LE COUPLE D’A COTE de Shari Lapena💜💜💜

Une invitation tourne au cauchemar pour un couple victime de la disparition de leur bébé. Le premier roman de la reine du thriller domestique.

RESUME

Anne et Marco Conti forment en apparence un couple uni. Elle, après des études d’Art se voue exclusivement à Cora, leur bébé de six mois. Honteuse de sa dépression post-partum, elle va la dissimuler à son entourage. Marco, lui, issu d’un milieu modeste parvenu se consacre à la société Conti Software Design qu’il a créée.

Ce soir d’été, le couple honore l’invitation chez leurs voisins mitoyens Cynthia et Graham. Ces derniers avaient insisté pour faire de la soirée d’anniversaire de Graham un repas entre adultes. Mais à la suite du désistement de la baby-sitter, Anne et Marco doivent laisser le bébé sous la seule surveillance du babyphone, avec des allers et retours en cas de pleurs. Une soirée déplaisante pour Anne. Ecœurée des manœuvres ostensibles de Cynthia pour séduire son mari. elle rentre épuisée et alcoolisée à une heure du matin,

Alors, Anne dessoulera subitement devant le constat de la porte d’entrée ouverte. Comble de l’horreur pour les Conti, le lit du bébé est vide. Cora a été kidnappée… peut-être tuée ?
Est-ce que la fortune de la famille de Anne est convoitée pour en exiger une rançon pour le bébé ?

L’auteur

Canadienne, Shari Lapena a été avocate avant de devenir professeur d’anglais puis de se consacrer à l’écriture. Best-seller en Grande-Bretagne et aux États-Unis, Le Couple d’à côté est son premier roman.

Mon avis : roman domestique

Le récit évoque des faits divers récents en Europe et marquants de l’actualité récente où des enfants disparaissent tandis que leurs parents profitent d’une ambiance festive. (l’Affaire McCann et très récente l’Affaire Maëllis). Ce roman riche d’intrigues et de rebondissements se lira d’une traite car les questions s’ajoutent au fur et à mesure. Ce roman psychologique traite du désarroi de famille ou de couple lors de disparition d’enfant (un roman sur ce thème). La logique policière habituelle s’intéresse d’abord à la famille proche, l’entourage… Ici, l’inspecteur suit cette trame.

Voici un huis clos, se déroulant dans ce petit quartier bourgeois. À part quelques brèves apartés au commissariat et chez les parents d’Anne, l’inertie du cadre tranche avec les rebondissements de l’intrigue et l’énergie de l’écriture.

Le repas d’anniversaire banal voire ennuyeux, sous la marque d’une tension palpable prédit une cascade de désastres. Anne et Marco parents responsables, culpabilisent de laisser seule Cora, mais l’infime risque d’un danger leur gâche cette soirée. Les précautions d’usages étaient prises donc, pourquoi se passerait-il une catastrophe ? Et pourtant voici La PIRE soirée de l’existence d’Anne où sa patience mise à rude épreuve justifiera son abus d’alcool.

Peu de personnages.

Et pourtant une texture dynamique.

Le cas d’Anne fait figure de femme effacée, désespérée et fragile. Epouse ridiculisée par une bombe sexuelle, maman bouleversée par la disparition de son bébé. Sa relation fusionnelle avec son bébé lui procure une sorte de refuge. Fracturée entre l’amour de son mari et de ses parents… Son état psychologique frôle la pathologie et légitime les soupçons de la police. Elle-même en proie à des doutes embrouille un temps le lecteur… Son manque d’assurance et sa sincérité attirent la bienveillance du lecteur, du début jusqu’à l’issue finale.

Dès le départ, Marco, lui, a un rôle aussi ambivalent. Ce self-made man est devenu chef d’entreprise sous l’impulsion de la fortune de ses beaux-parents.

Marco ressemble à un chevreuil surpris dans les phares d’une voiture, celui qu’il a quand il est pris sur le fait et ne sait pas comment réagir. Il n’a jamais été doué pour l’improvisation

On le sent redevable de sa femme et de sa belle-famille. Or son couple est cohérent : une jeune fille neutre et réservée se satisfait de ce mari ambitieux, attentionné et fiable. Des flashbacks agrémentent le récit d’une situation actuelle pesante.

A l’inverse d’eux, Cynthia pour la bimbo infecte inspure du dégoût. On redouterait de l’avoir comme amie, voisine, ou confidente. La perfidie incarnée.

La personnalité de Graham nous laisse songeur de sa couardise.

L’enquêteur Rasbach, avance par petites touches avec quelques questions pertinentes. Il aiguillonne le lecteur sans l’éblouir de certitudes. Loin de l’enquêteur omniprésent, il s’active avec discrétion. D’ailleurs peu de lignes lui sont consacrées mais ses résultats et son personnage convainquent.

Le mécanisme de l’intrigue originale ici, surprend le lecteur car l’identité de l’auteur du kidnapping est vite désigné : presqu’avant la moitié du livre. Mais pourtant… Ces 250 pages vous livrent une belle intrigue et une bonne étude psychologie de personnages crédibles. Addiction garantie.
Un merci à Netgalley pour leur confiance et ce SP qui m’a fait découvrir Shari Lapena.