Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜 ALICE de Heidi Perks

RESUME

Préludes
15/05/17
323 pages
Grande-Bretagne. Charlotte mère de famille aguerrie de trois enfants, a proposé moultes fois à Harriet, mère ultra protectrice, de lui garder sa fille Alice. Harriet n’a jamais laissé l’enfant en garde à quiconque jusqu’à ce jour. Mais aujourd’hui, elle décide enfin de la confier à son amie, contrainte d’accepter afin de pouvoir suivre une formation en vue d’une reconversion professionnelle.
Et aujourd’hui, c’est jour de la kermesse de l’école, alors Charlotte y emmène ses enfants et donc, Alice. Dès l’arrivée, les enfants s’empressent de profiter des joies du château gonflable. Or, le temps de consulter son téléphone, Charlotte se laisse distraire par les messages déposés sur les réseaux sociaux et quand ses propres enfants reviennent auprès d’elle sans Alice qui reste introuvable, la fête tourne vinaigre. La police est alertée, et les recherches débutent.
La culpabilité de Charlotte est à son apogée quand elle est interrogée par la police. Les parents d’Alice lui reprocheront sa négligence. La petite communauté des parents d’élèves s’insurge contre sa désinvolture d’avoir consulté son téléphone alors qu’elle avait sous sa garde l’enfant d’une autre. Abattue moralement par les reproches indirects de ses anciennes amies, Charlotte devra affronter la solitude, et trouvera pour seul réconfort son ex-mari Tom et sa meilleure amie Audrey.
Pendant ce temps, les recherches de la police restent vaines après plus de 10 jours. Angela, est missionnée comme Family Liaison Officer − selon l’usage britannique de déléguer auprès des familles un officier de police dans ces circonstances d’enfants disparus − . Elle passe beaucoup de temps chez eux pour les aider à gérer l’absence. Ainsi, dans l’intimité du couple formé par Harriet et son mari Brian, avec elle, on assiste à la colère de Brian qui tyrannise sa femme de sa présence insistante et pesante tandis que l’enquête n’avance pas…

MON AVIS

J’adresse tous mes remerciements au site Netgalley et aux éditions Préludes. Avec l’approche de ce thème récurrent de disparition d’enfant, il fallait que l’auteur se surpasse pour se démarquer de la littérature existante dans le domaine. Réussite mitigée en ce qui me concerne.

La construction du roman avec des chapitres narratifs de Charlotte, puis à la 3e personne, puis la narration de Harriet n’apporte rien à l’intrigue et n’a aucun sens.

Ici, la côte du Dorset suggère un cadre sauvage de la côte britannique.

DES PERSONNAGES STEREOPTYPES

Le personnage de Harriet captive notre attention en tant que mère protectrice au-delà de la normale subit le joug de Brian, le mari manipulateur. Lui, affiche un harcèlement insupportable. Et elle subit, sans réagir ni se rebeller. Voici deux caricatures vite établie avec force détails. Le plus étonnant dans l’histoire, reste la réaction passive de l’inspecteur Angèle, présumée expérimentée en psychologie qui reste spectatrice naïve de cette forme de maltraitance exercée par un mari jaloux et possessif. Brian apparaît immédiatement comme personnage négatif, et vil du roman. Quelques incohérences dans le théâtre de ce huis clos m’ont dérangée.

À divers égards, le personnage d’Harriet m’indispose dans sa psychologie. La façon dont elle appréhende son père de retour après tant de décennies, sa manière d’aborder son couple, etc.

UNE AMITIE PARTICULIERE

Ce roman aborde aussi le thème de l’amitié avec un œil acerbe. Elle décrit une amitié entre des mères de famille Charlotte et Harriet construite par le biais des enfants. L’amitié paraît bien fragile car les secrets enfouis par Harriet sur sa vie conjugale n’ont pas effleuré Charlotte pendant que Harriet taisait ses souffrances.

Charlotte, elle, apparaît vraiment comme une amie sincère qui investit. Sa droiture la désignait comme une amie fiable et c’est là que selon, elle a péché. C’est pourquoi la culpabilité la ronge devant le désespoir du couple à la disparition de la fillette. Personnage fort du roman, en tout cas instrument du délit, j’aurais trouvé approprié un chapitre de sa propre narration en fin de roman.

LE MARIAGE A RUDE EPREUVE

Le livre dans un regard particulier sur le mariage. En effet, Charlotte devenue mère célibataire souffre de son divorce avec Tom. Et pourtant les rapports entretenus avec son ex-mari paraissent plus enviables que ceux d’Harriet avec son mari « coincée » dans son ménage avec Brian.

Ce que j’ai moins aimé :

J’ai ressentie une absence d’empathie pour la petite fille Alice. On ne parvient pas à la cerner, elle disparaît trop vite pour que le lecteur ait le temps de s’attacher à elle. Et finalement, même si elle est au cœur de l’affaire, on en parle peu. Braqué sur le comportement de Brian, le lecteur finit par ne pas s’inquiéter du sort d’Alice.

L’élaboration du plan de la disparition d’Alice me laisse sceptique.

Le chapitre final des amitiés retrouvées n’apporte rien à l’histoire. Ce chapitre donne un peu de consistance Alice, mais cet élément aurait dû être suggéré au début du roman.

Je ne retiendrais pas ce livre comme mémorable mais agréable pour un Week-end.

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage chez votre libraire, chez DECITRE ou à la FNAC.
Votre avis sur la chronique ou le livre est le bienvenu…

Citation(s) pour en avoir avant-goût

Elle n’avait pas mis le nez dehors et les murs l’oppressaient encore plus qu’à l’accoutumée. Elle se sentait prise au piège comme dans un cercueil dont on enfonçait le dernier clou à coup de marteau.
Je serais obligée de les regarder tous les deux dans les yeux, son mari et elle, et leur signifier que je ne savais rien qui aurais pu apaiser leur angoisses. Pas d’explications, pas d’excuses.…