RÉSUMÉ

21/01/2020
580 p.
USA
Luke Ellis, 12 ans, doté d’une intelligence hors norme, est sur le point d’intégrer une université prestigieuse. Ses parents acceptent le sacrifice de changer de vie pour lui offrir un avenir brillant, mais une nuit va bouleverser ces projets : Luke va être kidnappé pendant que ses parents sont sauvagement assassinés.
Luke se retrouve dans un institut à des milliers de kilomètres de chez lui, entourés d’une bande d’adolescents. Semblables à lui : tous très intelligents, ils ont été soustraits violemment à leur foyer, et aujourd’hui ils doivent se soumettre aux manipulations physiques, médicales et psychologiques de leurs tortionnaires. Cet institut s’apparente à un camp de vacances, si les pensionnaires parviennent à faire abstraction de tous les tests ou expériences qu’ils subissent. Heureusement dans cette ambiance de cruauté, ils font face à l’adversité et la barbarie grâce à l’amitié qu’ils nouent entre eux.
Dans ce bâtiment dit de « l’Avant » se distinguent les TP (ceux à tendance télépathe) ou les TK (ceux capables de télékinésie) où chacun apprend à discipliner ses propres pouvoirs. Ils redoutent leur transfert dans l’autre bâtiment de « l’Après », un départ sans retour selon les observations des plus anciens, car ceux qui les ont quittés, ne sont jamais revenus. Alors que deviennent-ils ?
Avec l’aide de son empathie, Luke établit une relation de confiance avec une surveillante et va mettre un plan pour pouvoir s’échapper de cette organisation secrète. Mais va-t-il y parvenir ?
MON AVIS
On passe du feuillet au pavé. S. King a pris note de mes critiques 😊« d’Élévation » où je déplorais la fine épaisseur de moins de 160 pages. Là, ces 600 pages offrent pourtant la désagréable impression de longueur par moment. Des digressions décrivent le fonctionnement du centre où évoluent nos héros.
EIP – Enfant Intellectuellement Précoce
Voici une idée originale de présenter l’exploitation et la potentialité extrême desdits enfants précoces, surdoués ou à « haut potentiel ». Tous ces qualificatifs revêtent des personnes en décalage avec ceux de leur âge. Le sujet particulièrement bien traité est illustré en détail : de la déstabilisation des parents désemparés, à l’inadaptation du système scolaire « normal » jusqu’à la difficulté de s’intégrer socialement avec leur regard aiguisé à tout observer. Leurs facultés intellectuelles sont exacerbées par les traitements inculqués pour accentuer les pouvoirs psychiques de télépathie et de télékinésie, à première vue indissociables de leur quotient intellectuel. Notons aussi que la sensibilité intuitive laisse une grande place à l’empathie. L’humour naturel se remarque parfois aussi, et ici S. King l’a surtout attribué à Nick.
Heureusement, plusieurs enfants sont attachants, sinon leur génie paraitrait exagéré. Ainsi, notamment à travers le personnage de Luke, leur particularité mise en lumière est bien détaillée dans toute sa problématique. Du tourment procuré à ses parents à sa chance d’avoir pu être détecté et encouragé par ses professeurs enclins à mettre à profit sa différence. Réaliste, cet enfant mature de 12 ans raisonne comme un adulte, mais garde son âge affectif.
Dystopie policière
En situant le roman en Amérique et dans des endroits précis, S. King suggère un réalisme dans l’action mais avec une dimension fantastique. Il a généré une science-fiction dystopique à partir du concept des enfants parées d’intelligence hors norme. L’imagination de l’auteur soumet cette catégorie de personnes à des expériences saugrenues et sordides. Je regrette un peu l’obscurantisme et du flou sur le but recherché. Pourquoi pas, pourtant ce flou un peu dérangeant s’évapore avec les longueurs dans le centre et s’évanouit totalement. On ne retient que le sort des enfants. Pour moi, il manque des pièces au puzzle pour produire l’effet escompté à mes yeux.
Car oui, à partir de cette idée d’intelligence supérieure, les amateurs de policiers retiendront surtout l’intrigue autour de la libération des enfants, ou/et de l’arrestation des ravisseurs. Comment va s’en sortir Luke pour s’affranchir des crimes qu’on lui attribuent ? Cependant, les trois personnages principaux Luke, Avery et même Tim ne laissent pas le lecteur indifférent et donnent du relief au suspens.
Merci pour cette chronique. L’histoire donne envie de la lire. Avec Stephen King, l’idée de départ est toujours très intéressante. Par contre, 600 pages, il va falloir qu’elle le reste jusqu’au dénouement final lol
Oui quelques heures de lecture en perspective ! bonne lecture Jérémy