RÉSUMÉ
Alex a refait sa vie avec Natalie suite au décès de sa première épouse Heather morte d’un cancer. De sa première union, est née Jade, une ado avec qui il a su entretenir une relation fusionnelle. La vie de famille se passe sans problème particulier : chacun trouve sa place. Mais un soir, Alex se trouve à son retour devant la maison en flamme, presque en cendre.
Natalie toute traumatisée a réussi à sortir, mais Jade va être secourue in extremis par les pompiers puis hospitalisée dans le comas. Natalie et Alex, réfugiés dans un hôtel à proximité, attendent qu’elle en sorte. Et à son réveil, Jade se remémore la présence d’un homme dans la maison avant la survenue du feu ; affirmations que contredit Natalie puisqu’elle-même, réveillée s’en serait aperçue.
Mais Alex retourne dans la décombres, quelle ne fut sa surprise découvrir dans les affaires personnelles de son épouse une vieille photo d’elle avec un inconnu… Acculée, Natalie lui avoue qu’effectivement, elle n’est pas celle qu’il croit, mais que son amour pour lui est indéfectible. Alors, Alex veut comprendre pourquoi elle lui a caché son passé… et surtout qui est sa femme… À faire le point, il se rend compte que finalement, il connait peu de choses de son épouse en qui il a toute confiance et qui n’a pas montré beaucoup de véhémence à sauver sa belle-fille des flammes.
MON AVIS
Je remercie les éditions Robert Laffont et le site Netgalley pour ce service de presse du dernier ouvrage publié de cette auteure que je souhaitais déjà découvrir avec L’Échange. Celui-ci est toujours dans ma PAL car le temps m’a rattrapée !
Ici, elle signe son deuxième roman, dans lequel j’ai apprécié l’intrigue même si l’idée d’un passé enfoui est assez récurrente présente un scénario dynamique pour admettre ce préalable peu original.
Ambiance générale : calme apparent
Ce roman, du genre thriller familial, se situe en bord de mer en G.B. L’angoisse pesante met en scène un incendie dans la demeure familiale qui ravage les biens d’une famille – en cela, c’est déjà lourd de sens. Raconté au présent, des flashbacks le ponctuent. Et ce récit d’une reconstruction progressive et improvisée s’alterne avec un passé sulfureux qui nous ramène en 1999/2000 avec la narration d’une certaine Rachel et d’une certaine Sadie, deux sœurs qui se ressemblent physiquement mais dont les tempéraments sont aux antipodes.
Un héros qui surfe sur les vagues du passé
Quatre personnages se racontent au fil des chapitres. On ne peut que s’attendrir pour le pauvre Alex qui subit de A à Z la tragédie qui se joue autour de lui. En proie à l’inquiétude pour sa fille unique avec qui est instaurée une relation responsable et de confiance, il se démène par ailleurs pour son couple. Envahi de doutes, il s’infiltre comme il peut dans les méandres du passé de sa femme pour mieux la connaître, voire l’aider à se sortir du pétrin d’antan. Cependant malgré l’épreuve du moment avec le traumatisme d’un incendie à affronter, on retient son courage et sa pudeur en toutes circonstances. Son personnage agréable est constant, il ne demande qu’à croire celles qu’il aime : sa femme ou sa fille. Intègre, il ne se dépare pas de sa foi en elles.
Deux sœurs, quatre identités
Le thème de l’amour entre deux sœurs s’illustre ici dans une version pessimiste. Voici une interaction pérenne de deux personnes liées par la vie ; ces liens perdurent quels que soient les choix et les chemins choisis diamétralement opposés. Donc on comprend que l’évolution du caractère de l’une a causé la dégradation de leur relation.
D’ailleurs malgré la désapprobation des goûts de sa sœur, le dévouement de Rachel reste indéniable. Sa réserve et son abnégation permanente à l’extrême m’ont quand même un peu dérangée. Âgée de trois ans de plus que Sadie et donc avec une petite différence d’âge entre elles, le statut d’ainée de Rachel me semble exagéré. L’absence tout au long du récit, plausible certes, de la présence parentale rend néanmoins bancale la crédibilité de sa responsabilisation omniprésente outrancière vis-à-vis de Sadie. Un peu trop de manichéisme à mon sens. Rachel la modérée et Sadie la passionnée, et c’est peut-être ce qui cloche avec l’évolution de ce personnage. Mais celui de Sadie est bien cerné ce qui retire peut-être un peu d’intrigue.
Le rythme de l’intrigue peut paraitre lent au début. On pense deviner le dénouement mais la cadence s’accélère par la suite et instaure une bonne tension finale.
Un roman agréable, distrayant qui se lit sans difficulté. À emporter en vacances.