RESUME

Comme dans la série Cold Case pour les plus télévores, deux inspecteurs McCarty et Wilson, fouillent les souvenirs de Sybil devenue une personne du troisième âge en 2008 sur la douloureuse période de son adolescence, lors de la disparition surprenante de sa mère en 1961.
Le récit de Sybil débute comme un road-movie d’elle et sa mère Maureen qui fuient le compagnon violent de sa mère divorcée de son père.
Elles refont facilement leur vie dans une bourgade à la frontière canadienne. Le travail et le logement s’offre facilement à Maureen et Sybil s’intègre avec facilité dans son nouveau lycée.
La vie sentimentale de chacune s’améliore. Maureen captive Dan, le shérif tombé sous le charme de cette femme sexy.
Quant à Sybil, son ingénuité parvient à séduire le beau Tom, la coqueluche des jeunes filles du coin. Ce premier amour envoute l’adolescente devenue sourde aux alertes de ses amis et de ses propres soupçons sur le comportement du bellâtre.
MON AVIS
Je remercie l’auteur du SP confié et l’invite à faire des commentaires sur mes remarques. Je serais tentée de classer le roman dans la catégorie pour adolescents, et idéale pour ceux qui apprécient les intrigues.
Mes bémols pour la chipoteuse que je suis :
Tapi tout au long de la lecture le suspens serait décuplé sans la présence du prologue qui suggère trop d’éléments pour ne pas deviner l’issue finale.
L’attitude de Sybil n’est pas convaincante, à la fin du roman, malgré sa maturité affichée dans sa réaction face aux vicissitudes de sa mère. De la même manière, si on replace dans le contexte des années 60, sa .avec Tom paraît décalée, mais je ne suis née que dans les 70’s, alors…
Je n’ai pas compris l’insistance des protagonistes à se faire appeler « mademoiselle » dans le texte à plusieurs reprises. Même divorcée ou veuve, une femme continue à se faire appeler Madame, malgré leur célibat. D’ailleurs par convenance, déjà dans les années 80, on dira « Madame » à une femme non mariée suite au décès de son conjoint. Aujourd’hui Mademoiselle est banni pour ne pas stigmatisé le célibat d’une femme.
L’histoire serait parfaite si la date des évènements n’avait pas été fixée à 1961. En effet, si on fait abstraction de cette précision, le lecteur ne serait pas confronté à l’écueil des anachronismes à répétition :
– Anachronisme sociologique : même si l’action se déroule aux USA, la question du divorce ainsi traitée ne semble pas réaliste. Dans le livre, elle s’apparente dans le roman à celle des années 2000. Dans les années 60-70 les divorces, les familles monoparentales, demeurent marginales et insolites. Ces situations familiales ne sont pas vécues et ressenties avec la même légèreté que dans le livre.
– Les rapports humains et familiaux sont décalés par rapport à la société des lieux et de l’époque. La notion de « mère-copine » est contemporaine. Je doute que dans les années 60 une mère encourage sa fille dans une relation amoureuse. Et si tel est le cas pour la nécessité de l’histoire, il aurait été judicieux de préciser l’originalité du personnage.
– Anachronisme de langage : Une maman des années 60, devant un plat succulent, ne dira pas : « c’est trop bon ».
– Incohérence matérielle : Leur logement d’appoint où elles sont recueillies est équipé de téléphone, lave-linge… pourquoi pas, mais illogique pour une bonne crédibilité du récit… .
– Anachronisme culturel : l’action se situe en automne et West Side Story (piquée de doutes et une recherche Wikipédia plus tard) j’ai appris que sa sortie sur les écrans en province US en décembre .
Outre ces incohérences, l’écriture et la syntaxe agréable nous offre une lecture ; et on se prend au jeu de ces adolescents qui nous promènent dans une intrigue au fin fond des Etat Unis.
Je prie par avance l’auteur d’excuser ma sévérité sur son livre, fruit d’un travail long et périlleux dans le domaine de l’écriture.
Et vous, que pensez- vous de la chronique ? N’hésitez pas à laisser un commentaire…