Après un verre entre amies, quand Jo violente celui qu’elle prend pour un harceleur, devant la gravitĂ© des dommages, elle hĂ©site : Avouer ou se taire.

09/25
544 p.
RĂ©sumĂ©Â
Londres, un vendredi de décembre.
Johanna et son amie partagent un verre dans un bar, fidèles à leur rituel de fin de semaine. Au cours de la soirée, elles sont importunées par Sadig, et Johanna doit esquiver une quasi-agression sexuelle. Sur le chemin du retour, les deux femmes se séparent et Johanna a le sentiment grandissant d’être suivie de près par Sadig. Pour se rassurer, elle appelle son mari, Reuben. Lorsque l’homme la rejoint au sommet des marches, prise de panique, elle lui porte un coup si violent qu’il s’effondre, le visage dans une flaque d’eau. C’est alors qu’elle réalise, avec stupeur, qu’il ne s’agit pas de Sadig, mais d’un simple joggeur.
À partir de cet instant, deux voies s’ouvrent devant Johanna : soit elle garde le silence, soit elle avoue les faits et se soumet au jugement du tribunal.
Mon avis sur le livre
Un page turner agréable, addictif et original de cette auteure, avocate de profession qui signe son 8e roman. Elle a déjà été primée en 2025 comme « Nouvelles voix du polar » dans la catégorie Roman étranger avec son ouvrage « Après Minuit ».
Le rĂ©cit Ă©voque une expĂ©rience comparable Ă celle d’un « livre dont vous ĂŞtes le hĂ©ros » dans lequel chaque choix de Jo influence la suite des Ă©vĂ©nements. Les consĂ©quences concernent aussi l’ensemble des personnages et intĂ©ressent aussi le lecteur. L’analyse psychologique offre un Ă©ventail d’attitudes mesquines, Ă©goĂŻstes ou compatissantes… selon les circonstances.Â
Cette analyse met en lumière une approche narrative possible principalement dans le roman ou le cinĂ©ma, oĂą l’on observe l’impact des diffĂ©rents choix effectuĂ©s par les personnages. Pour Johanna, l’alternative est claire : avouer ses actes ou persister Ă les dissimuler.Â
SE TAIRE OU AVOUERÂ
La principale problĂ©matique rĂ©side dans l’intĂ©gritĂ© morale de Ruben, le mari de l’hĂ©roĂŻne, et la nature fusionnelle du couple. L’inquiĂ©tude majeure porte sur la rĂ©action de cet homme droit, jusqu’au-boutiste dans l’altruisme, notamment face Ă l’attitude de son Ă©pouse. Elle est consciente que ses actes Ă elle vont Ă l’encontre des principes que lui prĂ´ne et qui enfreignent les normes sociales Ă©tablies.
Alors elle se tait. Elle ment, elle cache les preuves, le crime. Mais sa nature fantasque la trahit. Le masque va-t-il se craquer ?
Mais l’auteur Ă©labore une autre hypothèse en parallèle : la police se rapproche de Jo, elle se rend, avoue. Arrestation et procès s’ensuivent avec circonstances aggravantes et attĂ©nuantes. Sarah sera son avocat commis d’office. Procès ? Prison ? Combien de temps ?
Quelle que soit la décision prise, la culpabilité l’envahit et elle commet encore un mensonge par omission.
Dans tous les cas, le sentiment de culpabilitĂ© reste prĂ©gnant. Que l’on soit condamnĂ© par la sociĂ©tĂ© ou pas, le coupable demeure responsable de ses actes, et les regrets persistent. Cette attitude est très saine, mais se heurte Ă l’effet purificateur de la rĂ©clusion. La prison n’absout pas le dĂ©tenu dont l’entourage est lui aussi atteint par la peine.Â
Dès le début du récit, Johanna suscite l’empathie du lecteur, notamment à partir d’un simple événement anodin – un verre entre amies – entraînant des répercussions dramatiques. À la base, un accident stupide, une méprise, sera en fait requalifié selon la loi. On assiste finalement à une violence sans intention de donner la mort, non-assistance à personne en danger, en absence de légitime défense.






