudins, bananes, mandibules… en guise du mot « lèvres ».

En tout cas, une belle illustration d’une amitié sincère entre deux femmes : elles se racontent comme si le nombre d’années n’avaient rien changé entre elles et où les relations persistent malgré leurs insultes franches, et leurs disputes concernant leur projet. Amitié sincère mais où la naïveté se méfie de la duperie. Elles sont sincères mais ne dévoilent pas leur jeu face à l’autre !

Les choix de vie des deux femmes, aux antipodes présentent des travers qui ne peuvent que faire sourire.

LES PERSONNAGES 

Les personnages sont pittoresques ; j’adore Bien-Aimée, exploitée à souhait, qui saura tirer son épingle du jeu.

J’AI MOINS AIME

Le début est un peu confus. Passées les premières pages, tout prend son sens… et devient fort agréable à lire.
Les chapitres épars sur le journaliste Jean-Jacques permettent de renseigner sur l’avancement de l’enquête.

Pour se procurer l’ouvrage, c’est ICI

Un avant goût avec ces quelques phrases :

Question pourrissage de ce gros con de Mike, je pensais à un niveau un peu plus retors de la chose. La vengeance est plus douloureuse quand elle est délicate, non ? Alors on oublie les cacas déposés sur son paillasson et les poissons en papier accrochés dans son dos, et on sort les armes de destruction subtile.

Tu ne sais pas qu’à chaque fois que tu ouvres l’un de ces lamentables torchons dédiés à la gloire des décérébrés du bulbe, tu as au moins dix millions de neurones qui se suicident en poussant un cri sauvage ?

Parce que les rumeurs c’est bien, mais plus elles ont de feu, plus elles font de fumée !!!

 

D’accord ou pas avec la chronique ? Avez-vous lu le livre, d’accord ou pas d’accord avec moi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire…