RESUME
Editions : Milady 2018
Date de parution : 4/07/2018
En Irlande, la vie de famille Shelley semble bien organisée dans sa routine : Eloïse a levé le pied dans l’association caritative « Enfants de Guerre » qu’elle a créée, association de grande envergure destinée à offrir éducation et soutien aux réfugiés mineurs. Elle se consacre exclusivement à son rôle de mère au foyer pour s’occuper de Max (3 ans) et Cressida (bébé). Lochlan son mari, un self-made-man dans la finance travaille du lundi au jeudi en Ecosse. Mais la disparition soudaine et invraisemblable d’Eloïse va bouleverser leur équilibre familial.
C’est la voisine qui a dû alerter le père alors en déplacement, du danger encourus par les des deux jeunes enfants livrés à eux-mêmes dans la maison. Lochlan, va devoir mettre sa carrière en péril pour remplacer son épouse auprès de leurs deux jeunes enfants. Il va aussi devoir composer avec l’inimitié des grands-parents d’Eloïse.
Se déploie alors une enquête pour rechercher Eloïse, relayée par les réseaux sociaux et les médias. Et pendant que demeure en suspens cette question : « qu’a-t-il pu lui arriver pour à Eloïse ? », une femme frappée d’amnésie est échouée sur une île déserte de Kemonos. On la devine être Eloïse, avec pour seule compagnie le groupe d’un atelier d’écriture avec ce dictat : « la seule façon pour toi de quitter cette île, c’est de retrouver la mémoire ».
En quoi l’étrangeté de cette disparition trouvera-t-elle sa logique ?
MON AVIS
Remerciements : Je remercie vivement Netgalley et la maison d’Edition Milady pour la découverte de cette auteure prometteuse dans le domaine des romans psychologiques.
L’auteur, experte dans le domaine, nous offre avec ce roman à suspens une merveilleuse illustration d’une des facettes de la psychologie. Les chapitres alternent la narration des principaux personnages : Eloïse, Lochlan et Gerda. Chacun analyse son ressenti, son vécu avec la disparue, celle qui manque à tous mais que finalement ils ignorent beaucoup…
UNE FAMILLE BOURGEOISE BIEN SOUS TOUS RAPPORTS
La réussite sociale d’Eloïse et Lochlan, ce couple qui a « tout pour eux » paraît très enviable. Mais, a disparition de la jeune mère de famille va cependant chambouler l’équilibre familial dans sa totalité.
Avec l’introspection sur sa vie, Lochlan est rongé de culpabilité sur ses erreurs : Investi dans son travail, il a négligé au fil du temps sa famille. Il prend conscience de découvrir sa dernière-née Cressida âgée de quelques mois. L’enquête de la disparition de son épouse soulève des pans oubliés de ses écarts, comme l’amourette éphémère avec une collègue, et la priorité pour son travail finalement dérisoire.
La grand-mère d’Eloïse offre le tableau typique de la femme guindée, fortunée sans considération pour ceux qui n’appartiennent pas à son milieu. D’où sa mésestime pour Lochlan qu’elle tient pour responsable de la disparition de sa petite-fille. Le décalage entre les espoirs misés sur sa petite fille et les orientations des choix de la jeune femme trouverons leur fondement. Le lecteur le comprend au fil de la lecture.
DES OMBRES AU TABEAU
L’aboutissement du livre nous révèle une autre vérité du vécu réel d’Eloïse. Le passé ressurgit quand on le croit enseveli.
La force du roman nous expose, avec cet éclairage narratif et original, l’impact potentiel et nuisible d’un lourd fardeau psychologique à porter. L’enfouir est alors vital pour supporter la réalité.
SUR L’ILE
La vie, ou survie sur l’île déserte dépend de la seule compagnie Sariah, Hazel, George, et Joe … Bizarrement, leurs comportements et leurs attitudes contradictoires restent confuses pour le lecteur et Eloïse. Celle-ci, plongée dans une amnésie totale et inexplicable devra composer avec ce groupe disparate sensé constituer un étrange atelier d’écriture. L’auteur entretient avec succès un certain mystère sur cette insularité choisie et risquée.
L’interrogation quant à la présence d’Eloïse sur l’île croît avec l’avancée de la lecture, car sa disparition n’en est pas une pour le lecteur. Avec une patience ô combien récompensée, celui-ci y trouvera sa réponse dans les derniers chapitres. Les curieux impatients le comprendront ici :
Pour les non-initiés, le Trouble Dissociatif de l’Identité (trouble de la personnalité multiple) trouvera toute sa signification ici. Cette illustration détaillée et u coup très compréhensible nous explique parfaitement la mise en place et le traitement complexe de ce mécanisme de défense psychique. L’aboutissement pour réunir le passé et le présent sera le fruit d’un gros travail pour Eloïse.
Quelques mots sur l’auteur :
C. J. Cooke est une poète, romancière et universitaire reconnue. Née à Belfast, elle est titulaire d’un doctorat en littérature et enseigne l’écriture créative à l’université de Glasgow, où elle dirige des recherches en lien avec la santé mentale et explore les vertus thérapeutiques de l’écriture. Si tu t’en vas, son premier roman psychologique, lui a été inspiré par ses recherches. Une adaptation télévisuelle est en cours de réalisation.
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