Mon avis : infanticide incompréhensible
Une journaliste curieuse d’expliquer un infanticide incompréhensible commis dans des circonstances bien particulières va elle-même être victime d’une disparition inquiétante.
10/23
340 p.
Ce livre m’a permis de découvrir le cinquième roman d’une auteure française que je ne connaissais pas.
La littérature policière foisonne d’intrigues autour de disparitions, et cet exemple. Ici, il s’agit d’une journaliste qui s’est évaporée alors qu’elle venait investiguer à propos d’un infanticide très particulier. Et seul son petit ami Alexis se montre réactif, affolé après l’appel au secours alarmiste de cette dernière, qui depuis reste sans donner de nouvelles.
Et ainsi, Alexis s’improvise enquêteur ; et pour cela, il se rend dans les endroits fréquentés par Camille. En même temps que lui, le lecteur suit les traces de celle qui a disparu, et commence donc à loger dans cette auberge qui n’en est pas véritablement une… puis il s’introduit, dans une petite société renfermée au fin fond des Vosges. Et le tout constitue un roman choral où en son sein règne l’esprit clanique, hostile, très glauque. L’ambiance malsaine met mal à l’aise le lecteur, car l’auteure a parfaitement su partager cette impression de vouloir fuir ces lieux. La crédibilité du suspense repose sur cette retranscription de l’atmosphère tendue, de cachotterie. C’est peut-être le point fort de ce livre.
En effet, celui-ci est très difficile à qualifier. Pas totalement un huis clos et pas du tout thriller familial, même si le personnage d’Alexis transpire de culpabilité. Ce polar se déroule sans intervention de policiers ni de la gendarmerie, maïs il distille néanmoins l’influence de la manipulation psychologique. Le récit part en essayant de faire croire au mélange de toutes ces suppositions.
Tout semble figé dans ce village un peu sordide, ce qui procure une impression de stagnation. Le coup de théâtre final qui pourrait clore le dénouement m’a déçue, car il arrive comme un cheveu sur la soupe. Je suis peut-être passée à côté de ce roman, d’ailleurs j’ai failli m’arrêter en cours de route.
Personnellement, je me suis ennuyée à tel point que j’avais envie de fuir autant qu’Alexis. Je n’ai pas du tout adhéré à cette intrigue trop tarabiscotée malgré le fait qu’elle ne se laisse pas deviner. Pas du tout convaincue par le scénario et l’explications du dénouement. Quant à la couverture, elle n’a aucun rapport avec le récit.
Je remercie néanmoins les éditions Mera et le site Netgalley pour la proposition de ce service de presse. Et je regrette par avance la sévérité de ma critique.
