RESUME
Agathe aspire à une vie trépidante hors de sa Bourgogne natale.
Alors, quand son père Ă©voque son futur mariage avec un veuf, Achille Boisseleau, elle ne rechigne pas, au contraire pour elle, se dessine une Ă©chappatoire. Ce grossiste en affaire avec son père lui apparaĂ®t comme l’époux idĂ©al car son train de vie enviable court-circuiterait alors la morositĂ© de son destin prĂ©dĂ©terminĂ© jusque-lĂ . La situation sociale d’Achille est lui censĂ©e lui procurer une ascension sociale au vu de sa prospĂ©ritĂ© fleurissante. En plus, s’ajoute la promesse d’une future vie Ă Venise, etcette perspective enthousiasme la jeune mariĂ©e. Partir visiter Venise en couple et y vivre est si romantique, sauf qu’Agathe va ĂŞtre verte de dĂ©ception en se rendant dans les marais poitevins, dits « la Venise verte ».
La jeune Ă©pouse va faire contre bonne fortune bon cĹ“ur. Elle fait son deuil d’une vie d’apparat et se console d’une vie matĂ©rielle confortable en devenant une notable bien respectĂ©e. Elle apprĂ©cie sa vie de femme, mais Ă©galement les plaisirs conjugaux. Car comme elle le dit : « elle aime la chose ». Mais, accaparĂ© par son travail, Achille la dĂ©laisse peu Ă peu, plus enclin Ă surveiller ses productions de mogettes. La nouvelle demeure implantĂ©e sur l’immensitĂ© des terres de la propriĂ©tĂ© du Grand Mazureau, compte nombre salariĂ©s Ă diriger. D’ailleurs Agathe elle-mĂŞme dispose d’Yvonne dĂ©diĂ©e Ă son propre service.
L’intimitĂ© du couple souffrira en plus de la prĂ©sence permanente de l’homme Ă tout faire d’Achille. Agathe considère d’un mauvais Ĺ“il le cĂ´tĂ© fruste d’Angus mais non moins dĂ©vouĂ© Ă Achille. Ainsi, l’ennui gagne l’Ă©pouse nĂ©gligĂ©e bientĂ´t troublĂ©e par la virilitĂ© d’Alfred, un ouvrier d’Achille, pour le prendre comme amant. Mais la relation va ĂŞtre compromise par des menaces indirectes. Cependant, Agathe, lassĂ©e du dĂ©sintĂ©rĂŞt de son mari lui avoue sa relation adultĂ©rine la pousse Ă vouloir partir, Abasourdi, Achille refuse l’inacceptable et l’envoyer sous les roses…
Et bientôt, Achille trouvera en Marie, une autre épouse tout aussi amoureuse et dévouée. Cependant, la potentialité d’un amant rend Achille soupçonneux avec à son égard et missionne donc Angus pour la surveiller. Mais quand il va rencontrer Georgette, les choses vont se compliquer…
MON AVIS
Mes remerciements vont à l’auteur pour ce service de presse transmis grâce au site Internet Simplement Pro.
J’ai nettement préféré cet ouvrage à celui que j’avais chroniqué quelques temps auparavant et qui s’intitule : « Hier encore ».
Le voyage dans le temps proposĂ© ici, nous conduit dans les marais poitevins dans la pĂ©riode de l’avant-guerre. Avec beaucoup d’humour, l’auteur insère la confusion commise par Agathe entre Venise (Italie) et la Venise verte. J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© cette ambiance de thriller domestique dans un contexte social et historique.
: Les agissements d’un serial killer, froid et dĂ©pourvu de compassion glacent le sang du lecteur autant que celui de son entourage. Sa mĂ©thode expĂ©ditive pour renvoyer ces femmes sous les roses est efficace.Â
L’alternance des narrations dynamise cette espèce de huis-clos rural au sein du Grand Mazureau. D’ailleurs, quand le chien de la maison, animal domestique typique et simple spectateur prend en charge le rĂ©cit, l’auteur relève un sacrĂ© pari. Certes, belle rĂ©ussite car il nous procure une certaine Ă©motion, et malgrĂ© la duretĂ© des actes, la noirceur ne s’incruste pas.
L’écriture agréable et fluide adapte son style à chacun des narrateurs, et produit en cela une adhésion du lecteur.  On ne s’ennuie aucunement du début jusqu’à la fin du livre. Les nombreux personnages se croisent, s’apprivoisent, se surprennent… jusqu’à des points de non-retour. Un beau tableau de la société nous est ici dépeint.
Quant à la condition féminine, on retrouve le sort d’épouses qui souhaiteraient se réaliser pour elles-mêmes, et succombent finalement à quelque tentation. Un Flaubert versus polar ?
Mon seul bémol
Certaines phrases d’Agathe qui prĂ©disent certaines « dĂ©convenues » Ă venir et attĂ©nue l’effet de surprise du lecteur. Heureusement, l’imagination fertile de l’auteur nous surprendra quand mĂŞme jusqu’au bout.
Citation(s) pour en avoir avant-goût
L’ennui est un virus. On l’attrape malgré soi. On a beau prendre maintes précautions, ils nous traque et ne relâche jamais sa caresse
Bon Dieu, je n’avais même pas vécu un tiers de mon existence, et il me faudrait me résoudre attendre sans lueur, à fermer les paupières pour me désigner révéler à l’insipide, au mièvre, à l’ennui ?
C’est que je sais causer, moi. L’autre défonce sa gonzesse et moi, je lui dis : « putain ». C’est pas d’avoir du vocabulaire.
Je ne savais pas, non plus, que je ne vivais pas dans un paradis, mais au cœur même de l’enfer, et que dans tout enfer trône un Asmodée.
[…] ça tue un homme d’aimer trop fort… « Moi je suis un romantique. Un Sigisbée. Un amoureux, un vrai. Jamais je ne frapperai une femme.
–« Ben l’Agathe, tu l’as tout de même un peu frappée, non ? »
Vous pouvez vous procurer l’ouvrage ICI.
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