Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💙💙 UN VERRE COULEUR DU TEMPS de Sophie Nicholls

RESUME 

Ed. Préludes
11/2019
161 p.
Isabella, surnommée Ella, mariée à Billy et mère de Grace 3ans, séjourne trois semaines chez sa tante Valentina à Venise pour se consacrer l’écriture de son futur roman. Au hasard de ses pérégrinations aux bords de la lagune vénète, Ella tombe sur la demeure de Cato Fantinelli, son compagnon de voyage en train. Or, chez cet homme, une antiquité la fascine : une toile représente une jeune fille appelée Augustina, et celle-ci ressemble étrangement à Valentina.
Isabella cherche l’inspiration dans la cité si riche d’histoire et si empreinte de beauté artisanale.
Comment Isabella parviendra-t-elle à trouver matière à son propre art qu’est l’écriture ?

MON AVIS

Mes remerciement vont au site Netgalley et aux éditions Préludes pour ce service de presse dont j’ai marqué de ma dureté sur mon ressenti. Mais cette romance est loin d’avoir atteint la hauteur de mon espérance.

Le manque d’inspiration d’une écrivain la conduit à Venise, endroit propice au romantisme. À la vue d’un tableau, Ella va ébaucher une histoire d’amour. Elle va inventer celui d’Augusta, la jeune fille représentée en portrait. Cette histoire se mêle à d’autres romances plus ou moins heureuses mais réelles et actuelles dans l’entourage d’Ella.

UN AMOUR, DES AMOURS, DESAMOUR

L’auteure nous place dans un cadre propice au développement de sentiments amoureux, Venise, la cité romantique par excellence. Or ici, à part l’évocation de la lagune avec ses îles environnantes, et quelques clichés sur la dolce vita italienne, on a du mal à se représenter cette impression de frivolité passionnée.

Le lieu choisi n’est qu’un prétexte au livre, qui déploie trois, voire quatre histoires amoureuses qui évoluent dans des époques différentes. Ainsi, la vie sentimentale désastreuse de Valentina désole sa nièce spectatrice d’un marasme amoureux avec Paul, un homme marié.

Les amours de l’héritière Augusta éprise d’un verrier, mais fille d’un père soucieux des intérêts de sa fille, éveille l’imagination d’Ella. Le déroulé de cette idylle imaginaire n’est pas aboutie, alors on reste sur notre faim !

En parallèle, la rupture présupposée de Valentina dès le début du roman, ne laisse pas d’ouverture à une suite quelconque avec Cato ; c’est sûrement pour laisser la liberté au lecteur de se le représenter… Un récit final évoque  l’émotion de Fabia partagée entre amour filial à Londres et l’autre avec David, un éminent chercheur en Californie. Puis entre les lignes, se détache des amours tues dans un passé révolu,  entre Cato l’Italien rencontré par Ella durant son voyage avec sa tante, Valentina…

La leçon du livre quant à l’Amour ? Celle du libre choix de l’être aimé, qui doit supplanter celles des convenances sociales idéalisées par les mises en garde de parents soucieux de l’avenir de leur enfant.

Ainsi, toutes ces histoires se mêlent, se délient mais difficile de s’attacher à l’un ou l’autre des personnages à aucun moment. On termine la lecture avec l’impression de passer à côté de quelque chose, car aucune de ces histoires n’attendrissent. Comment dire ? La mayonnaise n’a pas pris (avec moi).

 DES LIENS  DENUÉS DE SENS

Je n’adhère pas, ou en tout cas avec une grande difficultés à faire la connexion entre les différents personnages et les évènements successifs. On doit deviner les liens qui les relient les uns aux autres dans les chapitres consacrés. Peut-être dans un souci de ne pas considérer le lecteur pour un imbécile – ce que je dois être – l’auteur ne nomme pas la relation qui les lie…  Ainsi il faut la déduire au fil de la lecture mais l’auteur aime laisser des mystères. On comprend vite qui sont Grace et Billy mais la place de Fabia sera moins évidente quant à celle de mandra… . Cette façon d’entretenir une confusion est assez pénible, car il y a plusieurs personnages, proche de Fabia du reste dont on ignore leur place.

Valentina est me semble-t-il le personnage le plus intéressant du roman. On passe à côté, encore un truc raté. On constate un rapprochement récent avec sa nièce la fille de son frère, mais cette distance rend superficielle la relation entre les deux femmes. De ce fait, leurs échanges restent stériles et dénués d’impacts. Tout reste dans le « non dit » et inonde les dialogues de superficiel. D’ailleurs, le départ d’Ella au petit matin désarme le lecteur. On vogue autour d’amours contrariées par des convenances ou des croyances familiales. Ainsi, naît dans l’esprit d’Ella celles d’Augusta avec son artisan-verrier. Comme dans l’histoire de Valentina, l’ingérence d’un père s’opposa à leur choix amoureux.

DE LA CONFUSION

Beaucoup d’énigmes et de mystères sont évoqués entre les lignes du roman. Les auspices pour les uns augure des malheurs aux autres ou inversement. Il est question de présages, d’incantations et de superstitions mais cela n’apporte rien au dénouement ni à la trame, sauf à embrouiller le lecteur.

Les personnages et surtout celui d’Ella sont insipides. On sait qu’Ella est écrivain, et que sa mère a évolué dans la couture, mais rien n’est crédible dans ce roman.

Son point positif ? il est court de 161 pages.

J’attends des détracteurs pour défendre le livre que je suis désolée de ne pas avoir aimé du tout. Je prie à l’auteur de m’excuser de ma sévérité.


Reader Comments

  1. je suis allée plusieurs fois à Venise avant que cette belle ville soit envahie par les gros paquebots qui déversent ces 6000 passagers où que les boutiques soient tenues par des Japonais et que tous les objets autrefois fabriqués sur place soient maintenant expédiés de Chine ! Mon père y est allé il y a 3 ans et cela l’a ému et un peu énervé cette situation.
    Je verrais d’autres avis car le tien est très négatif.

    1. Bonjour Manoue, merci de la visite… désolée de mon avis négatif, mais il porte essentiellement sur les romances développées dans le livre avec le prétexte de Venise. Car ci, dans ce livre, on est à Venise sans voir vraiment la ville même si heureusement, on se rend à Murano. Et comme partout, le tourisme dénature ces lieux magiques.

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