Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

Les chroniques de Fogas de Julia Chapman

Quatrième de couverture : La touche British d’une auberge

Dans un petit village dans le sud de la France des habitants rechignent que l’auberge prenne une touche British.

Robert Laffont
2021
312 p.
Branle-bas de combat dans la petite commune pyrénéenne de Fogas : l’Auberge des Deux Vallées vient d’être rachetée par un couple d’Anglais.
Les habitants vont-ils devoir troquer foie gras, garbure et cassoulet contre bœuf bouilli, fish & chips et infâme jelly ? Sus à l’envahisseur ! Ni une ni deux, le maire, fou de rage, convoque d’urgence un conseil municipal, mais les querelles internes ne font que jeter de l’huile sur le feu…
Français et Britanniques sauront-ils trouver un terrain d’entente à la table des négociations ?

MON AVIS 

Mon cycle cosy crime continue avec cette nouvelle série de l’anglaise Julia Chapman qui ne tarit pas d’inspiration pour ce genre d’écriture. Je vous l’avais présentée avec « les détectives du Yorkshire » où ses héros Samson et Dalida nous avaient convaincus de l’intérêt de les suivre dans leurs aventures. Je vous renvoie à la précédente chronique du tome 5 : AVEC LA RUSE.

Aujourd’hui, cette auteure situe son intrigue dans un petit village dans le sud de la France avec le premier tome des « Chroniques de Fogas » daté de 2021 jusqu’au 3e et dernier volume, sorti en février 2023. Elle n’abandonne pas ses compatriotes pour autant puisque dans cette série, un couple d’Anglais a investi toute sa fortune pour reprendre un restaurant. Une aubaine pour un hameau rural qui se meurt ! Mais certains habitants ne voient pas d’un œil favorable l’arrivée de la touche britannique dans ce village.

Ici, comme dans les mystery crime ou cosy crime, l’intrigue n’est ni gore, ni sanglante. Elle part de la nuisance causée sur les projets d’entreprise d’un couple. Aucun homicide n’est d’ailleurs commis.
On pourra apprécier dans ce roman la manipulation psychologique du maire pour aboutir à son objectif de faire avorter un rêve qui contrarie ses promesses électorales. Et les manigances de Serge Papon sont parfaitement bien détaillées, car il exploite à ses fins les faiblesses des uns et des autres.

La vie de village 

Tous les personnages de ce roman choral sont sympathiques. Avec beaucoup de pondération, l’auteure a dépeint des personnages ni foncièrement mauvais ni totalement bons. En quelque sorte, ce petit village nous offre un huis clos où chaque habitant joue son rôle. Le plus perfide d’entre eux est juste un humain avec ses imperfections même si les habitants sont plus sincères.

L’on s’aperçoit que, quelle que soit leur taille de la société, les interactions entre les êtres peuvent être des ressources inouïes. L’énergie des uns influence celle des autres. Par exemple, les Webster réhabilitent l’auberge pour leur propre plaisir. Et leur réussite conditionne une perspective providentielle pour Stéphanie.

Tous émeuvent à leur manière. Et non sans un certain humour, on sourit même lorsque Josette redonne vie à Jacques.
Donc je recommanderais vivement ce livre aux lecteurs en quête de distraction. Plongez-vous dans cet univers de bienveillance et d’optimisme, car la nature généreuse des uns prend le dessus sur les coups bas des autres.

Ce premier tome d’une série de trois volumes se lit facilement. Je pense que je retrouverai volontiers la suite pour l’énergie positive des personnages. Bonne lecture pour cette parenthèse enchantée qui s’apparente beaucoup à un roman feel good.