Les photos mentent. Ne jamais se fier aux images que l’on voit. Tout le monde ment.
Cette phrase devrait être le mantra de tout internaute éclairé adepte des réseaux sociaux !

2008.
320 pages.
Eric Moore a tout pour être heureux. Ses débuts difficiles ne l’ont pas empêché d’avoir une jolie maison et une famille heureuse. Un soir pourtant, alors que son fils de quinze ans garde la fillette des voisins, cette dernière disparaît, ce qui laisse libre cours à toutes les hypothèses. L’adolescent, mal dans sa peau, se défend de façon confuse. Du jour au lendemain, Eric
devient l’un de ces parents qu’il a vus, dans les médias, proclamer l’innocence de leur progéniture. En est-il lui-même tout à fait sûr et à qui confier un tel doute ? Son propre passé n’est-il pas là pour
lui rappeler que les apparences sont trompeuses ? Et quoi de plus dur que de regarder son fils comme un monstre en puissance alors que vous êtes devenu son seul espoir ?
Un adolescent qui ne se défend pas
Une enfant Amy disparaît alors que son babysitter Keith est un adolescent.
Cela coule de source, c’est lui qui est soupçonné. Évidemment, sous le choc, les parents nient en bloc cette possibilité, voire cette évidence. Leur enfant n’est pas un tueur, mais l’attitude placide, voire résignée de Keith fait douter les parents. Alors ils font appel en avocat. On ne sait jamais !
Les photos mentent.
Éric reste froid par rapport à ça. Il reste neutre au point de peut-être soupçonner lui-même son fils. Le récit est captivant. Tout se bouscule pour Éric, le père. Sa narration objective accompagne notre doute quant à la culpabilité de son fils. Nombre d’interrogations présentes naissent dans son esprit, et se rattachent à ses souvenirs d’un passé flou. Comme pour lui, les suspects potentiels s’additionnent dans la tête du lecteur.
Un fait divers, même si aujourd’hui beaucoup de crimes concernant les adolescents s’apparentent à des frais de société. Ici, on reste dans le domaine du thriller familial sans jamais pénétrer au sein du foyer de la victime.
Finalement, on est soulagé d’avoir tout compris.
Et l’on est captivé jusqu’à la fin où l’on attend un épilogue tranquille. Mais non ! Quelle surprise quand on atteint l les dix dernières pages ! C’est un chapitre en italique, comme certains autres au cours du récit, qui détaille ce qui a suivi. Après ça, on ferme le livre avec un gros soupir, carrément bluffés par le final.
Bonne lecture.
Quelques citations
Elle s’était toujours protégée avec les livres. Pendant la maladie de sa mère, elle lisait beaucoup, tout particulièrement à son chevet, elle dévorait des piles d’ouvrages, comme s’ils lui permettaient de tenir à distance sa disparition prochaine. Et là, elle utilisait à nouveau cette technique pour chasser de son esprit les ennuis qu’encourait notre fils.
Lorsqu’il ne vous reste plus que votre avocat pour vous confier, cela implique que vous êtes vraiment seul au monde.
Pour aller plus loin : Prix Barry 2008 du meilleur roman
Le prix Barry est un prix littéraire policier décerné chaque année depuis 1997 par les éditeurs de Deadly Pleasures, une publication trimestrielle américaine. De 2007 à 2009, le prix a été présenté conjointement avec la publication Mystery News. Le prix porte le nom de Barry Gardner, un critique littéraire américain.
Site inactif depuis 2016 à première vue : http://deadlypleasures.com/barry.html.