Quatrième de couverture
Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, « quinze ans, trois mois et deux jours », décide de mener l’enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s’est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu’on le touche, et trouve les autres êtres humains… déconcertants.
Quand son père lui demande d’arrêter ses investigations, Christopher refuse d’obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l’univers qu’il s’est construit…
MON AVIS
THEME
Une belle illustration de la DIFFERENCE présentée sous la forme de l’autisme.
L’ouvrage se lit avec facilité, la lecture se veut rapide – d’autant que de nombreux dessins le parsèment – donc réduisent le nombre effective de pages. Le sujet grave sur la différence et l’autisme en particulier est traité avec légèreté mais sérieux par 👉🧐 un auteur averti sur la question puisqu’il a travaillé avec ce public. Classé dans la catégorie jeunesse le livre s’adapté à tout public, et je le recommande surtout aux adultes enferrés dans leurs préjugés. Marqué par son originalité, ce livre trouve naturellement sa place dans ce présent blog au titre du handicap. Ici, la différence est traitée sur toile de fond policière (même de petite envergure). Je dois cette découverte à ma cousine Florence G-P. que je remercie de ce cadeau : qu’elle soit rassurée de ses efforts pour me procurer un livre adéquat, ils sont couronnés de succès !
ROMAN POLICIER ORIGINAL
Le personnage de Christopher Boone, le narrateur, n’est pas sans rappeler celui du film de Rain Man même si l’histoire se situe en Angleterre dans un contexte différent. L’ado mène son enquête en vue de démasquer le meurtrier d’un chien, enquête pour le moins surprenante. Le sérieux du protagoniste pour cette énigme policière prête à sourire au premier abord. La dimension affective quasiment humaine accordée à l’animal de compagnie dans nos sociétés occidentales efface le ridicule de la situation. Ce crime sauvage doit être élucidé pour trouver le coupable.
Le dessein ambitieux de l’adolescent est de retranscrire son enquête en roman policier. Son travail d’écrivain reste cohérent : la patte avisée de son éducatrice est avouée, et les touches originales de Christopher respectées. Sa passion pour les mathématiques explique sa numérotation saugrenue des chapitres (en nombre premier), son esprit cartésien produit des dessins et schémas explicatifs, où des incartades sur ses connaissances astronomiques complètent le tableau hétéroclite. N’oublions pas sa remarquable culture générale due à une extraordinaire mémoire. Son intelligence supérieure à la moyenne permet de maitriser les mathématiques quantiques, la théorie des trous noirs, et de passer le Level-A (équivalent baccalauréat en maths, je crois). Le tout produit un roman pittoresque et distrayant.
LES PERSONNAGES
À travers lui, le narrateur Christopher Boone illustre le trouble autistique (jamais nommément désigné). Il dépeint ses craintes, son difficile contact physique, ses angoisses comme ses plaisirs rituels s’occuper de Tobby, et ses angoisses. Son environnement sécurisé et organisé avec accès canalise d’éventuelles sources de dérapages et se révèle nécessaire pour son équilibre fragile mis en place. La base de compréhension de Christopher est le premier degré, et on s’aperçoit du rôle l’éducatrice Sobbian pour son aide dans le langage corporel et l’extériorité.
La naïveté insinuée dans l’énoncé de ses crises, ses tics et ses tocs dédramatise leurs conséquences mais expliquent les difficultés de ces personnes en général à être comprises dans les turbulences de la vie actuelle. La présence primordiale des parents, à la fois stimulateurs et régulateurs, est bien représentée sans faire abstraction de l’épuisement avec parfois un répit nécessaire.
L’humour et la légèreté se profilent au fil de la lecture malgré le ressenti de l’adolescent plongé dans l’aventure, sources d’angoisses compréhensibles. Une belle résilience : l’auteur nous décrit un ado qui se sait et se sent différent mais gère son handicap en en tirant le meilleur. Sa réflexion sophistiquée et logique, sa ténacité obstinée (il ne désobéit pas à son père mais interprète ses recommandations) résoudront l’énigme.
Les personnages au réactions bien pesée de qui approchent Christopher : ils éprouvent au premier abord la stupéfaction, que son naturel va défroisser. Il apprivoise à merveille ces « étrangers » – porteurs de dangers car inconnus -. Puis les réflexions et ses émotions forcent la compréhension et la compassion du lecteur pour faire de cet ado un être attachant.
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Quelques phrases sympatiques :
Je ne sais pas raconter des blagues parce que je ne les comprends pas.
Je trouve que les nombres premiers sont comme la vie. Ils sont tout à fait logiques, mais il est impossible d’en trouver les règles, même si on consacre tout son temps à y réfléchir.
Je ne mens pas. Mère disait que c’est parce que je suis quelqu’un de bien. Mais ce n’est pas pour ça. C’est parce que je ne sais pas mentir.
Avez-vous lu le livre, d’accord ou pas d’accord avec moi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire…