Résumé : un voisin infernal
Un voisin envahissant peut transformer un havre de paix en quartier infernal. Une raison de vouloir s’en dĂ©barrasser par tout moyen.
Dès son emménagement avec Jodie, Daren Booth mécontente son voisinage par son attitude. Et très vite, la situation se crispe quand ses activités viennent perturber la sérénité de l’ensemble du quartier résidentiel de Lowland Way. Avec une désinvolture et une arrogance affichées, son envahissement sonore et de l’espace, gêne plus ou moins directement les habitants de la rue, du matin au soir. Il leur impose de la musique hard métal toute la nuit à tue-tête, et des travaux toute la journée avec bruit et poussières. Et il encombre la chaussée avec des voitures en attente de réparation puisqu’il est mécanicien.
Cependant, les voies amiables puis légales échouent pour faire cesser ces troubles. Exaspéré, chaque voisin murit un stratagème pour contraindre cet intrus en le prenant en défaut. Mais, même si toutes les haines se focalisent contre ce dernier, une relation malsaine s’instaure dans l’entourage où la méfiance se généralise.
Or quand l’échafaudage que Darren a posé sur sa façade s’effondre et provoque le décès d’une visiteuse de passage, l’ambiance va encore se détériorer.
Mon avis
Les rapports de voisinage donnent souvent prétexte à des intrigues policières. Voici quelques titres chroniqués sur ce sujet bien exploités. Ici, un élément infernal vient perturber l’équilibre d’un groupe. En effet, chacun redoute à côté de chez soi un Darren rustre, énervant et encombrant dans tous les sens du terme. Ainsi, sa nocivité pénètre l’intimité des foyers. Mais il ignore sans scrupule les demandes légitimes de ses voisins qui vivent un enfer dans leur propre foyer à cause de lui. Alors, cette proximité démoniaque peut donner des envies de meurtre au plus gentil.
Ce huis clos s’anime dans un quartier rĂ©sidentiel sympathique et habitĂ© par une certaine catĂ©gorie sociale moyenne. Le roman choral met en scène de la variĂ©tĂ© dans cette communautĂ©. En son sein, une veuve, des familles avec des ados, un couple avec un bĂ©bĂ©, et la meneuse Naomi, une femme de tĂŞte. Sa nature dĂ©terminĂ©e la sort du lot, mĂŞme si chaque personnages n’occupe pas de place prĂ©pondĂ©rante. Seul Daren accapare toutes leurs actes et pensĂ©es.
L’effronterie et le sans-gĂŞne de ce dernier envers son entourage sont Ă©tendus. Ils sont si bien amenĂ©s par l’auteure que le lecteur Ă©prouvera une grande compassion pour ses voisins. C’est pourquoi la tension de l’ambiance est aussi parfaitement ressentie. J’ai apprĂ©ciĂ© l’imagination dĂ©veloppĂ©e pour mettre au point nombre de stratagèmes pour Ă©vincer l’intrus.
Par ailleurs, le roman dérive en thriller familial et psychologique. En effet, il aborde, avec logique et rebondissement, les interactions ou réactions au sein des couples.
Cependant, le rythme de l’action mériterait d’être plus soutenu. Malgré des chapitres courts, une vague impression de stagnation demeure. Ceux-ci s’intitulent du prénom de l’antagoniste, le personnage principal du passage. De manière assez originale, un premier paragraphe en italique retranscrit ce que l’on suppose être des dépositions d’un interrogatoire à la police. J’ai regretté la position des enquêteurs presque partisane m’a étonnée. Quant aux commentaires journalistiques, ils n’apportent rien à l’histoire, à part du remplissage.
Un bon moment de lecture. Mais les 400 pages Ă©taient un peu exagĂ©rĂ©es avec certaines longueurs et une fin un peu abrupte. Pourtant je m’intĂ©resserai Ă l’auteure qui signe lĂ son 7e roman.