RÉSUMÉ
Anna Fox, pédopsychiatre de renom vit recluse dans sa grande maison en banlieue de New York. Son agoraphobie la rend incapable de sortir hors de chez elle depuis 2 ans. À part son locataire David avec qui elle a peu de contacts, sa seule compagnie se résume à son chat. Ses interlocuteurs principaux se limitent à sa fille Olivia et son mari qui ne vivent pas avec elle, ainsi que le docteur Fielding, et sa kiné Bina.
Sa vie se rythme entre parties d’échecs en ligne et conseils sur le site internet psyenligne.com, mais son passe-temps favori est de surveiller tout le voisinage, équipée de son Nikon pour mieux les observer, voire les espionner. À travers les carreaux derrière son objectif, elle s’imagine leur vie. Et justement, les Russel suscitent sa curiosité, car ils viennent d’arriver dans le quartier en face de chez elle.
Mais un soir, Anna fait une crise de panique en devant sortir réceptionner un colis en bas de chez elle. Or, quand Jude Russel la secourt, Anna se surprend à l’introduire chez elle pour la soirée. Peut-être est-elle sensible à la sympathie de sa voisine et à la timidité de son fils Ethan venu lui apporter un présent de bienvenue ?
Or, dans les jours suivants, alors qu’elle espionnait selon son habitude, elle aperçoit Jude en train d’agoniser à la fenêtre avec une lame dans le corps. Impuissante devant la scène, elle appelle chez les Russel, et Alistair, le mari de Jude nie tout problème. Sceptique, Anna signale à la police le crime vu. Pourtant, personne ne prendra pas au sérieux ses dires, car comment croire une femme gavée de psychotrope et imbibée de Merlot du matin au soir : ce cocktail favorise en effet les hallucinations.
Mais comme Anne Fox persiste avec cette disparue, Alistair va devenir menaçant…
MON AVIS
La vie par procuration… peut être dangereuse.
L’intrigue se déroule dans un huis clos à l’état pur. Une ambiance cosy, tranquille à bouquiner ou surfer sur internet va se transformer dans une tension absolue. Effectivement, la mise en scène nous fait immédiatement penser à Hitchcock, mais bien adaptée à la sauce contemporaine. J’avoue avoir été bluffée le final du livre, quel dénouement ! En plus, j’ai apprécié le débriefing (via les protagoniste entre eux), car le lecteur n’est pas berné en ayant la sensation d’avoir mal lu entre les lignes. Cela arrive parfois où la fin est parachuté sans avoir eu le temps de comprendre.
On devine peu à peu et assez vite l’explication sur la souffrance d’agoraphobie de l’héroïne. D’ailleurs, un autre volet de cette maladie, que je limitais mon analyse à la peur de la foule, m’est apparu.
Ce scénario bien construit, surtout quand on pense que c’est un premier roman, fait défiler à une vitesse folle les 480 pages. Et l’on reprend notre souffle en refermant ce livre. L’écriture est agréable, les chapitres sont courts. Les événements qui ont conduit Anna à vivre cloîtrée sont disséminés au fur et à mesure pour éviter l’explication abrupte. La tension, les hallucinations, les réflexions, et les affrontements verbaux et physiques procurent un rythme soutenu. Pourtant le huis clos, avec une seule personne comme pivot présageait un faux calme. Il n’en est rien. L’action et bien mêlée à la psychologie et ses troubles.
La fragilité d’Anna est touchante. Sa solitude, ses névroses, son alcoolisme et le respect de son traitement médicamenteux la rendent humaine et suscitent de la compassion. Par ailleurs, la psychologie de l’ensemble des personnages est bien pensée.
À lire absolument. On peut comprendre que l’ouvrage ait pu faire l’objet d’un film.
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