Quatrième de couverture
« Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.
Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue.
Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos mémoires, nos vies –, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis : nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus. »
À travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.
Mon avis
Un livre «feel good» de temps en temps fait du bien, et rompt la violence rencontrée dans les thrillers, mes lectures de prédilection. Ici, les bons sentiments, l’humanité et l’humour débordent à chaque ligne.
« Les octogéniaux »
Le scénario plaisant met en scène un panachage de personnages sympathiques. La bienveillance et l’humour imprègnent chacun des personnages, parfois teigneux et revêches. Cette petite brochette d’allumés, rebaptisée pour l’occasion « octogéniaux » donne un caractère explosif à leur engagement solidaire qui vise la défense de leur quartier.
L’idée d’une expropriation d’un lotissement peut paraître cohérente dans une société où évolution urbanistique est une constante. Les habitants, ces voisins devenus octogénaires, y vivent depuis plusieurs décennies. Ils y ont vieilli côte à côte toutes ces années. Alors, inévitablement, les chamailleries, les rancœurs et les jalousies se sont succédé. Mais ils ont su former une solidarité combative face à cette décision administrative. Une lutte improvisée qu’orchestre le petit-fils journaliste de la narratrice Marcelline.
Le récit de Marcelline
Marcelline, raconte le combat de cette bande de « vieux » surnommés les « octogéniaux » attachés à leur quartier, le cœur de leurs souvenirs. Leurs stratagèmes pour maintenir l’existence de leur lieu de vie ne manquent pas de piquant ni d’originalité. À ces chapitres s’intercalent des pages du journal intime de Marceline. Elle détaille les moments –clés de sa vie indiscutablement liée au quartier, à ses voisins, à la fois amies, amis, adversaires, alliés. Le récit est plaisant, se lit bien, un bon page-turner.
MAIS ce n’est pas mon préféré des livres de cette auteure : la sauce n’a pas pris avec moi. Trop d’ingrédients présents rendent la salade indigeste, la mayonnaise n’a pas pris. V. Grimaldi sait rendre le thème fétiche des personnes vieillissantes agréable parvenant à éclairer leur sénilité d’une vision touchante (cf : Tu comprendras quand tu seras grande). De manière sereine, avec humour elle illustre la résilience aux désagréments ou affres de la vie engendrent. Mais cet ouvrage en surabonde ; la vie de Marcelline répertorie presque toutes les plaies de la vie : fausse couche, ado difficile, brouille familiale, perte d’un enfant, la maladie, la mort, le veuvage… ce catalogue donne une recette « facile » pour émouvoir.
Alors, évidemment à côté de ce lot d’émotions, les nombreuses petites phrases incisives et bourrées d’humour compensent largement le côté larme, qui devient le faire-valoir du roman. Le tout permet d’accepter l’exagération de la situation, parfois grotesque. Trop selon moi.
Une déception
Je ne retiendrai pas ce livre comme le meilleur feel-good de l’année (sorti en poche en 2020), mais je respecte les nombreuses personnes qui l’ont encensé. Peut-être suis-je trop exigeante ?