Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

đź’śđź’śđź’ś HIER ENCORE de Lucas Tahtieazym

RESUME

Auto-édité
11/2018
300 Pages
Fin des annĂ©es 50. Elise et son cadet Simon, deux jeunes enfants fuguent l’étreinte familiale pour Ă©chapper Ă  la violence de leur père Achille Laborie. Les accompagnent dans leur fuite, Romain, un ami de d’Elise aguerri d’aventure, qui s’échappe de l’orphelinat oĂą il est reclus. Les trois enfants quittent La Rochelle, pour rejoindre la mer mais surtout le maquis, un « Eldorado » pour les fuyards en quĂŞte d’une juste libertĂ© en souvenir des rĂ©sistants de la guerre.
Mais avant d’y parvenir, nos jeunes héros en fuite rencontrent diverses déconvenues qui vont les mettre en danger, surtout quand ils décident de faire du stop pour accélérer leur cadence. Ainsi, identifiés par des connaissances de leur pères, ils vont aussi devoir se dégager de tortionnaires malveillants. Alors quand leurs vivres viennent à manquer, devenir voleurs à l’étalage est nécessaire mais c’est là qu’Elise se fait arrêter par les gendarmes. Simon et Romain poursuivent trajectoires jusqu’à la mer où ils se font recueillir à leur tour par la police.
Années 70. Achille Laborie, et son homme de main Angus engage notre narrateur, un détective privé Armani en manque de client. Sa mission chèrement payée : Enquêter sur les circonstances de l’accident de voiture de Martine, la mère de Simon et Elise ; savoir qui a tenté de reverser en voiture Achille et surtout, retrouver Elise, et la lui ramener. Armani s’exécute mais le fruit de ses recherches sont sidérantes.

MON AVIS

Tous mes remerciements Ă  l’auteur pour sa patience et sa confiance pour ce Service de presse proposĂ© par l’intermĂ©diaire du site Simplement Pro. Les deux parties du roman avec des histoires diffĂ©rentes se rejoignent Ă  l’extrĂŞme fin pour fermer la boucle.

PREMIERE PARTIE : L’ECHAPPATOIRE

La première partie est consacrĂ©e Ă  la fugue courageuse et intrĂ©pide des enfants Ă©rigĂ©s par-lĂ  mĂŞme en jeunes hĂ©ros dĂ©gourdis. Leur tĂ©mĂ©ritĂ© et leurs astuces de survie nous touchent, nous, spectateurs impuissants de leurs efforts successifs dans leur projet. La terreur d’une violence familiale, et la duretĂ© d’un orphelinat justifie la fuite comprĂ©hensible.

Chacun d’eux assume sa propre souffrance à son niveau, sans rechigner devant l’adversité et le danger permanent : une belle leçon de courage. Et les embûches ne manquent pas ! Simon, le plus jeune du trio apparaît comme le plus attachant car il compense la faiblesse de son âge avec une témérité extrême et une persévérance remarquable.

Le vocabulaire prĂ©cis et recherchĂ© – sans ĂŞtre pompeux- nous Ă©pargne une narration d’un pĂ©riple puĂ©ril trop Ă©dulcorĂ©. Les dialogues me semblent appropriĂ©s avec un dosage bien proportionnĂ©.

J’ai moins aimé

J’ai du mal Ă  comprendre comment Elise est devenue amie avec Romain.

Une bravoure exagĂ©rĂ©e : Une trop grande escalade des violences subie dans leur fugue me semble exagĂ©rĂ©e mĂŞme si elles agrĂ©mentent le rĂ©cit de rebondissements surprenants. La scène de partie de chasse sauvage m’a dĂ©plu de fiabilitĂ©. Le personnage d’Elise 10 ans environs, loin d’être ingĂ©nue me paraĂ®t bien avertie des perversitĂ©s d’AndrĂ© et ses amis. En l’espèce, mĂŞme si la grande sĹ“ur assume la responsabilitĂ© de son cadet, elle manque de candeur pour la crĂ©dibilitĂ© du roman. Son goĂ»t des livres, passion que je respecte, me semble aussi un peu accessoire quand on la voit les trimballer dans une telle aventure.

La fin de la première partie nous laisse un peu perplexe de brutalité. La rupture de ton est sûrement le but recherché mais elle donne un goût d’histoire avortée ou en queue de poisson avec une deuxième partie radicalement différente.

SECONDE PARTIE : ARMANI

Ici, le ton et l’époque changent. Nous sommes transposés plusieurs décennies plus tard.

La seconde partie adopte la narration en mode interne, à la première personne du singulier pour abandonner la narration d’un point de vue omniscient. On bascule dans un monde d’adultes impitoyables. Bien que vieilli mais enrichi, le père Laborie et son ami et homme de confiance Angus exploitent à coups de billets un détective privé Armani, notre narrateur pour rechercher Elise.

Le choix d’un type comme Armani en tant que narrateur entretient bien l’intrigue jusqu’au bout. Ce dĂ©tective ratĂ© sans envergure m’a embarquĂ©e jusqu’au bout. Il parvient Ă  bien nous bluffer, Ă  mon sens c’est le meilleur personnage du livre, le plus crĂ©dible. Le final qu’il nous propose captivera le lecteur en dĂ©pit mes nombreuses critiques.

J’ai moins aimé

Le personnage d’Achille. Son Ă©poustouflante rĂ©ussite financière n’est pas rĂ©aliste malgrĂ© de malhonnĂŞtes transactions, sa puissance Ă©conomique ne cadre pas avec son passĂ©. Les paroles assumĂ©es par Achille dans les dialogues ne m’ont pas convaincues sur la forme quand il se justifie sa maltraitance, je n’adhère pas Ă  cette scène.

Quant à la disparition de Simon, du livre et de la surface de la terre dans le récit, plus personne ne se soucie du garçonnet, à part Elise au fil des années. Son absence depuis ces années ne présente aucun mystère pour le lecteur qui a déjà présagé de son sort.

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage sur amazon.
L’auteur (cf. Amazon) : Auteur au nom imprononçable, originaire du Sud de la France et vivant actuellement près de La Rochelle, Luca Tahtieazym est l’auteur de neuf romans parus Ă  ce jour. Jonglant avec les genres et les styles, inspirĂ© par Steinbeck, Ellroy, Dard ou Stephen King, il apporte un soin particulier aux intrigues de ses livres, s’efforçant de proposer des histoires originales et des personnages tourmentĂ©s et attachants.
Tahtieazym a remporté le concours des plumes francophones 2017 (plume des lecteurs) pour VERSUS.
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