Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜💜 LA RIVIERE ROUGE SANG d’Ann Rule

RESUME : Seril killer des années 80 aux USA.

Fait divers USA : des crimes de femmes disparues se multiplient avant de retrouver la trace d’un serial killer après plusieurs années.

ISNB : 978-2253-116332
Edition : LIVRE DE POCHE
Date de parution : 2007
Dans l’été 82, le cadavre de la jeune Wendy Coffield est découvert aux abords de Green River à Tacoma. La dépouille atteste un modus operandi particulièrement sauvage. Une longue série débute ainsi autour de Seattle. Ces restes humains s’apparentent à ceux de femmes ou adolescentes disparues elles aussi dans des conditions similaires.
Les victimes présentent le même profil. Souvent en rupture avec leur lien familial, elles se prostituent pour s’en sortir. Alors au début de ces tueries, le public ne se sent pas concerné, mais peu à peu un sentiment de terreur s’installe quand des femmes du secteur plus « respectables » disparaissent.
La police recueille toutes les informations relatives à ces crimes. Un système informatique les compile pour recouper les données afin d’en dégager des noms. Dans les années 80, les tests ADN n’existent pas, donc quelques erreurs ou maladresses commises sur l’enquête tarderont à appréhender le véritable assassin. Quelques hommes sont inquiétés, mais sans résultat probant. Aucune arrestation.
Les budgets colossaux de la police finissent par faire grincer des dents la population devant leur incapacité à résoudre l’affaire. Alors les politiques s’emparaient eux aussi de cette affaire infructueuse.
L’année 1985 marque une trêve dans le constat des disparitions. Mais la police poursuit néanmoins sa quête, car quand les crimes reprennent, celle-ci a mis au point une stratégie. Elle va piéger le coupable avec des appâts : des policières déguisées en fausses prostituées. C’est ainsi que Gary Ridgway sera enfin démasqué et arrêté.
MON AVIS

J’ai lu ce roman dans le cadre du Challenge d’un « Sunny Summer Chalenge » donnant l’occasion de se pencher sur des ouvrages moins récents mais de valeur.

J’ai découvert d’Ann Rule (source wikipedia), cette spécialiste incontestable des tueurs en série aux Etats Unis, avec son précédent succès  « un tueur si proche ». Elle y détaillait la biographie de Ted Bundy, le premier « serial killer » des USA à être identifié dans les années 70. Elle avait eu l’occasion de le côtoyer pendant quelques mois en tant que collègue bénévole dans une association. Ce psychopathe manipulateur, intelligent et narcissique s’était enorgueilli du record de 38 meurtres de femmes. Et encore, « seuls » ces crimes lui sont attribués par la justice.

La compétence d’Ann Rule dans le domaine de la criminologie fonde sa renommée en tant qu’écrivain. La véridicité et l’objectivité de ses sources sont donc incontestables. Ici, son récit à propos d’une histoire vraie et l’approche psychologique de ces individus les montrent dénués d’empathie pour leurs victimes.

Dans le criminel de  » la rivière rouge sang », Garry Ridgway se compare à Ted Bundy. D’ailleurs, il poussait la perversité à rivaliser avec son « palmarès » de crimes commis. Peut-être l’a-t-il dépassé mais on ne le saura jamais. En effet, ces deux meurtriers notoires ont été emprisonnés, figés dans le silence sur leurs forfaits pour se protéger de la peine de mort.

Dans « les rivières rouges sang », Ann Rule a voulu préciser que Ridgway ne brillait pas par son intelligence contrairement à Ted Bundy (d’un Q.I. très supérieur à la moyenne. Ce dernier assura d’ailleurs lui-même sa défense lors de son procès).

   DE TROP NOMBREUSES VICTIMES  

 Ann Rule, par ce livre, rend un hommage particulier à chaque victime. Ainsi, comme un hommage, elle restitue à ces jeunes filles une certaine honorabilité car considérées comme alors « hors-la-loi », avec les soupçons de prostitutions qui pèsent sur elles. Chacune des vies racontée nous rappelle une femme ou une jeune fille innocente, condamnée à une fin atroce.
La psychologie et le passé du criminel bien expliqué, nous éclairent sur cette haine des femmes caractérisée.

Le pire aveu du criminel : il devait cacher ses victimes pour ne plus être tenté de revenir violer leur cadavre.

  DES CRIMES SUR VINGT ANS  

Gary Ridgway a pu tuer autant de 1981 à 2001 pour plusieurs raisons :
– Il n’a pas le profil type du tueur en série selon le traitement informatique qui l’avait signalé dès le début de l’enquête. Il a su faire mentir les statistiques à cause d’un test au détecteur de mensonge négatif. Sa stabilité professionnelle peu commune à ces criminel a aussi trompé les enquêteurs.
– Comme Ted Bundy, il ressemblait à Monsieur « Toulemonde » : un type banal en chemise à carreaux et casquette de base-ball, un ouvrier célibataire comme il y en a des centaines.
– Science : Absences des tests ADN dans les années 80’s.
– Difficulté de retrouver ses crimes car il ne procède pas à des mises en scènes particulières de ses victimes, il ne veut pas qu’on les retrouve.

 LA CHASSE AUX CRIMINELS 

– L’émission télévisuelle la « chasse à l’homme » animée par l’acteur P. Duffy a permis de compiler des informations. L’acteur du feuilleton Dallas, lui -même était sensibilisé par les crimes sanguinaires, de par sa propre histoire familiale narrée dans le livre.

– Contrairement à l’opinion publique, l’enquête fut poussée. Elle a même permis de mettre sous les verrous d’autres criminels pour d’autres crimes.

Le livre d’Ann Rule est une richesse d’informations sur ce type de criminels, la psychologie des serial killer.

Le style d’écriture fluide et agréable facilite la lecture tandis que le fond du récit pourrait rebuter. Avec l’approche humaine remplie de compassion pour les victimes et leurs familles, l’auteur exclue toute idée de voyeurisme malsain.

A lire pour approfondir sa propre culture sur les tueurs en série.

Vous pouvez vous le  procurer chez Decitre, c’est Ici, à la FNAC, c’est .

La chronique vous donne-t-elle envie de lire l’ouvrage ?  


Reader Comments

  1. Merci pour cette chronique Annec. J'avais beaucoup aimé son récit sur Ted Bundy, cela bien aimé pour mon roman aussi 😉 À l'occasion je lirais peut-être cette histoire aussi 😉

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