Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜 L’ETRANGE AFFAIRE DE LAPRADES de Jean Jolly

RESUME

200 pages
Jean Saintonge Edition
2019
L’affaire confiée au jeune avocat Duperthus suscite son étonnement mais aussi une certaine pression. En effet Monsieur Laprades notable et industriel est aussi un ami de son patron et l’affaire est d’autant plus délicate que sa culpabilité ne fait pas de doute.
Laprades avait été trouvé à 23 heures, un pistolet à la main, avec un pistoolet qui lui appartenait, et devant le cadavre  de Serrabone, l’amant de son épouse.
Pour mieux défendre son client, Duperthus lui conseille de plaider le crime passionnel, proposition rejetée avec véhémence car Laprades persiste à signer son innocence malgré les preuves qui l’accablent.
Et cette affaire met le jeune avocat dans une situation scabreuse quand il s’aperçoit qu’il est surveillé et qu’une inconnue le contacte pour insister sur l’innocence de son client… Alors pour obtenir plus d’informations sur ces pressions, il contacte Le Soler. Cette ancienne connaissance devenue détective privée, va l’aider à éclaircir le mystère de cette menace.

MON AVIS

Remerciements au site internet Simplement Pro et à l’attache de presse de l’auteur pour la lecture de ce roman de Jean Jolly.

Un meurtrier désigné

La dénonciation du coupable dès l’entrée en matière, laisse supposer une brèche sur l’issue déja toute ficelée. Devant une telle évidence, on se doute donc dès le début, qu’il manque un élément au lecteur et à la police sur le « pourquoi – comment ? » qu’il va falloir trouver d’où le roman.

Tous les éléments se trouvent dans un dossier à condition qu’on les y mette ou qu’on les y découvre.

Tout porte à croire, que le jeune avocat Duperthus est un pion, presque manipulé dans cette affaire. En effet, pourquoi avec son inexpérience est-il chargé de l’affaire compromettant un notable pris en flagrant délit ? Pourquoi son patron a-t-il pris ce risque ? Beaucoup de questions se posent. D’ailleurs, on va jusqu’à remettre en cause l’intégralité du patron, du policier haut placé

Un jeune avocat dans Paris

Duperthus est un personnage assez cohérent dans le roman. On apprécie de le suivre dans les rues de Paris, de l’accompagner en taxi pour visiter en prison son client. Il part un peu blasé dans une affaire déjà bouclée pour lui et tout le monde, avant même l’ouverture de son dossier. Résigné mais curieux. Sa vision sur l’affaire va évoluer au fur et à mesure de sa progression dans ses recherches. Pourtant, je trouve dommage son manque de réactivité…

Heureusement intervient à sa demande, un ami de valeur dans le personnage du détective privé Le Soler. Celui-ci piqué de curiosité et d’audace se prend au jeu d’une enquête déroutante. Je regrette qu’on ne le voie pas agir : seuls le résultat de ses investigations nous est reporté par le biais de dialogues.

Ce bon petit polar franchouillard nous emmène dans l’univers du marché particulier de l’art, et pas souvent exploité dans les romans policiers. Original. Beaucoup de personnages dynamisent un calme latent.

J’ai moins aimé quelques incohérences

– La quasi-absence du personnage au cœur de l’enquête. Le présumé coupable comme Laprades, est peu cité ou relaté dans les dialogues ou la narration… d’ailleurs un notable, industriel, qui se contente d’un avocat inexpérimenté sans sourciller pour le défendre pour un crime non commis par lui (selon lui) me fait sourciller.

– Le nombre de relatons incalculables de Duperthus contactées. Ses vieilles amitiés ou connaissances dont les liens sont distendus se rendent disponibles, voire s’exécutent quand il les sollicite pour toutes les questions qui le taraudent. Comme si, après des années d’études de droit, chacun connaissait la suite du parcours professionnel des autres étudiants… J’en doute surtout que Dupertuhus n’apparaît pas comme le plus populaire ou chaleureux des bancs de la fac.

– L’illustration du cancanage des concierges bavardes éclaire plus ou moins l’affaire ici. Ces personnages colorent le procès de fantaisie. Or, il me semble, mais je ne suis pas parisienne que ces métiers disparaissent, alors cette désuétude renforce l’idée d’un récit décalé dans le temps. On se retrouve plus dans un vieux Maigret…

Une écriture (avec un ou deux coquilles) agréable qui distrait malgré quelques petites longueurs.

Votre avis sur la chronique ou le livre est le bienvenu.