En Roumanie des années 2010 : une mère de famille ose un nouveau look et devient une femme libérée prête à réaliser ses rêves de toujours.

04/2025
212 p.
Résumé : Une femme libérée
Roumanie. Les années 2010
Métro, boulot, dodo rythment le quotidien de Marlena. Avec un mari et 2 enfants, elle dispose de peu de temps pour elle, où le seul dérivatif à sa routine se limite à des pensées fantaisistes. Mais à la veille des 18 ans de son fils, cette mère de famille dévouée se risque à écouter ses propres aspirations de jeunesse, à commencer par son look. À partir de là, la véritable nature de Marlena s’affirme et transcende les diktats de son éducation. Alors, jusqu’où ira-t-elle ?
Mes impressions sur ce livre
Ce « feel good » (mais pas que !) explique la notoriété de l’auteure et journaliste Corina Ozon en Roumanie. Et la traductrice et auteure Simona Ferrante a choisi cet ouvrage-ci pour les nombreux de thèmes abordés. Contemporains. Universels.
L’écriture de Corina Ozon est déroutante. Au premier abord, le récit léger, où l’humour prédomine et le vocabulaire simple est parfois cru ou osé, fait sourire et même rire. La plume audacieuse sur les plaisirs de la chair esquive la grivoiserie en glissant des péripéties cocasses.
Puis, entre les lignes, le ton enjoué illustre des thèmes sérieux et sociétaux (couple, famille, violence conjugale, féminisme, carrière, …). En effet, peu à peu, se dessine une fresque sociale avec des personnages authentiques et réalistes. Divers individus s’animent autour de Marlena ; comme elle, son entourage nous émeut ou nous distrait, et l’on s’y attache. De plus, une certaine illustration des rapports de séduction hommes-femmes dans la conception classique, devenue rare sur les écrans aujourd’hui. D’ailleurs, les femmes se plaisent ici à jouer l’élégance, avec un brin de superficialité, tendance qui disparait dans les rues aujourd’hui.
Une femme comme tant d’autres
Si votre routine vous barbe, retrouvez les hésitations et les fantaisies de l’héroïne, une femme qui s’autorise à oser. Ni moche ni belle, elle assume le cours de sa vie par principe. Soudain, la conquête d’elle-même s’impose. Et elle offre un nouveau reflet aux autres : les cartes sont redistribuées.
Un roman d’une femme sur les femmes. Le roman montre aussi une Roumanie post-dictature, et c’est important d’avoir ça en tête, pour comprendre évolution de l’héroïne. Car aujourd’hui, les Françaises de 40 ans, déjà affranchies pour la plupart, ont peut-être passé le cap de Marlena.
Sinon, le scénario dénonce des problèmes communs à toutes les sociétés.
Un juste dosage : les descriptions parfois corrosives en suivent d’autres, émouvantes. Finalement, C. Ozon démontre l’influence de notre aura et de notre confiance en nous dans la qualité de nos relations sociales. Le passé et présent, qui finalement, nous rattrape prend ici tout son sens.
Marlena se questionne beaucoup sur sa vie pour notre plus grand plaisir. On assiste à son évolution tiraillée entre ses aspirations, sa mauvaise conscience et son éducation.
Ce sera mon coup de cœur du mois, voire du trimestre.
Pour se procurer l’ouvrage -15 €-, c’est ici.
Pour aller plus loin…
Ecoutez l’éditrice en parler :