On connaît tous Grand Corps Malade en tant que chanteur, doté de sa voix basse. Avec ce livre « Patients » il rentre sans conteste dans la catégorie des écrivains.
RESUME : Le parcours de Grand Corps Malade
L’auteur, de son vrai nom Fabien Marseaud, relate les différentes étapes quand il est devenu handicapé à la suite d’un accident de plongeon. Sportif de bon niveau avec des capacités physiques enviables, sa vie a soudainement plongé dans de nouvelles dimensions, car les médecins lui ont laissé peu d’espoir de remarcher un jour.
eune tétraplégique, il est dirigé vers un centre de rééducation destiné à optimiser sa rééducation et sa mobilité. Transporté en urgence vers l’hôpital, Fabien sera dès lors livré aux mains du corps médical. Ainsi, il offre un tableau réaliste des différents professionnels médicaux et paramédicaux qui interviennent autour de lui. Il découvre de facto la grande dépendance et se familiarise la brutalité de sa nouvelle vie de personne handicapée.
Le centre de rééducation, comme dans une prison, se révèle être un univers clos. Les patients confinés pour une durée déterminée respectent un code de conduite pour les horaires, les visites. Et le monde extérieur devient abstrait. Alors, la sociabilité s’établit de facto entre les patients et une solidarité naturelle se crée entre eux pour se soutenir entre eux dans l’adversité qui les frappe. Fabien Marsaud s’intégrera donc dans un groupe de tétraplégiques et paraplégiques soudés par la galère de leurs accidents. Il relate leur histoire non par voyeurisme, mais pour expliquer la malchance du destin.
Avec pudeur et sans larmoiement, Fabien Marsaud partage son quotidien. Un quotidien dont le néophyte dans ce domaine ne peut imaginer les difficultés enfouies et souvent tues par tabou. L’auteur livre son intimité, non sans une certaine gêne, qu’il sait tourner en dérision pour alléger le poids psychologique ressenti.
Tout au long de sa rééducation, la progression de sa récupération évolue pour faire de Fabien Marsaud un « tétraplégique incomplet ». Une rare « chance ». En effet, il marche mais son handicap bien présent l’orientera vers un autre centre de rééducation adapté afin de suivre des études et trouver un travail et poursuivre sa vie la plus « normale » possible.
MON AVIS
Loin d’être une adepte de slam, j’avais surtout en tête le timbre grave remarquable du chanteur Grand Corps Malade. A le voir sur écran, quelque chose qui me disait qu’il ne m’était pas inconnu, mais sans plus. Et bien sûr…!
Inspirateur d’un film
J’ai ensuite regardé la bande annonce de ce film « Patients » sans rien savoir de son auteur. Le réalisme et l’humour qui s’en dégagés m’avaient immédiatement séduite avec les dialogues drôles, piquants et pertinents. L’ambiance à la fois lourde et légère et les scènes bien choisies (c’est une bande annonce) y sont réunies. Puis, la promotion du film m’a appris que Grand Corps Malade en était l’instigateur. Je me suis alors promis d’aller le voir. Et comme c’était sa propre histoire, j’ai alors réalisé que oui ! c’était Fabien Marsaud, un patient comme moi, que j’avais rencontré dans un de ces centres au cours d’un de mes séjours de rééducation. Et finalement, je me suis plongée dans son livre avant de me précipiter au cinéma.
Une écriture agréable
La lecture se fait avec aisance et rapidité. Fabien manie la langue française comme pour le slam, avec une belle dextérité sans fioriture et efficacité. Sur la forme, rien à reprocher au livre, très agréable à lire.
Pour la fond c’est bien complet. Le parcours d’un accidenté de la moelle y est décrit avec les étapes médicales et psychologiques dans l’apprentissage de cette nouvelle vie. L’humour n’est pas absent avec un bon goût mesuré, rien à voir avec les cocasseries du film « intouchable » qui traite du même sujet. Là, Fabien Marsaud loin de s’apitoyer reste réaliste sur son vécu et celui de ses compagnons que je nommerais « compagnons de galère ».
Quand on regarde ce film d’un œil néophyte, et qu’on s’attarde sur le livre, on découvre que le fauteuil n’est qu’un partie de l’iceberg dans le quotidien de la personne handicapée. Certes, il atteste d’une lourdeur visible du handicap, mais finalement il symbolise surtout la conquête d’une liberté dans la situation de dépendance ; même si Fabien lui, peut se réjouir de sa chance de pouvoir s’en dispenser.
Voici un ouvrage que je pense me procurer pour le lire. J'aime beaucoup ce genre de témoignage. Je trouve que les auteurs de ces livres sont très souvent bouleversants et nulle doute que Grand Corps Malade ne fera pas exception. Dans le même genre j'ai lu "Légume vert" de Philippe Vigand que j'ai adoré aussi. Il n'est pas très long à lire et l'auteur a beaucoup d'humour, si jamais cela te tente.
Je viens de finir le livre de Grand Corps Malade et je rejoins ton avis Annec, j'ai passé un très bon moment à le lire. C'est plein d'humour et il décrit bien le quotidien qu'il a vécu et les épreuves par lesquelles il est passé. Tous ne s'en sortent pas aussi bien que lui, malheureusement. Un grand monsieur, dans tous les sens du terme 😉