RÉSUMÉ
« Une extraordinaire force compensatoire du conte, ou du rêve est de satisfaire le désir de puissance et de reconnaissance ».
Je ne commettrai pas l’offense de vous raconter « Le Petit Chaperon rouge ». Voici ici le conte dans une explication de texte (pas du tout indigeste) destinĂ©e aux adultes. Tout le monde connait l’histoire, mĂŞme le plus jeune d’entre nous, Ă©crite par Charles Perrault. Dans nos mĂ©moires, la biographie de cet homme est loin de se limiter Ă ses talents littĂ©raires dont ses nombreux contes.
Cet ouvrage offre en appendice P. 227 une invitation Ă relire « le Petit Chaperon rouge » dans sa version originale. Et les Ă©claircissements d’Anne-Marie Gravat apportent de nouvelles perspectives pour redĂ©couvrir ce rĂ©cit qui a enchantĂ©, effrayĂ© et accompagnĂ© notre enfance.
L’AUTEUR
J’ai dĂ©couvert l’auteure Anne-Marie Garat rencontrĂ©e Ă la librairie Decitre ChambĂ©ry, lors d’une sĂ©ance pour prĂ©senter sa dernière Ĺ“uvre du moment (cf. babelio.com) : « LE GRAND OUEST ». Je l’ai d’ailleurs ajoutĂ©e Ă ma PAL (Pile Ă€ Lire) car son rĂ©sumĂ© recèle un rĂ©cit avec beaucoup d’intĂ©rĂŞts pour qui aime les romans historiques situĂ©s dans d’autres contrĂ©es. De plus, l’auteur, lors de cette rencontre Ă la librairie, nous a confiĂ© y avoir fait des recherches sur place pour l’Ă©crire. Je fĂ©licite et remercie Anne-Marie Gardat venue de loin ce jour-lĂ , pour sa bienveillance et son enthousiasme malgrĂ© un public clairsemĂ© Ă cause d’un mauvais hasard du calendrier local Ă ChambĂ©ry. Elle m’a sĂ©duite par la qualitĂ© de son phrasĂ© pour animer ses hĂ©ros et les faire vivre Ă travers ses Ĺ“uvres qu’elle raconte avec un vrai talent de narratrice.
Ainsi, elle a alors piqué ma curiosité avec cette interprétation « adulte » du PETIT CHAPERON ROUGE.
MON AVIS
A-M. Garvat captive son public adulte autant que l’histoire a subjugué un très jeune auditoire.
Du sens à chaque phrase.
Y sont analysĂ©s à partir du rĂ©cit original : De la confection de la galette, Ă la tenue du chaperon, de l’ordre enjoint, du chemin Ă parcourir, de l’attitude du loup, et au vocabulaire et au langage utilisĂ©.
Le comportement des diffĂ©rents protagonistes Ă©clairĂ© par l’auteure ici, ouvre notre Ĺ“il sur une fenĂŞtre diffĂ©rente que celle entrebâillĂ©e du texte racontĂ©e depuis des lustres aux petits. En fait, elle est porteuse d’effroyables messages aujourd’hui dĂ©voilĂ©s au lecteur adulte.
Voici ici des explications avec des dimensions psychologiques, psychanalytiques. Jusqu’alors insoupçonnĂ©es pour le lecteur basique, les explications sont tout Ă fait crĂ©dibles et renforcent l’intĂ©rĂŞt de l’ouvrage. DĂ©cortiquĂ©es avec dĂ©tail, elles sont raisonnĂ©es. Malheureusement, je paraphrase l’auteur si talentueuse dans l’exercice.
ResituĂ©e dans le contexte historique et économique, notre petit chaperon est alors « dĂ©guisĂ©e » par les soins de sa maman et sa grand-maman. Le choix du vĂŞtement donne des indications sociales et sociologiques et interroge Ă©galement. A.-M. Gravat souligne l’anachronisme et le dĂ©calage de la tenue pour une petite fille, mĂŞme Ă l’Ă©poque. C’est pourquoi, elle apporte une valeur diffĂ©rente à nos croyances habituelles avec nos connaissances profanes.
Un autre volet est celui de la place des femmes autour de l’enfant. Elle l’entourent, et pourtant leur attitude frappe de nĂ©gligence Ă©ducative ou de bon sens. Car, cette petite fille parĂ©e comme une femme d’un autre âge est habillĂ©e alors, dans ce contexte, d’un accoutrement pas du tout adĂ©quat.
UNE FAIM, DES FINS
Sans oublier les apports postĂ©rieurs Ă l’histoire originale, A.-M. Gravat mentionne les diffĂ©rentes fins suggĂ©rĂ©es au fil du temps. En effet, elle permettent de mĂ©nager la sensibilitĂ© de chacun. Ainsi, la cruautĂ©Â du final fatal a Ă©tĂ© attĂ©nuĂ©e grâce Ă une imagination plus douce, entre autre des frères Grimm. Eux, donnent une punition au loup et sauvent le petit chaperon rouge.
Pourquoi tant de brutalité chez Perrault ? Il va à l’encontre des revanches plus clémentes pour les enfants en proie au danger. Normalement : « une extraordinaire force compensatoire du conte, ou du rêve est de satisfaire le désir de puissance et de reconnaissance ».