RESUME

Edition : LIVRE DE POCHE
Date de parution : 2007
Dans l’été 82, le cadavre de la jeune Wendy Coffield est découvert aux abords de Green River à Tacoma, il est le premier d’une longue série dans le secteur autour de Seattle. Le reste de sa dépouille, atteste un modus operandi particulièrement sauvage s’apparente à celui d’autres jeunes femmes ou jeunes filles disparues elles aussi dans des conditions similaires.
Les victimes présentent le même profil, souvent en rupture avec leur lien familiaux se prostituent pour s’en sortir. Alors au début de ces crimes, le public ne se sent pas concerné, mais peu à peu un sentiment de terreur s’installe dans le secteur avec la disparition de femmes plus « respectables ».
La police recueille toutes les informations relatives à tous ces crimes. Ils sont compilés dans un système informatif pour recouper les données pour en dégager des noms. Dans les années 80, les tests ADN n’existent pas, et quelques erreurs ou maladresses commises sur l’enquête tarderont à confondre et arrêter le véritable assassin. Quelques hommes sont inquiétés mais sans résultat probant. Aucune arrestation.
Les budgets colossaux de la police finissaient par faire grincer des dents la population devant leur incapacité à résoudre l’affaire, et les politiques s’emparaient eux aussi de cette affaire infructueuse.
L’année 1985 marquée par une trêve dans le constat des disparitions interroge la police qui poursuit sa quête. Quand les crimes reprennent, la police a mis au point une stratégie. Elle va piéger le coupable avec des appâts : des policières déguisées en fausses prostituées. C’est ainsi que Gary Ridgway sera enfin démasqué et arrêté.
MON AVIS
J’ai lu ce roman dans le cadre du Challenge d’un « Sunny Summer Chalenge » donnant l’occasion de se pencher sur des ouvrages moins récents mais de valeur.
J’ai découvert d’Ann Rule (source wikipedia), cette spécialiste incontestable des tueurs en série aux Etats Unis, avec son précédent succès « un tueur si proche ». Elle y détaillait la biographie de Ted Bundy, le premier « serial killer » identifié dans les années 70. Elle avait eu l’occasion de le côtoyer pendant quelques mois en tant que collègue bénévole dans une association. Ce psychopathe manipulateur, intelligent et narcissique s’était enorgueilli du record de 38 meurtres de femmes. Et encore, ce sont les « seuls » crimes attribués par la justice.
La compétence d’Ann Rule dans le domaine de la criminologie fonde sa renommée en tant qu’écrivain. Ici, son récit garantit une certaine crédibilité pour l’approche psychologique de ces individus dénués d’empathie pour leurs victimes. La véridicité et l’objectivité de ses sources sont donc incontestables.
Dans le criminel de » la rivière rouge sang », Garry Ridgway se compare à Ted Bundy et il poussait sa perversité à rivaliser dans son « palmarès » de crimes commis. Peut-être l’a-t-il dépassé mais on ne le saura jamais. En effet, ces deux meurtriers notoires ont été emprisonnés, figés dans le silence sur leurs forfaits pour se protéger de la peine de mort.
Dans « les rivières rouges sang », Ann Rule a voulu préciser que Ridgway ne brillait pas par son intelligence contrairement à Ted Bundy (d’un Q.I. très supérieur à la moyenne. Il assura d’ailleurs lui-même sa défense lors de son procès).
DE TROP NOMBREUSES VICTIMES
Ann Rule par ce livre rend un hommage particulier à chaque victime. Ainsi, comme un hommage, elle restitue à ces jeunes filles une certaine honorabilité car considérées comme alors « hors-la-loi », avec les soupçons de prostitutions qui pèsent sur elles. Chacune des vies racontée nous rappelle une femme ou une jeune fille innocente, condamnée à une fin atroce.
La psychologie et le passé du criminel bien expliqué, nous éclairent sur cette haine des femmes caractérisée.
Le pire aveu du criminel : il devait cacher ses victimes pour ne plus être tenté de revenir violer leur cadavre.
ᐊ DES CRIMES SUR VINGT ANS ᐅ
– Il n’a pas le profil type du tueur en série selon le traitement informatique qui l’avait signalé dès le début de l’enquête. Il a su faire mentir les statistiques à cause d’un test au détecteur de mensonge négatif. Sa stabilité professionnelle peu commune à ces criminel a aussi trompé les enquêteurs.
– Comme Ted Bundy, il ressemblait à Monsieur « Toulemonde » : un type banal en chemise à carreaux et casquette de base-ball, un ouvrier célibataire comme il y en a des centaines.
– Sience : Absences des tests ADN dans les années 80’s.
– Difficulté de retrouver ses crimes car il ne procède pas à des mises en scènes particulières de ses victimes, il ne veut pas qu’on les retrouve.
LA CHASSE AUX CRIMINELS
– L’émission télévisuelle la « chasse à l’homme » animée par l’acteur P. Duffy a permis de compiler des informations. L’acteur du feuilleton Dallas, lui -même était sensibilisé par les crimes sanguinaires, de par sa propre histoire familiale narrée dans le livre.
– Contrairement à l’opinion publique, l’enquête fut poussée. Elle a même permis de mettre sous les verrous d’autres criminels pour d’autres crimes.
Le livre d’Ann Rule est une richesse d’informations pour ce criminel, la psychologie des serial killer.
Le style d’écriture fluide et agréable facilite la lecture tandis que le fond du récit pourrait rebuter. Avec l’approche humaine remplie de compassion pour les victimes et leurs familles, l’auteur exclue toute idée de voyeurisme malsain.
A lire pour approfondir sa propre culture sur les tueurs en série.
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Merci pour cette chronique Annec. J'avais beaucoup aimé son récit sur Ted Bundy, cela bien aimé pour mon roman aussi 😉 À l'occasion je lirais peut-être cette histoire aussi 😉