Résumé

04/06/2020
310 p.
Dans les annĂ©es soixante-dix, SAMUEL Ă©tudiant amĂ©ricain devient lâamant dâIsabelle, une femme mariĂ©e plus ĂągĂ©e lors de son annĂ©e sabbatique Ă Paris. Au fur et Ă mesure de leurs cinq-Ă -sept rĂ©guliers et passionnĂ©s, Samuel devient de plus en plus amoureux d’Isabelle et veut s’engager outre mesure. Mais elle, elle refuse lâidĂ©e, par gratitude pour son mari avec qui elle projette d’avoir un enfant, et par consĂ©quent veut s’abstenir de revoir Samuel jusquâĂ la rĂ©alisation de son vĆux de maternitĂ©. Elle fera signe au jeune homme à ce moment-lĂ …
Alors Ă son retour aux Ătats-Unis pour son stage, Samuel ses nouvelles. Mais attendant, il poursuit sa carriĂšre avec l’espoir d’un courrier d’Isabelle.
AprĂšs plusieurs mois, Samuel dĂ©cide peu Ă peu de construire sa propre vie sentimentale alors il tombe amoureux mais sans oublier pourtant Isabelle… Alors, quand Isabelle resurgit dans sa vie, des choix s’imposentâŠ
Mon avis
Un grand remerciement aux Ă©ditions Belfond et au site Netgalley pour cette dĂ©couverte du dernier ouvrage de Douglas Kennedy pour ce service de presse. J’ai toujours apprĂ©ciĂ© les tableaux conjugaux dĂ©peint par cet auteur – notamment dans le thriller đ  « L’Homme qui voulait vivre sa vie », et avec « Isabelle, l’aprĂšs-midi », celui-ci a une fois de plus confirmĂ© son talent de donner du relief Ă l’existence linĂ©aire de ses hĂ©ros. Une passion amĂ©ricano-frenchie trĂšs agrĂ©able, oĂč la relation basĂ©e sur des cinq-Ă -sept est trĂšs bien dĂ©crite.
Douglas Kennedy parvient Ă nous captiver avec une histoire qui pourrait paraĂźtre banale Ă premiĂšre vue : Ă Paris, une relation extraconjugale dans la garçonniĂšre dâune femme mariĂ©e avec un Ă©tudiant bien plus jeune. Difficile de chroniquer ce roman pour lui rendre vĂ©ritablement hommage Ă sa juste valeur car je redoute de paraphraser bĂȘtement des amours contrariĂ©s. En effet, D. Kennedy livre des Ă©lĂ©ments bien plus complexes quâune simple romance. Le dynamisme de son Ă©criture supprime toute idĂ©e de rĂ©cit guimauve autour dâun amoureux transi pour une femme inaccessible. Lâincartade devait se rĂ©duire pour elle Ă une aventure, mais peu Ă peu la relation va se transformer en une idylle romantique pour lui, teintĂ©e d’une dimension raisonnable de la rĂ©alitĂ©. Des rebondissements permanents entre Paris et Boston empĂȘchent l’ennui  jusqu’Ă un final surprenant.
Voici 4 mots qui pourraient rĂ©sumer le livre avec : Idylle â inaccessible â IntimitĂ© â infirmitĂ©
Idylle adultérine
Quand se mĂ©langent romantisme, sĂ©duction, sexe, amour, et harmonie entre deux personnes, tous ces Ă©lĂ©ments composent les agrĂ©ments dâune vie affective. Et le dosage de chaque ingrĂ©dients varie selon les interactions des uns et des autres, ce qui va constituer ou non une idylle, durable ou non. Un hasard du calendrier et de la vie dĂ©terminera les choix et lâavenir sentimental de chacunâŠ
Le roman commence dans les annĂ©es 70. On sourit devant la complexitĂ© des rendez-vous, et de la logistique nĂ©cessaire alors ! Il fallait se contenter d’appels tĂ©lĂ©phoniques sous rĂ©serve de trouver un tĂ©lĂ©phone, des lettres postales oĂč des tĂ©lĂ©grammes pour les missives urgentes. On est loin des moyens technologiques contemporains qui nous permettent l’immĂ©diatetĂ© ! Et comme l’histoire entre Samuel et Isabelle s’Ă©tale sur plusieurs dĂ©cennies, sans vouloir gĂącher la surprise de la lecture, l’Ă©volution de la communication suit celle de la science.
De l’intimitĂ©
Nous pĂ©nĂ©trons dans l’intimitĂ© des couples que forment Samuel avec diffĂ©rentes femmes. Ici, selon lâinterview radiophonique accordĂ©e Ă RTL, lâauteur a confiĂ© son labeur Ă propos des scĂšnes Ă©rotiques qui lui ont valu des heures de réécriture. On admire son travail car explicites sans ĂȘtre obscĂšnes, ces pages insistent aussi sur lâaspect sentimental et affectif du tempĂ©rament de Samuel qui prime sur le cĂŽtĂ© physique de la relation.
Inaccessible amour
Beaucoup d’Ă©motions et de compassion pour Samuel, qui ne semble pas bien cerner les femmes qu’il choisit. SincĂšre, il ne demande quâun amour rĂ©ciproque. Et se pose alors la question du choix et de la continuitĂ© d’un mariage durable avec les alĂ©as quâil contient.
mais la bonté de Sam énerve :
La complaisance du pauvre Samuel aux diktats de ses maĂźtresses ou femmes va un peu Ă©nerver le lecteur, en tout cas moi. Avec ses amours, il tente d’oublier cette fameuse Isabelle, dâune intransigeance et dâune inconstance qui dĂ©rangent… autant que l’emprise quâelle a sur lui. Isabelle sait sâimposer, elle dicte ses rĂšgles et il sây plie⊠En perpĂ©tuelle contradiction, elle reste inaccessible.
Quand on dit qu’on reproduit nos erreurs, Samuel illustre bien le problĂšme. Ses amours donnent le vertige car on se dit quâil a vraiment le chic pour trouver des femmes compliquĂ©es et qui le malmĂšnent. Il tend Ă sâĂ©prendre de femmes en apparence fortes, mais qui ne maĂźtrisent pas toujours leurs faiblesses nerveuses.
Handicap et couple
Douglas Kennedy propose Ă travers ses pages et ses personnages une rĂ©flexion sur le mariage, et lâart de faire durer lâamour…
Ici, une interaction survient dans le couple de Samuel et son Ă©pouse. Ils subissent ce que beaucoup de couples endurent lorsque survient le handicap d’un enfant dans une famille ; dans ce cas le fils de Samuel est atteint dâune surditĂ© due Ă une mĂ©ningite. D. Kennedy dĂ©crit avec justesse les maux de sa femme, sa culpabilitĂ© et son impuissance devant cette fatalitĂ©, devenue un trouble sans fin. Et ainsi dans la difficultĂ© dâassumer au quotidien les limitations et les angoisses, l’un des parents âou les deux deuxâ se concentre sur les compensations de l’enfant au dĂ©triment du couple… plus ou moins victorieux dans la bataille.
#IsabellelaprĂšsmidi #NetGalleyFrance
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Je ne rĂ©siste pas Ă l’envie de vous livrer Quelques citations
On veut ce qu’on ne peut avoir – et en mĂȘme temps, on se demande si ce qu’on a dĂ©jĂ , et qui nous apporte tant de choses qu’on a toujours voulues, n’est pas un peu trop facile.
C’est ainsi que j’en suis venu Ă comprendre le trait essentiel des cafĂ©s : une communautĂ© improvisĂ©e, un refuge chaleureux au milieu de la froide indiffĂ©rence urbaine.
Contrairement Ă un long mariage, oĂč on ne ressent plus cette urgence ni cette exaltation, mais oĂč l’on a quelque chose d’autre, peut-ĂȘtre une certaine profondeur, ou simplement la routine. Tous les vieux couples parlent par sous-entendus.
Un jour toi aussi, tu seras mariĂ© et tu comprendras que les chaines du mariage son bien lourdes et qu’il faut parfois ĂȘtre plus que deux pour les porter.
Il arrive souvent que l’on tombe amoureux parce que le moment est bien choisi… ou pour panser les blessures d’une passion qui n’a pas pris le chemin qu’on espĂ©rait.
Je n’ai pas encore lu cet auteur mais, j’ai envie de le dĂ©couvrir avec « La femme du ve ».
Celui dont tu parles a l’air bien aussi…… Ă voir donc đ
Bonne fin de journée et bon week-end !
Personnellement je n’ai pas accrochĂ© Ă la femme du VĂš ; je lui ai nettement prĂ©fĂ©rĂ© « l’homme qui voulait vivre sa vie » dont un film est sorti. Mais je te laisse faire ton jugement. Bonne soirĂ©e et merci de ta visite !