Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💙💙💙 DEFAILLANCES de Marie-Pierre Bardou

RESUME

Editions : H.J. H.Jacob
Ce soir, May organise une réception pour son anniversaire dans sa propriété. Pendant que la fête bat son plein dans le jardin, dans la salle de bain se trame un certain mystère sous les yeux du chat de la maison, Chamallow avec Alice la sœur de May.
Cette soirée sera digne d’une fête inoubliable, animée d’une assemblée de convives pas tous assortis, pas tous invités, voire inopportuns comme Volker, l’amant de sa sœur
Un Viking vieillissant et ventripotent, songea May.
En effet, cette surprise-partie tiendra toutes ses promesses pour l’hôtesse : elle sera mémorable pour tous, avec nombre d’imprévus et des rebondissements pour tous. Et pourtant, la fête n’est que l’aboutissement de défaillances passées…

MON AVIS

Ce cha-rmant (vous comprendrez le jeu de mot en lisant) le roman débute avec les observations naïves d’un chat doté d’un œil clairvoyant sur les relations humaines et sa conception réaliste sur leurs affinités. Les jeux de mots à base de chats amusants distraient avec finesse le lecteur de la « chien-lie » des personnages du roman.

JOYEUX ANNIVERSAIRE ⚡🌩

La trame du roman est à rapprocher du scénario de plusieurs films du genre (source allociné) 🎞« un air de famille » ou 🎞 « cuisine et dépendance » : Une véritable « surprise-partie » aux couleurs festives qui vire au cauchemar d’un règlement de compte mûri quand sont déballées d’amères vérités bien pesées… ! Mais la comédie du départ ne tardera pas à virer à la tragédie. Et la découverte du cadavre d’un chat importun augure une soirée sous de sombres auspices et amène beaucoup de questions : Qui est-ce ? Comment ? Pourquoi ?

La soirée est narrée sous le regard et le ressenti de Chamallow, dont l’attitude gourmande et nonchalante rassérène le lecteur. Et, si ce chat racé se complaît dans un confortable train-train, malheureusement la présence de son insupportable homologue Chaman va le perturber.

Pour le jour de son anniversaire, May s’avère vivre la pire journée de sa vie. Elle subit certains invités indésirables. D’autres s’incrustent, comme cette maîtresse de son mari Thomas qui s’impose en conquérante sans-gêne. Et, la contrariété s’acharne sur notre hôtesse quand sa soeur Alice lui présente alors son amant Volker, un homme marié, dont May désapprouve la relation adultérine. Elle avait déjà tenté de la décourager de cette relation oiseuse. D’ailleurs, il n’a rien pour plaire : l’opposé d’un bellâtre, déjà marié, et guère disposé se rendre disponible pour Alice. Ainsi, la présence inopportune de cet homme antipathique, conscient d’être entaché de nombreux défauts, contribue à intensifier l’idée d’un drame à venir.

 

DEUX SOEURS, DEUX VIES 

Les touches de flashbacks et rétrospectives nous éclairent sur des tensions entre elles. D’ailleurs, quand essurgissent alors les réminiscences des fragments enfouis par les deux sœurs, leurs vies semblent aux antipodes, et pourtant…

May, ou plutôt Marie « aimait paraître, oui, elle appréciait le confort, le luxe, la position sociale de son mari ». Puis, cette femme apparemment indépendante s’était rapidement transformée en maîtresse exigeante et malheureuse, qui réclamait toujours plus. Enfin, sans enfants, elle a reporté toute son affection sur ses chats et s’en contentait.

Quant à Alice, célibataire, 45 ans, elle se contente de menus instants accordés par son amant, limités surtout à des incartades sexuelles.

Mais finalement, les deux sœurs, aux modes de vie différents ressentent la même solitude :

« La seule chose qui était vraiment difficile à vivre, celle qui venait le plus souvent rompre cet équilibre raisonnable, c’était la solitude. »

Et surtout, assurez-vous d’épurer votre vie de toute brèche afin d’éviter une débauche dramatique lors d’une soirée clé de votre vie.

Bonne lecture !
Vous pouvez vous procurez le livre ici.

Les phrases qui m’ont plu

Elle-même recherchait la sécurité, la stabilité. Elle avait choisi l’aveuglement volontaire pour poursuivre sa petite vie tranquille, et pour panser ses plaies. Mais rien ne viendrait combler le vide qu’elle ressentait, au creux de son ventre. Ni l’argent, ni la position sociale, la maison, ses chats – pardon, son chat ! – ou même, sa sœur ne le pouvaient. Était-ce vraiment sa stérilité, le manque d’enfant ? Ou autre chose ? May se sentait étrangement incomplète, non pas parce qu’elle n’était pas mère, mais n’arrivant pas à mettre le doigt sur cette défaillance.
La seule race dont il goûtait la présence chez lui était celle des poissons : ça ne faisait pas de bruit, ça n’emmerdait personne.
En sachant parfaitement qu’à son annulaire gauche brillait, presque incrustée dans sa peau depuis vingt ans, l’alliance qui le proclamait époux d’une autre femme.
Résigné, Chamallow ne tenta pas de résister aux mains inquisitrices qui s’emparaient de lui, se mettaient à le malaxer comme une peluche avec laquelle ces idiots d’humains le confondaient tout le temps.

Et vous, que pensez- vous de la chronique ? Avez-vous lu le livre, d’accord ou pas d’accord avec moi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire…

AnneC

Passionnée de lecture, je partage mon avis avec mes visiteurs.


Reader Comments

  1. Merci de votre visite Marie-pierre, surtout n'hésitez pas à commenter, contredire ou argumanter si nécessaaire… une note de l'auteur est toujours appréciable. Merci encore !

  2. Non non, l'analyse est plutôt juste, bravo ! C'était mon propos: chacun a ses défaillances, certaines sont juste plus "dangereuses" que d'autres ! ^*-^

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