Résumé : Nécrologies assassines
Le pouvoir assassin d’une nécrologie.
Nécrologies assassines : Leur rédaction par un jeune journaliste produit des effets spectaculaires quand il les expérimente sur des personnes vivantes.
Michael Anderson a convaincu un magazine de l’embaucher grâce à un ton satirique. Il a su s’approprier un style pour rédiger la rubrique nécrologique des People, loin des éloges conventionnels habituels. En effet, à composer de mordantes diatribes sur les personnes décédées, il finit par connaître un vif succès grâce à sa chronique. Alors, fort de sa notoriété médiatique, il sollicite une promotion. Refusée.
Furieux, il évacue sa colère en couchant sur papier une nécrologie fictive de sa supérieure hiérarchique. Et par un hasard surprenant, celle-ci succombe dans les heures qui suivent selon les conditions décrites dans son brouillon.
Détient-il un pouvoir étonnant ? Pour le savoir, il teste un jeu dangereux…
mon avis
Stéphane King, le roi de la fiction surnaturelle (lisez ma chronique : élévation) illustre avec talent une idée déconcertante dans cette nouvelle. Elle est incluse dans « Le Bazar des mauvais rêves » (2016, mais publié Albin Michel en 2023).
En exploitant sa trouvaille dans cette nouvelle pour la rendre « crédible », il invite le lecteur à se représenter cette réalité. On serait presque tenté de s’imaginer en possession de ce « don » comme le héros, un pouvoir de sélectionner les méchants, et les éliminer en toute impunité. Efficace, mais très effrayant, n’est-ce pas ?
La recette King a encore réussi. La dose de surnaturel existe, et donc le principe de base du récit demeure improbable. Enfin, espérons-le ! Selon son habitude, l’auteur ne manque pas de subjuguer son public. Dans un premier temps, il assimile le concept innovant, puis se l’approprie pour s’interroger sur l’application d’une telle éventualité dans SA réalité.
Même si je la trouve un peu trop courte, cette nouvelle percutante est aboutie. En effet, avec circonspection, il a hypothétisé avec logique les dérives démesurées qui pourraient se produire. En conclusion, et je ne divulgâcher pas, la sagesse règne.