Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜💜 L’ÎLE DES ABSENTS de Caroline Eriksson

RESUME

ISNB : 978-2-258-13691-5
Edition : Presse de la cité
Date de parution : 07/06/2018
240 Pages
Pocket
11/2019

Quatrième de couverture :

Le quatrième de couverture – l’intrigue.

On l’appelle le Cauchemar. C’est un lac à l’eau noire et stagnante, quelque part en Suède, dont la légende raconte qu’il est maudit.
Au milieu du Cauchemar, il y a un îlot. Sur cet îlot, Alex et la petite Smilla vont faire une promenade, tandis que Greta les attend dans la barque amarrée au rivage, puis s’endort. À son réveil, la nuit tombe et seuls retentissent au loin les cris lugubres des oiseaux aquatiques. L’homme et la fillette ont disparu. De retour dans le cottage que la petite famille occupe au village, Greta fouille chaque pièce et tente en vain de joindre Alex. En proie à la panique, elle décide de se rendre au commissariat. Seulement, sur place, un policier lui annonce qu’elle n’est pas mariée et n’a jamais eu d’enfants. Qui sont Alex et Smilla ?

MON AVIS

Je remercie vivement le site Netgalley et les éditions Presse de la Cité pour ce SP et la découverte de l’auteure. Ce roman m’a emportée dans son intrigue dont je vous en présente la texture.

L’action se passe sur une ile en Suède mais l’histoire est transposable partout… La narratrice, notre seule intermédiaire nous livre les étranges évènements qu’elle vit. La disparition brutale et surprenante d’Alex et Smilla la bouleverse. Mais elle seule semble s’en inquiéter, car la police elle-même ne prend pas au sérieux sa requête. La compassion devant son impuissance gagne le lecteur et l’interroge en même temps.

UNE AMBIANCE INQUIETANTE

L’idée d’un paysage naturel sauvage de l’île surnommée le « Cauchemar » plante le décor d’un univers digne des légendes nordiques ou celtiques. Une dose fantastique plane presque autour de la disparition mystérieuse d’Alex et l’enfant dont l’unique témoin est notre héroïne. Et pour accentuer le sentiment de malaise, la nature hostile surenchérit la notion de danger intrinsèque au cadre.

Je louvoie entre les arbres pendant que l’ombre gagne. Leurs branches noueuses se tendent vers moi tels des bras menaçants ; des rameaux pareils à des griffes m’attrapent, m’éraflent le crâne, et malgré moi je pousse un hurlement suraigu. Je ne peux supporter le son de ma propre peur.

DES MEANDRES NARRATIVES QUI NOUS PROMENENT

Le lecteur est le confident privilégié d’une hypothétique disparition dès le début du roman, car la narratrice nous l’annonce comme un présage. On aurait pu se sentir dupé de ce manque de discrétion de l’auteur en anéantissant l’intrigue. Or les questions fusent au long de la lecture et l’effet de surprise surgira malgré cette « déconvenue », qui n’en est pas une finalement.

 Ici, les doutes s’accumulent. Aucune action ne paraît adaptée au tragique de l’évènement : Rien ne se déroule comme dans une disparition normale. Greta tarde un long moment pour passer les appels téléphoniques, pourquoi tant d’attente pour alerter la police, pourquoi cacher le drame de disparition des gens proches comme à sa propre mère ?

A force de comportements plus ou moins cohérents et de confidences plus ou moins logiques de la narratrice, le lecteur est un peu désemparé. Parvenue au tiers de la lecture du livre, j’avoue avoir été presque tentée de l’abandonner. J’étais perdue dans les pseudos délires de la narratrice quand finalement la clarté rationnelle revient en force. Ainsi,  avec son raisonnement abouti, l’auteur va captiver son lectorat.

UNE INTRIGUE DECALEE

La disparition originelle est prétexte à l’angoisse initiale de Greta. Sans les explications parsemées à la deuxième partie du roman, difficile de deviner ce qui s’est réellement passé, avant et lors de cette promenade en bateau… Ainsi, l’intrigue en entrainant une autre, les questions fusent dans la tête du lecteur qui ne parvient pas à se représenter ce qui se passe, ni à se l’imaginer.

L’intrigue de base est prétexte à dénoncer et illustrer un fait de société. On déniche ici le talent bien maitrisé de l’auteur de nous promener pour nous amener sur un terrain où l’on ne pensait pas du tout aller… Le suspens des derniers chapitres est remarquable et apporte une belle illustration de fait de société dont les journaux nous en rapportent souvent des tragédies.

On pénètre au cœur de la recherche mentale et physique de la narratrice. Celle-ci se raconte, et entretient la confusion du lecteur pour aboutir à soulever une  trop courante réalité de la vie.

Pour les impatients, ...

elle dénonce les différentes violences conjugales (morales et physiques ) faites aux femmes, ou les adultères dont elles sont l’objet.[/spoiler

Ici, on retrouve aussi un autre thème récurrent de la littérature : la relation mère-fille.

Mon bémols :

À vouloir balader le lecteur pour le désorienter, l’auteur a failli me perdre (en tant que lectrice ) à la première partie, à me demander si ce roman traitait de désordres de maladie psychologique. Le pauvre

Tirith
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animal de compagnie

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Livres à suspens mais à force de me balader, j’ai été lassée. Dommage d’avoir un peu trop tarder à me mettre sur le chemin, d’où mes 3 cœurs au lieu de 4.

Notez la chronique, ou le livre si vous l’avez lu, envie ou non de le découvrir… A bientôt !