Résumé
Will, un jeune paysagiste atteint de troubles comportementaux supporte mal sa vie à Londres avec sa petite amie Lily, qu’il veut convaincre de venir s’installer avec lui dans le Dorset. Afin de la reconquérir, il organise une escapade au bord de la mer. Et alors que Lily de nouveau séduite envisage de redonner vie à leur relation, elle surprend Will qui se précipite du haut d’une falaise et se suicide sous ses yeux.
Plus de deux ans après le drame, la militante féministe Clare Abbott, dans des circonstances douteuses. Et voilà que Rory, l’éditrice et amie de Clare, est victime d’un étrange malaise… Bizarre… La mère de Will, employée par Clare Abott est présente lors de ces deux morts.
Le sergent Barbara Havers, loin des critères de l’élégance féminine et confrontée à la morgue de se supérieure, devra résoudre rapidement l’affaire avec Winston et Lynley. Sa mutation est en jeu.
Mon avis
Depuis longtemps, je voulais découvrir cette auteure renommée, et le hasard de la médiathèque a mis entre mes mains ce roman. Ces 600 pages offrent beaucoup de matière, des personnages diversifiés et complexes, des intrigues à rebondissement et une chute étonnamment morale (selon moi). En tout cas, « on en a pour son argent » car on ne vient pas à bout du livre en seulement deux heures ! Très agréable avec une écriture fluide et dynamique et des dialogues bien dosés, j’en lirai volontiers d’autres de cette auteure dès que l’occasion se présentera. Figure déjà dans ma PAL ‘pile à lire’ le dernier paru (2018) : LA PUNITION QU’ELLE MÉRITE.
Perplexe au début avec ce personnage William, désaxé psychologiquement, je me demandais sur quel terrain j’allais avec ce paumé par excellence. Boosté par le cran rassurant de sa mère Caroline et sensible au dévouement de sa petite amie, le jeune homme partagé entre les deux femmes galère en plus professionnellement et se suicide. Pas de crime mais juste une interrogation : pourquoi ?
Ensuite, quand l’assassinat d’une auteure à succès, féministe convaincue et militante précède la tentative de meurtre de son éditrice, on est vite captivé de vouloir en savoir plus. Puis, on fait le lien entre elles et William car Caroline la mère de celui-ci est l’assistante de l’une et dénigrée par l’autre. Alors, cette personne détestable en tout point fait l’unanimité pour être considérée comme la coupable idéale.
Des nœuds à débrouiller
Beaucoup de relations s’entremêlent dans cette enquête sur deux morts suspectes. Les tensions entre les protagonistes configurent une intrigue dynamiques. La détestation entre Caroline et Lily, le mariage entre Caroline (l’assistante insistante de Clare Abott) et son second mari actuel Allistair, la liaison entre celui-ci avec sa maîtresse, le divorce de Caroline avec son premier époux chirurgien esthétique, le déclin du couple de Charlie le frère de William et sa femme India, les frictions entre Caroline et l’écrivaine C. Abott avant sa mort, la méfiance de l’éditrice Rory envers Caroline…
Des apparences trompeuses
Derrière ces relations présentes et conflictuelles, beaucoup de façades portent des traces de fissures : La police avec une étude en victimologie va dévoiler la face cachée de Clare Abbott qui a dissimulé un comportement contraire à l’image féministe qu’elle défendait. A-t-elle été victime d’un chantage ? Rory l’éditrice, encore traumatisée par l’assassinat de son ancienne maîtresse, a encore beaucoup de mal à assumer sa réalité, à tel point qu’un chien d’assistance psychologique lui est nécessaire. Difficile d’imaginer alors une face cachée de Caroline, elle qui sait se montrer tellement détestable avec tous.
Toutes ces questions finissent par aboutir à une autre : les victimes étaient-elles les véritables cibles du poison administré ?
Dommage : La vie privée et personnelle des enquêteurs, des personnages à première vue récurrents de l’auteure cassent le rythme dans l’enquête.
Merci pour cette piqûre de rappel puisqu’il faut que je découvre absolument cette auteure ! 🙂
Bon dimanche et merci pour cette chronique !
P.S.: je suis comme toi, j’emploie auteure car je n’aime pas le mot autrice ^^
merci Céline de ta visite et je pense que oui, il faut connaitre E. George comme il faut avoir lu un A. Christie au moins une fois :
Bonne journée ! Et prends soin de toi