RESUME
Gildas Gabin profiler de renommée internationale est missionné à La Rochelle. Il doit arrêter les carnages d’un serial killer surnommé « le Charpentier naval » à qui au moins cinq crimes de femmes sont attribués. Les victimes sélectionnées par le meurtrier répondent à une mise en scène sordide mais élaborée de leur dépouilles. En effet, il les expose sur des bateaux créés par ses soins.
Cynique, nargue ainsi la police car il use de missives rĂ©digĂ©es sous forme d’énigmes pour annoncer ses prochaines victimes. Et devant l’incapacitĂ© des enquĂŞteurs Ă les dĂ©chiffrer, le tueur se sent invincible :
Il n’y a rien que vous puissiez faire pour éviter que je ne transforme cette beauté en œuvre d’art.
C’est dans la scierie héritée de ses aïeux que Timothy Blake exerce son art, sa science comme il dit lui-même :
Tuer est une science. Mettre en scène la mort est un art. Je pratique ces deux facettes avec la même exaltation.
En revenant aujourd’hui dans cette rĂ©gion, Gildas Gabin assume le souvenir du poids l’échec de sa vie. C’Ă©tait il y a dix ans quand il avait Ă©tĂ© incapable d’éclaircir la disparition inexpliquĂ©e de sa jeune sĹ“ur Sarah. A cette Ă©poque, sĂ©vissait un autre serial killer « Le Tueur du littoral ».
Armé de son « flair » :
Je possède ce que l’on pourrait qualifier d’aptitude, il m’arrive de ressentir des choses. Elles prennent diverses formes. Ce sont la plupart du temps des impressions, s’imposant en moi sous forme de conviction soudaine ou de flashs fugitifs.
il devra juguler la perversité de Timothy Blake pour prouver le lien entre les affaires du passé avec les crimes actuels.
MON AVIS sur ces 375 pages
Excellent thriller psychologique oĂą la fĂ©rocitĂ©, le gĂ©nie pernicieux, et la manipulation machiavĂ©lique de Blake Mortimer s’équilibrent avec l’humanitĂ©, les techniques et la stratĂ©gie du profileur. Merci aux Ă©diteurs de ce SP.Â
L’alternance des narrations du criminel dĂ©nuĂ© de scrupules et de l’enquĂŞteur mettent le lecteur en situation de confident de ces deux adversaires. Avec une hâte effrĂ©nĂ©e, les pages vont se tourner pour dĂ©couvrir l’issue de ce duel.
 DES PERSONNAGES CREDIBLES
Ils sont tous parfaitement crédibles et cohérents ; la qualité de ce point prédomine dans mon jugement.
Un sadique fascinant. On y retrouve ici toutes les caractéristiques du type en apparence normal mais dans l’excellence de la perversion. La narration du tueur dépeint une intelligence narcissique au service de plans machiavéliques. Sous prétextes d’œuvres artistiques, son imagination fertile et sadique déshumanise ces victimes. Comme il le précise, elles sont :
 Source de mon plaisir et de ma plénitude
Son penchant criminel assimilĂ© Ă un atavisme, est renforcĂ© par l’hĂ©ritage de cette scierie. Elle est bien dĂ©crite et je vous recommande la lecture l’ingĂ©niositĂ© de son amĂ©nagement. Le dĂ©tachement de Blake envers ses victimes et son mĂ©pris affligeant envers son Ă©pouse tĂ©moignent d’une absence totale d’empathie. Rien d’Ă©tonnant pour un psychopathes. Mais son mĂ©tier d’infirmier a dĂ©jouĂ© la probabilitĂ© des soupçons portĂ©s sur lui… Sa seule faiblesse : son orgueil, et pourtant, il admet reconnaĂ®tre ses erreurs.
Face Ă ce pervers, un adversaire de choix : Gabin, un profiler dĂ©sorientĂ© au dĂ©but. DouĂ© d’un certain pouvoir pour contrecarrer les pièges du tueur, il perce rapidement Blake en trouvant le point commun qui lie les victimes entre elles. Vite dĂ©voilĂ©e au lecteur, l’intrigue semble donc vite Ă©teinte mais c’est oublier la complexitĂ© de Blake et de l’inspiration de l’auteur. Son Ă©quilibre familial et conjugal en fait un policier sans faille personnelle contrairement Ă ceux rencontrĂ©s dans la littĂ©rature ou des films en gĂ©nĂ©ral. Encore Ă©corchĂ© de la disparition de sa sĹ“ur, il ressent le sort de la victime par ricochet, c’est la sa faiblesse.
Les autres personnages (victimes et autres) donnent aussi de la corpulence à l’ouvrage ; et bien identifiables et décrits, chacun y trouve sa place et son rôle.
 PREDATEUR ARTISTIQUE
 Un modus operandi original – heureusement – et bien orchestrĂ© par l’auteur dont l’horreur reste cohĂ©rente tout au long du rĂ©cit. Le rĂ©sultat dĂ©crit une cruautĂ© rĂ©flĂ©chie qui nous rappelle les crimes du film « Seven ».
L’utilisation par Timothy Blake du corps de ces femmes attise la curiositĂ© du lecteur, le rendant tĂ©moin passif voire presque complice des tortures induites pour une mise en scène monstrueuse. En effet, on se surprend Ă guetter la fin du supplice des filles pour dĂ©couvrir l’élaboration sophistiquĂ©e de la mise en scène des crimes. MĂŞme si l’identitĂ© du coupable est connue dès le dĂ©but, le lecteur est partagĂ© dans ses Ă©motions, accroc aux projets macabres de Blake, et Ă l’envie de le faire arrĂŞter par Gabin. Au deux tiers du roman, l’intrigue s’accĂ©lère et la tension dĂ©jĂ haute va encore monter. Quel suspens !
  UN ROMAN « REGIONAL »
L’enquête sur « Le charpentier naval » ou le « tueur du littoral » évolue dans la région des Charentes Maritimes que j’affectionne pour des raisons familiales. On se déplace de La Rochelle à Royan, et on retrouve au fil des pages quelques endroits de ces contrées, ce qui s’ajoute au plaisir du suspens. C’est pourquoi, je ne le classerai pas dans les romans dits « régionaux » car la dimension psychologique de ce thriller prime.
Un avant-goût du roman
Je n’ai jamais été aux portes de la mort, mais je l’ai souvent côtoyé dans mon boulot, lorsqu’elle rôde dans le service, à la recherche de sa prochaine fois, guettant la tension qui chute, le cœur qui flanche, le cerveau qui s’éteint. Un service de réanimation est un lieu de haute technicité, où l’on joue le tout pour le tout, tentant de persuader un organisme défaillant qu’il peut sortir victorieux, un esprit épuisé qu’il vaincra.
Ces hurlements me reviennent encore. Ils étaient si… jouissifs. Comment dire… ? Différents, meilleurs, bien plus délectables. Il m’avait semblé que les entendre crier leur terreur était le summum du plaisir, mais j’ai découvert, cette nuit, au détour d’un acte impulsif et inconsidéré, que la douleur donne à leurs appels au secours une saveur.
 Le sociopathe est souvent charismatique, manipulateur, arrogant et simulateur, incapable d’éprouver des sentiments tels que l’amour, la honte, la tristesse ou la compassion, il apprend à feindre, parfois même à la perfection.
 Je m’affranchit du monde exécrable des humains pour m’élever au rang des Dieux je suis un créateur devant le Créateur et Il est reconnaissant de ces présents.
Mais la belle n’est pas réceptive à l’esthétique de mes gestes. Elle endure la douleur est la traduit en sonorités aiguës qui enchantent mon cœur.
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