Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜💜💜 N’écoute pas Maman pleurer de Lena Beymond

Résumé

Peter Matthew, photographe professionnel, a été arrêté pour séquestration, meurtre et tentative de meurtre. Les victimes sont des adolescents, des élèves de sa compagne qui est professeure de piano. Tout concorde pour l’incriminer. Cependant, non seulement le prévenu nie malgré l’évidence des preuves accusatrices, mais en plus, il exige Sharon Serenson comme avocate, alors qu’elle exerce à des centaines de kilomètres. Or, ce choix pourrait conduire Peter à une condamnation à perpétuité. En effet, spécialisée en affaires de divorces, Sharon méconnait la pratique judiciaire en matière criminelle.
Et d’ailleurs, même celle-ci, s’interroge sur la sélection risquée et singulière de son client potentiel. Alors l’avocate, flattée dans son orgueil, considère cette demande comme un challenge et balaye du même coup ses hésitations et les avertissements alarmistes de son mari, lui-même pénaliste renommé. Et donc, Sharon accepte de défendre Peter.
Mais dès son arrivée devant le prévenu, elle regrette. En effet, celui-ci l’intrigue voire l’inquiète, quand la police lui montre des clichés d’elle. Peter semble en savoir beaucoup sur elle. Il l’aurait espionnée et photographiée à son insu dans son cercle familial. Alors qu’il se révèle en plus être un usurpateur. En volant l’identité d’une personne décédée depuis plusieurs années, les mensonges de Peter Matthew bouleversent alors tous ses proches, mais qui est-il ?

Mon avis 

J’avais sélectionné cette lecture d’après son résumé, sans connaître l’auteure avec laquelle j’ai commis une méprise sur son nom à consonance anglo-saxonne et une action qui se déroule en Californie (Amérique). Or, la Française Lena Beymond signe son deuxième roman, avec ici, un excellent thriller psychologique, addictif et agréable à lire avec des chapitres courts. Une écriture et une inspiration de scénario sont prometteuses pour les prochains livres. À suivre.

La tension omniprésente jusqu’à la fin emmène le lecteur au sein d’enquête judiciaire pour tenter d’innocenter un serial killer. On se doute bien que ce « coupable idéal » n’en est pas un, vu la trop grande évidence pour qu’il le soit. Alors on ne s’étonne pas de revirements contrecarrant le cours de la procédure pénale. Mais un tournant inattendu survient avec l’usurpation d’identité du suspect qui aggrave son palmarès criminel. Si bien que les interrogations se multiplient sur ce personnage : qui est cet homme ? L’ambivalence créée autour de lui estompe donc l’idée qu’il est victime d’un engrenage judiciaire.

Puis, d’autres retournements, nombreux, procurent une dimension ascensionnelle dans l’intrigue, voire DES intrigues. En effet, j’espère ne pas en dire trop,

attention à ce que je vais révéler…

,mais Sharon s’interroge sur son propre passé, et devient impliquée malgré elle au cœur de la vie de son client.

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L’action met du temps à débuter. Puis, la tension s’accélère et le suspense s’épaissit, même si j’avais un peu deviné quelques énigmes, notamment, celle de la véritable identité de Peter dévoilée. Puis, chaque réponse apportée aux questions suscite de nouvelles interrogations. En fait, l’affaire originelle qui a réuni Sharon et Peter en déterre une autre aussi dramatique, mais enfouie. 

Finalement, deux enquêtes se juxtaposent jusqu’à l’ultime découverte. Un tourbillon de mensonges entremêlés passés et présents font place à des émotions et des bons sentiments. L’esprit imaginatif de L. Beymond a su peindre de sa plume le sens du sacrifice à divers degrés. Le montage du scénario bien qu’alambiqué tient la route, où qualité primordiale selon moi, la crédibilité est au rendez-vous. L’auteure est parvenue à rendre sympathique tous les personnages du récit quel que soit le rôle attribué, de l’héroïne Sharon au criminel. En effet, la romancière a retenu l’idée de la nature humaine où personne n’est totalement bon ou mauvais, chacun fait comme il peut. Ainsi, impossible de voir où nous mène ce thriller impossible à lâcher.

Je vous recommande mon coup de cœur : polar sans violence sanguinaire, mais du rythme, des questions, des émotions et de la psychologie à la clé.

Merci pour ce service de presse de NetGalley et des Éditions Chambre Noire.


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