RĂSUMĂ
USA
Luke Ellis, 12 ans, dotĂ© dâune intelligence hors norme, est sur le point dâintĂ©grer une universitĂ© prestigieuse. Ses parents acceptent le sacrifice de changer de vie pour lui offrir un avenir brillant, mais une nuit va bouleverser ces projets : Luke va ĂȘtre kidnappĂ© pendant que ses parents sont sauvagement assassinĂ©s.
Luke se retrouve dans un institut Ă des milliers de kilomĂštres de chez lui, entourĂ©s dâune bande dâadolescents. Semblables Ă lui : tous trĂšs intelligents, ils ont Ă©tĂ© soustraits violemment Ă leur foyer, et aujourdâhui ils doivent se soumettre aux manipulations physiques, mĂ©dicales et psychologiques de leurs tortionnaires. Cet institut sâapparente Ă un camp de vacances, si les pensionnaires parviennent Ă faire abstraction de tous les tests ou expĂ©riences quâils subissent. Heureusement dans cette ambiance de cruautĂ©, ils font face Ă lâadversitĂ© et la barbarie grĂące Ă lâamitiĂ© quâils nouent entre eux.
Dans ce bĂątiment dit de «âlâAvant » se distinguent les TP (ceux Ă tendance tĂ©lĂ©pathe) ou les TK (ceux capables de tĂ©lĂ©kinĂ©sie) oĂč chacun apprend Ă discipliner ses propres pouvoirs. Ils redoutent leur transfert dans lâautre bĂątiment de «âlâAprĂšsâ», un dĂ©part sans retour selon les observations des plus anciens, car ceux qui les ont quittĂ©s, ne sont jamais revenus. Alors que deviennent-ilsâ?
Avec lâaide de son empathie, Luke Ă©tablit une relation de confiance avec une surveillante et va mettre un plan pour pouvoir sâĂ©chapper de cette organisation secrĂšte. Mais va-t-il y parvenirâŻ?
MON AVIS
On passe du feuillet au pavĂ©. S. King a pris note de mes critiques đ«âdâĂlĂ©vation » oĂč je dĂ©plorais la fine Ă©paisseur de moins de 160 pages. LĂ , ces 600 pages offrent pourtant la dĂ©sagrĂ©able impression de longueur par moment. Des digressions dĂ©crivent le fonctionnement du centre oĂč Ă©voluent nos hĂ©ros.
EIP – Enfant Intellectuellement PrĂ©coce
Voici une idĂ©e originale de prĂ©senter lâexploitation et la potentialitĂ© extrĂȘme desdits enfants prĂ©coces, surdouĂ©s ou à «âhaut potentielâ». Tous ces qualificatifs revĂȘtent des personnes en dĂ©calage avec ceux de leur Ăąge. Le sujet particuliĂšrement bien traitĂ© est illustrĂ©Â en dĂ©tail : de la dĂ©stabilisation des parents dĂ©semparĂ©s, Ă lâinadaptation du systĂšme scolaire «ânormalâ» jusquâĂ la difficultĂ© de sâintĂ©grer socialement avec leur regard aiguisĂ© Ă tout observer. Leurs facultĂ©s intellectuelles sont exacerbĂ©es par les traitements inculquĂ©s pour accentuer les pouvoirs psychiques de tĂ©lĂ©pathie et de tĂ©lĂ©kinĂ©sie, Ă premiĂšre vue indissociables de leur quotient intellectuel. Notons aussi que la sensibilitĂ© intuitive laisse une grande place Ă lâempathie. Lâhumour naturel se remarque parfois aussi, et ici S. King lâa surtout attribuĂ© Ă Nick.
Heureusement, plusieurs enfants sont attachants, sinon leur gĂ©nie paraitrait exagĂ©rĂ©. Ainsi, notamment Ă travers le personnage de Luke, leur particularitĂ© mise en lumiĂšre est bien dĂ©taillĂ©e dans toute sa problĂ©matique. Du tourment procurĂ© Ă ses parents Ă sa chance dâavoir pu ĂȘtre dĂ©tectĂ© et encouragĂ© par ses professeurs enclins Ă mettre Ă profit sa diffĂ©rence. RĂ©aliste, cet enfant mature de 12 ans raisonne comme un adulte, mais garde son Ăąge affectif.
Dystopie policiĂšre
En situant le roman en AmĂ©rique et dans des endroits prĂ©cis, S. King suggĂšre un rĂ©alisme dans lâaction mais avec une dimension fantastique. Il a gĂ©nĂ©rĂ© une science-fiction dystopique Ă partir du concept des enfants parĂ©es dâintelligence hors norme. Lâimagination de lâauteur soumet cette catĂ©gorie de personnes Ă des expĂ©riences saugrenues et sordides. Je regrette un peu lâobscurantisme et du flou sur le but recherchĂ©. Pourquoi pas, pourtant ce flou un peu dĂ©rangeant sâĂ©vapore avec les longueurs dans le centre et s’Ă©vanouit totalement. On ne retient que le sort des enfants. Pour moi, il manque des piĂšces au puzzle pour produire lâeffet escomptĂ© Ă mes yeux.
Car oui, Ă partir de cette idĂ©e dâintelligence supĂ©rieure, les amateurs de policiers retiendront surtout lâintrigue autour de la libĂ©ration des enfants, ou/et de lâarrestation des ravisseurs. Comment va s’en sortir Luke pour s’affranchir des crimes qu’on lui attribuent ? Cependant, les trois personnages principaux Luke, Avery et mĂȘme Tim ne laissent pas le lecteur indiffĂ©rent et donnent du relief au suspens.
Merci pour cette chronique. L’histoire donne envie de la lire. Avec Stephen King, l’idĂ©e de dĂ©part est toujours trĂšs intĂ©ressante. Par contre, 600 pages, il va falloir qu’elle le reste jusqu’au dĂ©nouement final lol
Oui quelques heures de lecture en perspective ! bonne lecture Jérémy