RESUME

SONATINE
12/03/2015
Jane Jenkins, adolescente superficielle et rebelle appartenant à la jet set est retrouvée aux côtés du cadavre de sa mère assassinée. Son côté rebelle et sa mère dépourvue d’amour maternel poussera la Justice à l’accuser du meurtre, surtout que son état d’ébriété ce soir-là a effacé ses souvenirs.
A sa sortie de prison où elle a passé dix ans, Jane décide de mener l’enquête elle-même pour éclaircir la vérité. Et ainsi elle pourra répondre à la question que tout le monde se pose, y compris elle : a-t-elle pu tuer sa mère ? et si non qui a pu le faire ou aurait eu intérêt à le faire ?
Mais la haine publique contre celle qui en était soupçonnée et condamnée la pousse à masquer son identité pour se protéger des tabloïds malveillants.
Nous suivons la narratrice dans son périple à travers les Etats Unis. A la manière d’un Road Movie typique de la culture américaine, elle nous conduit au village natal de sa mère retiré dans la campagne rustique et retranchée. Sous une fausse identité, elle s’intègre vite au milieu de cet univers clos. Là, comme chaque membre se connaît, les confidences sont vite recueillies, sans compter les ruses de Jane. Et ainsi son enquête familiale va progresser. En dénouant ce réseau de liens familiaux, amicaux et inamicaux, Jane Jenkins découvrira le passé caché sa mère. Et elle découvrira aussi un nouveau pan du visage de sa mère. En décryptant son histoire familiale et l’histoire du village, elle connaîtra l’identité de l’assassin de sa mère.
MON AVIS
A LIRE ABSOLUMENT
A la première page, la lecture de la première citation du cru de Paris Hilton m’a déconcertée. Avec cette référence de l’auteur j’appréhendais la suite, un peu effrayée par ce choix. Mais il est calculé et logique. En effet, l’héroïne se décrira comme une caricature de Paris Hilton, vivant dans le milieu de l’alcool, sexe, drogue où l’argent ne se compte pas. L’audace de la comparaison des deux femmes s’arrête là.
La force de caractère de notre héroïne nous frappe rapidement. La perspicacité et l’intelligence d’adaptation de Jane Jenkins transparaît dès les premières pages. Le road trip nous conduit dans un coin retiré des US où ce village sera la scène d’une enquête bien particulière et familiale. L’intrigue est captivante et l’écriture glisse sous nos yeux.
Ce premier roman est une prouesse car le scénario est palpitant, les mots justes et répliques cinglantes délicieuses.
Je ne peux pas me retenir de vous en livrer quelques citations
Ma mère donnait une réception au bénéfice de je ne sais quelle oeuvre caritative dont elle prétendait se soucier : les dauphins en difficulté scolaire, les enfants moches, je ne sais plus […]
Comme elle disait toujours, « Les gens sont prêts à tout pardonner du moment que tu t’habilles chez les grands couturiers , que tu organises de grandes fêtes et que tu donnes de l’argent aux enfants cancéreux. » Elle aurait fait un super pape.
Trouver les réponses, avais-je décidé, était pire que vivre avec des questions.
Des lunettes d’aviateur aux verres miroir, laissant penser que soit il regardait trop la télé, soit il ne la regardait pas du tout.
Bizarre, mais en l’occurrence j’aurais adoré avoir la gueule de bois. Parce que, quand vous êtes occupé à récupérer de vous être mis minable, vous en oubliez en l’espace d’un instant à quel point vous êtes minable.
Parce que personne – personne – ne fantasme davantage sur les jolis prénoms qu’une fille qui s’appelle Jane. Et avec de bonnes raisons, hein. Je veux dire, même nos Jane les plus illustres sont des coinçons de première. Jane Austen, Jane Eyre, Jane Doe? Vielle fille, bonne poire, cadavre. C’est un miracle que je m’en sois aussi bien sortie.
Quand je repense à la nuit où ma mère est morte, c’est comme essayer de triturer une vieille antenne télé pour capter un lointain signal. De temps en temps, un vague quelque chose apparaît à l’écran, mais le plus souvent j’arrive juste à avoir le grésillement et un mur de neige impénétrable. Parfois il n’y a même pas d’image.