Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜LA CHUTE DE LA MAISON WHYTE de Katerina Autet

RÉSUMÉ

Ed. Robert Laffont
17/09/2020
300 p.
Cap Cod. USA.
Skip Whyte a été arrêté pour le meurtre de William son père âgé de 90 ans. L’assassinat démontrait une mise en scène recherchée : il est mort d’une balle dans la tête et un tableau dans les mains. Devenu richissime grâce au marché de l’art, ce patriarche avait tutoyé les Kennedy, les voisins, et les Getty, des parents par alliance.
Or pour sa défense, Skip a sollicité l’assistance de son ami Zach Damon, avocat à Boston que leur amitié empêche de refuser cette demande. Car en effet, sa spécialité en art et son amateurisme en procédure pénale surtout dans l’État du Massachusetts la rendent très incongrue. Mais afin de tenter de disculper Skip et lui éviter une condamnation à vie, Zach doit vite découvrir d’autres coupables potentiels en enquêtant sur le passé de la victime.
Or, justement, un ouvrage pamphlétaire vient juste de paraître avant le meurtre du patriarche William sur la famille Whyte. Avec cette histoire, l’auteure, Édith, l’aînée des enfants y relate ressort des cadavres cachés dans les placards, et l’origine sulfureuse de l’opulence de son père.
Finalement de nombreux ennemis de William Whyte pouvaient nourrir le désir de se rendre justice…

MON AVIS

Ce service de presse accepté par les éditions Robert Laffont et le Site Netgalley m’a permis une lecture très agréable et je les en remercie.

On apprécie de déambuler entre Boston et New York, où composition urbanistique est décrite.

Le scénario de l’enquête d’un crime commis dans une luxueuse villa se déroule sur quelques 280 pages. La respectable victime comme le coupable au profil lisse, renvoient au cadre et l’ambiance sereine la série télévisée Columbo à la différence que l’enquête est menée ici par l’avocat motivé par son amitié avec le suspect.

L’avocat mène l’enquête, l’ami doute 

Les liens noués entre Zach et Skip et donc indirectement sa famille s’expliquent çà et là dans le récit malgré le contraste des origines modestes de Zach qui a su s’intégrer dans le milieu huppé de Skip. Il doit garder l’objectivité nécessaire pour ne pas se laisser influencer par la reconnaissance et les souvenirs  de cette famille qui a su l’accueillir avec chaleur. Mais beaucoup de doutes assaillent Zach sur le choix de sa personne comme défendeur. Pourquoi l’avoir choisi lui sans compétences en matière de procédure pénale ? Pourquoi l’avoir fait venir de Boston alors que Skip a les moyens s’offrir les services d’un défenseur plus expérimenté dans ce genre d’affaire si délicates ?

L’enquête de Zach commence par le bouquin écrit d’Édith – pauvre petite fille riche  ̶  qui fait sa thérapie et crachant sur sa famille. Elle l’égratigne son honneur jusqu’à flétrir sans vergogne l’icône de son patriarche avec l’origine douteuse de son opulente fortune.

Ombres au tableau

Entre l’évocation de la disparition d’une petite sœur, la noyade d’une belle-mère, puis les manœuvres affairistes dans le domaine de l’art ternissent le vernis paisible de cette famille.

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Ainsi, les pages de livre d’Édith retranscrivent le passé sulfureux de William. Elles vont encourager Zach à étayer diverses vengeances potentielles. Avec toutes ces pistes, l’avocat va errer dans beaucoup de directions pendant que les cadavres se multiplient et que Skip est en prison.

J’ai moins aimé :

À part le héros j’ai du mal à m’attacher aux nombreux personnages. La fratrie Whyte est trop caricaturée à mon sens où chacun cantonné dans son rôle et son caractère ne marque pas assez de nuances. Le pire est la petite amie de Zach. Elle ne m’a pas convaincue, pas plus que son investissement pour aider Zach en faisant jouer ses relations.

L’enquête menée sur un petit laps de temps ne me paraît pas très crédible. Les réponses rapides se succèdent mais offrent des surprises et permettent de boucler l’intrigue sans balader outrageusement le lecteur.

Une intrigue agréable distrayante et bien écrite se déroule dans un cadre sympathique.

#LaChutedelaMaisonWhyte #NetGalleyFrance

Citation

Vous avez cru en vos parents, aussi, lorsque vous étiez petit, ils étaient vos dieux, ils ne pouvaient pas avoir tort. Et vous avez eu beau grandir, vous couvrir de rides, vous dégarnir, au fond de vous, vous y croyez toujours un peu. Vous êtes une partie de vos parents. Ils rejaillissent sur vous. Alors, tant que cela ne vous touche pas de trop près, vous fermez les yeux et vous participez au maintien d’une légende familiale.