Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💔💙KEROZENE d’Adeline DieudonnĂ©

Quatrième de couverture 

L’iconoclaste
01/04/2021
240 p.
Une station-service le long de l’autoroute, une nuit d’Ă©tĂ©. Sous la lumière crue des nĂ©ons, dans les odeurs d’essence et d’asphalte, quelques tables en plastique jaune dĂ©lavĂ©.
23h12. Ils sont quinze Ă  se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planquĂ© Ă  l’arrière d’un gros Hummer noir. Une minute encore, et tout bascule…
Adeline Dieudonné se joue des codes avec une irrésistible audace. Kerozene est drôle comme une comédie, tendu comme un thriller, mordant comme le réel.

MON AVIS

Le premier roman 📖👉LA VRAIE VIE m’avait transportée 💙dans l’univers particulier de la narratrice.

Mais KĂ©rozene, le second ouvrage Ă©crit par Alice DieudonnĂ© n’atteint pas du tout la hauteur de mes attentes. Ma profonde dĂ©ception me persuade que sans le prĂ©cĂ©dent succès de l’auteure, ce roman n’aurait pas Ă©tĂ© Ă©ditĂ©. D’ailleurs, on a du mal Ă  qualifier de « roman » une succession de chapitres sans vĂ©ritable trame. Le lien entre eux est si obscur que la vague Ă©vocation d’une station-service… paraĂ®t ĂŞtre une supercherie.

J’ai dĂ©testĂ©

Une succession de tranches de vie sans intĂ©rĂŞt prĂ©sente un panel de personnages caricaturĂ©s. Leurs rencontre peint une espèce de fresque de la sociĂ©tĂ© contemporaine d’une façon qui se veut dĂ©calĂ©e, mais c’est si exagĂ©rĂ© que ça devient absurde. On cherche dans ce mĂ©lange une structure narrative introuvable, d’oĂą ma frustration de ne pas comprendre oĂą l’auteure nous emmenait. J’en dĂ©duis que la seule justification de ces chapitres se trouve peut-ĂŞtre dans le fait de dĂ©montrer que le hasard met en prĂ©sence des ĂŞtres d’une nature diffĂ©rente : une lapalissade.

Me reste la pĂ©nible sensation que l’auteure s’est satisfaite d’Ă©crire ces pages dans un style agrĂ©able Ă  lire, certes, mais vide de fond et d’intĂ©rĂŞt. Les scènes de sexe et les situations glauques ne frĂ´lent mĂŞme pas le grinçant, c’est juste factuel et dĂ©bridĂ©. Le tout est aussi indigeste qu’un mauvais sandwich avalĂ© sur l’autoroute.

Mais comment adhĂ©rer au dĂ©lire de l’auteur qui a forcĂ© l’exagĂ©ration de situations sans aucuns liens. Quelques exemples : une youtubeuse qui s’envoie en l’air sur l’aire d’autoroute avec le cadavre de son mari dans le coffre;  une mannequin traumatisĂ©e par une expĂ©rience avec un dauphin lubrique ; une Philippine, esclave des temps modernes… un couple d’homos invitĂ© chez un couple dont l’animal est un cochon…

J’ai souri

Ă€ ce chapitre totalement dĂ©jantĂ© dans ce dĂ©ballage inepte, oĂą l’esthĂ©ticienne mariĂ©e Ă  un gynĂ©cologue par l’intermĂ©diaire d’une cliente, la mère elle-mĂŞme gynĂ©cologue du futur mariĂ© une scène complètement barge.

MĂŞme s’il se lit vite, j’ai refermĂ© le livre avec une impression de perte de temps.  Vous avez compris, passez votre chemin, il y a tant de bons ouvrages Ă  lire. Mais voici mon opinion,  alors n’hĂ©sitez pas Ă  me contredire.