Résumé : Quand le doute se répand
Quand la suspicion de son mari se répand dans la presse, Margaux ne doute pas de son innocence. Mais jusqu’à quel point ?
Baie de Somme.
Une convocation de Philippe Novak au commissariat bouleverse la vie paisible de sa famille avec sa femme Margaux et leur fils Romain.
En effet, la police le soupçonne d’un crime impuni depuis des années. L’enquêtrice Judith, est convaincue d’avoir retrouvé en lui Antoine Durieux-Jelosse, un père de famille qui aurait assassiné sa femme et sa fille. Il aurait disparu sans laisser de traces malgré la traque inlassable de Judith. Or, cette dernière aurait enfin pu le démasquer malgré une nouvelle identité.
Alors quand les médias s’emparent de l’affaire, l’univers de Margaux s’effondre car tout le monde leur tourne le dos. Le simple soupçon sur la culpabilité de Philippe met la famille au banc de la société. Margaux a foi dans la sincérité de son mari, mais jusqu’à quand ?
MON AVIS
Ce thriller familial s’inspire d’un fait réel et dans un souci d’efficacité, le doute s’immisce dès le début. La littérature (cf : N’écoute pas maman de pleurer) et le cinéma regorgent de ces faits divers tragiques où une famille entière est abattue par l’un de ses membres. Ici, le mystère de l’affaire de Ligonnès ressurgit automatiquement après quelques pages de lecture. Mais très vite, on oublie ce true crime encore non élucidé car la lecture nous happent et des questions nous taraudent : Judith A-t-elle raison ? Comment Philippe aurait-il pu changer d’identité sans se faire prendre et se reconstruire une nouvelle vie ? Pourquoi aurait-t-il décimé sa famille ?
C’est que j’ai vraiment apprécié : le poison instillé.
Les hésitations, les doutes, et la construction du roman se présentent avec des flashbacks. On y observe la famille qui a été anéantie, et le passé jusqu’au présent de la vie de Margaux avec son mari. Comme les personnages sont bien campés, on adhère au récit où on tangue entre le doute et la certitude. Du coup, le personnage de Margaux nous captive.
Ce que j’ai moins aimé : le poison radical
Le comportement de l’environnement familier, notamment les proches et les voisins des Novak m’a surprise. D’emblée, personne autour d’eux ne laissent de place pour une présomption d’innocence. L’empressement et la brutalité avec laquelle ils donnent crédit au médiat ne me paraît pas cohérent. La vitesse avec laquelle les Novak deviennent des parias de la société m’a paru excessive.
Pour l’écriture : La rédaction des dialogues m’a déplu. En voulant du réalisme au langage parlé, l’auteur a soustrait les négations. Mais à l’écrit, adopter cette méthode est déconcertante et désagréable.
Mon avis général :
Une façon originale d’imaginer la suite de la trajectoire de Xavier Dupont de Ligonnès après sa tuerie familiale. J’ai apprécié la lecture, mais sans plus.