RÉSUMÉ
Olivia et Paul sont scandalisés par les frasques de leur ado pourtant sans problème. Raleigh s’amuse à pénétrer dans les demeures du voisinage pour s’infiltrer et lire les données informatiques de leur ordinateur. Se sentant coupable d’une éducation qui lui a échappé Olivia, à cheval sur les principes, va rédiger une lettre d’excuse anonyme destinées aux deux victimes désignées par son fils. Son initiative met en émoi Carmine, l’une d’entre elles qui recherche immédiatement le coupable. Mais Robert Pierce l’autre victime, préoccupé par la découverte de sa femme sauvagement assassinée va réagir différemment en apprenant avoir été espionné.
Puis, cette « bêtise » d’ado va vite reléguée au second plan par les habitants du quartier avec la nouvelle du crime sur Amanda Pierce. Cette nouvelle voisine, animée d’un sex-appeal redoutable n’était pas particulièrement appréciée par l’ensemble des femmes mariées alentours. D’ailleurs, l’enquête va lui découvrir une relation extra-conjugale. Et le nom de ses amants va surprendre des épouses, loin d’imaginer leur mari séduit par ce genre de créature. Amanda Pierce, malheureuse en ménage, a-t-elle été victime d’un féminicide ou d’un adultère qu’il fallait taire à tout prix ?
MON AVIS
Vous avez tendance à observer vos voisins🔎 ? Ce livre vous dissuadera de cette manie en vous montrant que cela peut se retourner contre vous… 🤔
Avec ce troisième roman, lui aussi riche en rebondissements, Shari Lapena après la réussite 👉📚 des ouvrages précédents nous ravit encore une fois. Elle a répété l’excellence de son écriture fluide, et applique son thème fétiche de thriller domestique. Le voisinage est une source inépuisable d’inspiration ! Avec réalisme, l’auteure n’a pas exagéré l’idée d’un voyeurisme malsain et l’a cantonné à sa pratique normale si créatrice de suppositions…
Titre bien choisi, avec cette voisine indésirable pour la gent féminine, car trop désirable (pour les hommes). Le prologue évoque la torture d’Amanda pour couper tous les doutes, et dont la disparition est déclarée par son mari à la police. Et malgré sa mort en début de lecture, cette femme occupera l’esprit de tous (personnages et lecteur inclus) : vivante elle encombre, et cette tendance empire encore dans l’au-delà. On se représente assez bien ce genre de femmes dont le sex-appeal crispe ses congénères.
Le cadre familier d’amitiés nées d’un voisinage local se situe dans le microcosme de la classe sociale moyenne ou supérieure (analogues aux « clients » de 👉📺Columbo sur petit écran) dans un contexte contemporain. Le roman illustre la tentation naturelle des observations courantes de son environnement quotidien.
UN POLICIER CHORAL
Des confidences amicales se mêlent à des secrets enfouis dans l’intimité familiale (le rôle d’épouse, de mère, d’amie est passé au crible). La nuance de tous les personnages ne marque pas de manichéisme primaire, hormis le veuf Robert Pierce cynique et calculateur.
L’intrigue permanente se déroule, avec une certaine légèreté. Par moment, l’enquête fait presque sourire en usant de situations empreintes aux vaudevilles [scène entre Beckie et son mari, l’arroseur arrosé]. Le crime va dévoiler nombre d’hommes séduits, des hommes de nature fidèles, mais transportés par cette femme aguicheuse.
Je ne divulgâche pas car malgré les multiples suppositions successives dans la tête du lecteur et des policiers, le dénouement surprendra. Les alibis des suspects sont douteux, et chacun « balancent » des infos sur les autres pour se défausser. Le roman remet en question des convictions profondes : est-on certain de connaitre son conjoint, ses enfants, ses amis ou ses voisins… en bref, tous ceux que l’on côtoie chaque jour ? Chez tous les personnages, le roman ébranlera leur sentiment de confiance vis à vis de ses proches aimés.
Citation
Quand on tombe la tête la première dans un fantasme, qu’on trahit son serment de mariage et qu’on couche avec un autre homme, on ne pense jamais, absolument jamais, que ses empreintes vont se retrouver au coeur d’une enquête pour meurtre.