RÉSUMÉ
Le capitaine Rauch ou La Poire, et sa collègue Manon, enquêteurs à la « brigade des viols » à Paris, ont l’habitude de recueillir les témoignages de femmes violentées dans la ville. Or très vite, au gré de points communs dans les affaires du moment, ils parviennent à déterminer le profil d’un agresseur en série. Mais bientôt, la gravité des délits « du violeur aux ascenseurs » prend de l’amplitude. En effet, le sadique s’introduit par les fenêtres ouvertes des appartements, même aux étages élevés des immeubles, pour violer la femme, devant son conjoint bâillonné. Mais un jour, comme une victime se révèle être un notable, la presse fait les choux gras de l’affaire dite du « lézard » poussant le ministre de l’Intérieur à s’en préoccuper. Ainsi, ce politique opportuniste qui se targue de compter parmi ses hommes le fils de la fameuse avocate-pénaliste Louisa Rauch va promouvoir La Poire afin de maitriser la pression médiatique.
Mais le « lézard » piqué au vif dans son narcissisme par les commentaires du le capitaine Rauch, un profileur aguerri, va s’employer à l’atteindre personnellement ainsi que sa co-équipière. Pour cela, il va user des moyens les plus sordides et atypiques.
MON AVIS
Une escalade dans les agressions.
Un excellent thriller difficile à lâcher quand on l’a commencé. On assiste à de « simples viols » dans des montées d’escalier où les victimes désemparées sont laissées saines et sauves avec des séquelles psychologiques nous conduisent à un climax rare.
Puis l’inquiétude s’installe, et grandit sans arrêt, à propos des idées perverses que peut échafauder Alpha. En effet, la narration met en scène un certain « Alpha » , l’auteur des crimes, dont l’identité n’est pas encore certifiée. Avec sa noirceur naturelle, il applique sa monstruosité incessante pour éprouver les nerfs de son adversaire Rauch, comme ceux du lecteur.
Des personnages nuancés
Des personnages complexes interfèrent. Le cynisme et les capacités physiques d’Alpha dépassent l’entendement. Donc, en s’en prenant sans vergogne à Rauch (je ne divulgâche pas) il force l’admiration (empreinte de frissons) quand il use de son génie machiavélique à discréditer publiquement le commandant. Le lecteur est saisi de pitié pour le policier ainsi répudié par ses pairs, par sa collègue et amie… Dans cette pagaille, sa seule alliée face à cette infamie, semble être sa mère ; or il la tient comme responsable ses malheurs.
Sans vouloir jouer dans les mélos, le passé de Rauch dérange. On ne comprend pas sa consommation de ce médicament intrigant, et cela inquiète d’autant plus le lecteur… il faudra patienter jusqu’à la fin pour ses explications.
La construction du personnage du commissaire Rauch se justifie par un passé familial complexe qui produit en toute logique, des failles inéluctables. Et la crédibilité demeure malgré la carrière originale de sa mère, la puissance financière de son père, et la notoriété cinématographique de son beau-père incestueux. À ce propos, l’actualité fait écho avec cet ouvrage écrit en 2019.
On ne s’ennuie pas avec ce roman, et on reprend enfin son souffle quand on le referme. Bien que dans ma PAL (pile à lire) depuis longtemps, je le considère comme mon coup de cœur du mois de mars 21.
Coucou Anne-Christine,
Tu n’as mis aucun cœur sur cette lecture, est-ce normal ?
Bises
Estelle 😉
Oui j’ai lancé ma chronique à coeur perdu :), erreur rectifiée, merci Estelle !