Résumé
Suspectés d’avoir tué un garde-chasse dans l’Indre en 1946, les deux suspects, de jeunes hommes chasseurs ont avoué. Puis, ils se sont rétractés, assurant que leurs aveux avaient été extorqués sous la torture. Dès leur entrée en prison, les faits de torture sont reconnus. D’ailleurs, certains habitants proches de la mairie et de la gendarmerie ont entendu des hurlements pendant la semaine d’instruction.
Malgré cela, ils sont condamnés en 1950 à quinze ans de travaux forcés jusqu’à ce que le président René Coty les gracie en 1954. Ils seront libérés.
Avec eux, six autres suspects avouent leur complicité et sont condamnés en correctionnelle à des peines allant de 18 mois à 2 ans de prison.
MON AVIS
Mes remerciements pour cette lecture proposée par le 👉site babelio.com dans le cadre de son opération « masse critique ».
Léandre Boizeau fait état du récit de ce fait divers, devenu une « Affaire » en 1980. Dans « Ils sont innocents » , il propose sa contre-enquête étayée de nombreuses preuves et de témoignages pour permettre de disculper Mis et Thiennot en cas de nouveau procès.
Depuis la parution de ce livre, Léandre Boiseau a créé un comité de soutien aux côtés de leurs familles qui réclame leur réhabilitation.
Le récit est émouvant, poignant même, et on espère de tout cœur que les années à venir permettent de voir enfin la réhabilitation des Mis et Thiennot.
L’écriture simple rend la lecture facile, mais l’usage des points d’exclamation à outrance m’a gênée.
Ce sont ces quarante années de combat qui sont retranscrites dans ce livre.
Quarante années de courriers, manifestations, pétitions, réunions d’informations, débats… pour arriver à obtenir enfin en 2021 une modification de l’article 622. Elle permet de faire cinq requêtes qui ont été rejetées entre 1980 et 1997. Thiennot est mort en 2003 et Mis, en 2009. En mars 2013, une sixième requête encore rejetée. Elle avait été déposée pour annuler les dépositions obtenues sous la torture.
Enfin, en 2021 ils obtiennent une modification de l’article 622 afin d’envisager la possibilité d’une septième requête.
Pourquoi un si long parcours ?
En France, onze erreurs judiciaires ont été reconnues avec des procès révisés. C’est peu au vu du nombre de condamnations. Pas celui de Mis et Thiennot.
Difficile pour la justice et pour les institutions de reconnaitre leurs erreurs d’autant plus qu’apparaissent dans ce récit les imbroglios politico-judiciaires. Ces interférences ont sans doute ralenti le combat de réhabilitation. En effet, une rivalité politique entre socialistes et communistes existait et chacun de ces partis voulait s’arroger la revendication de cette demande en révision.
Pour en savoir plus…
L’auteur de cet ouvrage, est un militant communiste convaincu 🧐👉Cf. Sa biographie sur Wikipedia