RÉSUMÉ
Vitoria. Espagne.
À la veille de la Saint-Jacques dans les monuments historiques de la ville, les cadavres de couples se succèdent. Le mode opératoire adopté par le criminel ressemble étrangement à celui d’un serial killer Tazio, arrêté dans la région une vingtaine d’années auparavant pour des crimes similaires. Ses victimes mouraient le jour de leur anniversaire, un chiffre rond comme 5 ans, 10 ans… On retrouve une mise en scène macabre des victimes nues qui ne se connaissaient pas bâillonnées avec du scotch et des abeilles dans la bouche dont les piqûres les a asphyxiées.
Aujourd’hui la sortie de prison Tazio est imminente. Il a toujours clamé son innocence alors que son propre frère jumeau Ignacio commissaire à l’époque l’avait fait arrêter convaincu de sa culpabilité.
L’affaire des crimes d’aujourd’hui est confiée à Unai dit « Kraken ». Celui-ci doit savoir si les deux affaires espacées de deux décennies sont liées. Pour cela, il reprend la précédente pour éclaircir plusieurs points obscurs. Comment le criminel Tazio enfermé en prison peut-il agir aujourd’hui ? A-t-il eu des contacts avec des hackers ou des complices à l’extérieur ? Quelqu’un aurait-il copié les crimes ? Les deux frères étaient-ils de mèche ou Ignacio a-t-il fait croire à la culpabilité de Tazio pour se disculper ? Et pourquoi ces crimes ?
Mais le temps presse parce que le criminel poursuit son œuvre en s’en prenant maintenant aux proches des enquêteurs, Kasken et son équipière Esti. En plus, les disparitions inquiétantes de Tazio à sa sortie de prison et d’Ignacio, vont peut-être modifier la trajectoire de l’enquête ? En quoi l’histoire des deux frères est-elle la clé de cette énigme ?
MON AVIS
Le service de presse de ce thriller proposé par le site Netgalley et les éditions Fleuve que je remercie m’a transportée dans la culture espagnole avec ce second livre de cette auteure espagnole.
Espagne – La fête de la Blouse – Vitoria
Le récit se déroule en Espagne dont je connais peu la culture, us et coutume. Le livre m’a permis de découvrir quelques coutumes, dont la fête folklorique très populaire de la ville de Vitoria : 🧐👉 la journée de la Blouse (source Wikipédia) commencée dès la fête de la Saint Jacques (25 juillet). C’est dans cette ambiance de liesse que se produisent des crimes sensationnels particulièrement glauques.
Au début, j’ai été un peu noyée par l’utilisation des patronymes à rallonge usités en Espagne ; cela a freiné ma lecture puis peu à peu je me suis attachée uniquement aux prénoms pour retenir les personnages. D’où mon résumé avec les seuls prénoms pour plus de commodité.
Ce roman policier déroule son intrigue dans un cadre de lieux historiques de Vitoria dans des monuments sacrés et religieux. Les descriptions de statues et des bas-reliefs sont dignes d’un bon guide touristique car on se les représente bien.
Une enquête à long terme
Malgré la mise en scène macabre des crimes d’une teneur particulière, le premier tiers du roman tarde à faire décoller le récit et le suspense. L’impression de se trainer est en plus renforcée avec cette attention nécessaire à cause des patronymes. Ensuite, l’intrigue s’amplifie. L’appel à des évocations d’ésotérisme, des sciences surnaturelles, mélangées à des notions biologiques ou chimiques tendent à nous interroger. La psychologie est aussi prise en compte par Kraken, le profiler compétent, et fait éclore beaucoup de réflexions sur les relations gémellaires. Puis avec les flashbacks des amours de Bianca dans les années soixante-dix le lecteur débrouille avec patience l’affaire. Belle imagination de l’auteur très inspiré sur le sujet des grossesses multiples.
Le suspense autour de la vie de Kraken tient en haleine le lecteur car les qualités humaines et le passé difficile du personnage le rendent sympathique et compétent. J’ai apprécié son incartade sentimentalo-sexuelle adultérine avec la commissaire. La romance périlleuse paraît comme une juste consolation pour Karken, sans « divulgâcher » ces passages bien écrits sans aucun prétexte de remplissage se justifient pour le récit.