RESUME
Jusqu’à 15 H 12 d’une journĂ©e de dĂ©cembre, la journĂ©e de Louis se dĂ©roule comme il l’a prĂ©vue avec un dĂ©jeuner avec son ami d’enfance. L’achat de disque en vinyle d’un enregistrement Cannonball Adderley lui tenait aussi Ă cĹ“ur. Une journĂ©e banale, sans imaginer qu’une crise cardiaque en pleine rue bouleversera ses projets, anĂ©antira sa vie.
Et là on plonge dans la vie, consacrée à oublier son amour unilatéral pour Camille. Cette vie tapisse le mur de ses toilettes à travers des dessins, phrases, et ses pensées. Il faut dire que sa passion pour Camille, la musique et l’écriture s’est concrétisée dans une compilation de récits dans des petits carnets dont il a retracé le contenu, maintenant retranscrit sur ce mur : Les voyages lointains et les rencontres insolites en tout genre ont comblé cette vie qui s’achève aussi vite et bêtement. Et quelle vie si remplie : tant de temps, de joies, tristesse, de trajets… pour quand-même parvenir à  profiter d’elle malgré ses vicissitudes !
MON AVIS
Le questionnement sur le titre « en un rien de tant » trouve sa rĂ©ponse Ă la lecture avancĂ©e du livre. Cette rĂ©fĂ©rence à « tant de » composent une vie remplie, mais tous ces « tant » s’Ă©vanouissent en un rien de temps. On s’y perd.
La mort soudaine
Qui n’a pas jamais eu de projets contrariĂ©s par l’effet d’un destin obstinĂ© et implacable ? Pas Louis, l’hĂ©roĂŻne du livre soumis Ă un sort cruel. Un jour de dĂ©cembre, il se prĂ©cipite hors de chez lui pour honorer son rendez-vous avec son ami d’enfance. Sans inquiĂ©tude, il pense rattraper son retard pour faire ce qu’il a Ă faire chez lui en rentrant. Mais la vie en dĂ©cidera autrement.
Ce livre approche un sujet grave de la mort brutale, sournoise.
On appelle ça Infarctus, mot savant du verbe Latin infarcio qui veut dire remplir, bourrer… Louis n’avait pourtant rien de bourré aujourd’hui ! Certains soirs oui, mais pas là .
Mort médiocre par rapport à celle subie par les victimes d’attentats
Certes c’était atroce et d’une injustice inqualifiable, mais ça avait tout de même une autre classe que pour lui… tombé tout seul dans l’attentat de son propre cœur qu’il ne savait même pas malade.
Mort sans panache, ni gloire ni honneur, dernière représentation en public, mais sans avoir eu le temps de répéter la scène, d’ajuster son final.
Et de cette fatalité découle la notion du temps, qui court, qui fuit. 15 H 12 au mois de décembre, le laisse dormir pour toujours :
 il va avoir ainsi tout le loisir de se laisser aller au délice à présent. Tout le loisir de perdre son temps. Perdre le temps qu’il n’a plus, comble du luxe ! »
Le non-amour de Camille l’a meurtri, mais il n’a pas renoncé aux petits plaisirs offerts par la vie.
L’auteur traite d’un sujet grave : la manière dont chacun vivra sa dernière heure, et de l’après « nous » pour ceux qui restent. La manière d’appréhender le sujet par le biais des passions et des envies de Louis redonne vie à la vie, une vie alors bombée d’enivrements divers.
Des voyages
Les voyages pour oublier, remplissent sa vie. Accompagné de son acolyte le saxo, il va de la Nouvelle Orléans à New-York, en passant par Le Canada, Londres et d’autres villes encore. Il y rencontre au gré du hasard, des femmes, des gens typiques et atypiques et des maîtresses de passages le choient. Désespéré de ces souvenirs, Louis ne se morfond pas dans son chagrin, mais au bout du compte la mort et le temps auront raison de lui.
La poĂ©sie parsème le roman oĂą la tristesse n’est pas pesante mais Louis reste attachant. L’Ă©criture fluide dĂ©crivant toutes les anecdotes des rĂ©cits de voyages allègent la profondeur du texte.
Mon bémol :
L’auteur avance dans l’histoire mais donne parfois l’impression de se répéter sur certains points. Peut-être est-ce une manœuvre pour insister sur des points précis.
Je recommande ce livre car les questions qu’elles inspirent au lecteur sur son propre destin, sont en soi des leçons de vie indirectes.
Que pensez-vous de la chronique, vous inspire-t-elle ou non la lecture du livre ?
Merci pour cette belle chronique!
Très cordialement,
Laurent