RESUME

15/04/2015
En guise de résumé, à titre exceptionnel je me contenterai de la Quatrième de couverture claire et explicite ; elle filtre néanmoins la clé de l’intrigue insoupçonnable jusqu’à la fin :
Dans une petite ville du Berry, écrasé par la chaleur de l’été, en 1919, un héro de guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte.
Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère.
Le juge qui arriva pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.
Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clé du drame.…
Plein de poésie et de vie, c’est court récit d’une fulgurante simplicité est aussi un grand roman sur la fidélité.
Plein de poésie et de vie c’est court récit d’une fulgurante ça que cité est aussi un grand roman sur la fidélité. Être loyal à ses amis, se battre pour ceux qu’on aime, c’est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l’être humain n’est-il pas d’aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?
MON AVIS
Sa bonne adaptation du livre (à part la fin ce qui devra vous à les comparer) et le casting approprié du film de Jean Becker « Le collier rouge » sur les écrans au printemps, a titillé mon envie à le chroniquer. Son petit volume ( 160 Pages env.) et l’écriture fluide, assortis d’une intrigue maitrisée avec un scénario bien élaboré conditionnent une lecture rapide et agréable.
L’intrigue
Cet excellent roman « le collier rouge » a été un premier contact avec Jean-Christophe Ruffin – de l’Académie française – où il développe le pan peu glorieux de l’Histoire avec un éclairage original en se servant de l’animal comme vecteur à la responsabilité du coupable aujourd’hui en prison. L’intrigue est campée sur le paradoxe des honneurs de sa décoration faites à Morlac et l’outrage qu’on lui reproche en 1919 : Une véritable enquête et un dénouement surprise.
L’Histoire
On ressent aussi au fil de la lecture un travail de recherche sur la première guerre mondiale, pronostiquée de courte et facile mais finalement révélée longue et difficile, un beau gâchis humain et financier. Le procédé littéraire choisi par l’auteur est fort judicieux : cette enquête du juge Lantier sur la racine du « mal » qui a mené Morlac en prison conduit le lecteur à comprendre la colère et les différentes rancœurs de la mobilisation de cet homme qui était soutient de famille au début de la guerre.
La confrontation du militaire gradé avec celui forcé d’affronter les tranchées permet d’expliciter le vécu de soldats soumis aux ordres d’intérêts internationaux des supérieurs qui les dépassent ; et brouille les stimulations des uns de combattre ceux du camp adverse, c’est le problème pérenne des guerre (page 99 cf. citation du bas de la page)
L’art de l’auteur est d’avoir choisi en Morlac, cet homme modeste, discret, voire effacé le personnage principal malgré son mutisme pour en faire un certain symbole de cette guerre et de ses contradictions.
L’humanité
Le juge Lantier, arstocrate et patriote convaincu dégage une humanité rassurante face à la mission confiée. Cette mission auprès de Morlac clos sa carrière et les circonstances le stimulent pour comprendre les motivations de ce coupable particulier qui va être jugé.
Ému par la fidélité obstinée du chien de Morlac, Lantier s’investira avec dans le passé du prévenu pour son enquête. A tel maître, tel chien et Lantier est aussi sensibilisé par le sort du chien que celui de Morlac. L’attachement et la fidélité sans réserve du chien pour son maître émeut le lecteur tout au long du roman. L’engagement de Morlac et sa prise de position dans le conflit armé provoque l’anéantissement des projets de son maître et indirectement de son emprisonnement. Car, oui, l’attention concentrée de ce chien sur Morlac le propulse au fil des pages en personnage principal.
L’intrigue nous captive jusqu’au bout avec le soupçon d’une romantique liaison éclairées par l’influence de lectures politiques.
Donc au rendez-vous : de l’histoire, de l’intrigue, de l’émotion et une belle écriture…
BONNE LECTURE !
Citation de la page 99
» Je vous ai parlé de 1916, l’année de mon arrivée sur le front de l’Orient. Une année de souffrance pour rien. Des offensives foireuses, l’hiver qui est venu par là-dessus, glacial dans ces montagnes, et puis la zizanie entre tous ceux qui formaient cette armée d’Orient. On avait beau les appeler les Alliés, ça ne trompait personne. Chacun avait ses propres objectifs. Les Anglais, c’était la route des Indes. Ils en faisaient le moins possible à Salonique et, si on les avait écoutés, on aurait envoyer tout le monde en Égypte. Les Italiens ne s’intéressaient qu’à l’Albanie. Les Grecs n’arrêtaient pas de tergiverser, entre ceux qui voulaient soutenir l’Allemagne et ceux qui étaient favorables aux Alliés. Bref, c’était la pagaille au niveau des chefs. Pour la troupe, c’est encore pire. »
Et vous, que pensez- vous de la chronique ? Avez-vous lu le livre, d’accord ou pas d’accord avec moi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire…