Résumé : Corps en putréfaction dans la forêt
Dans une forêt du Morvan, un cadavre en putréfaction démontre l’acharnement d’une haine féroce pour atteindre ce paroxysme d’horreur.
Alice Pernelle, une étudiante en médecine à Paris revient régulièrement le week-end dans le Morvan chez ses parents. Or, lors d’une promenade avec son chien dans la forêt, elle découvre un cadavre dans un état de détérioration avancée. Aussitôt après la saisie de la police scientifique et militaire, l’identité de la victime va être révélée. Il s’agit de Valérie Freysse dont la notoriété en matière de management n’a pas laissé que de bons souvenirs dans son entourage, à cause de ses décisions radicales.
Ébranlée par le spectacle dont elle a été témoin, Alice Pernelle désire enquêter de son côté pour trouver le criminel de ce terrible meurtre. Ainsi, prise de pitié pour elle, elle contacte la fille de la défunte pour tenter d’obtenir des informations relatives à sa mère.
En parallèle, la police cherche à comprendre la haine à l’encontre de la victime pour lui infliger une fin pareille. Il faut dire qu’elle a alimenté des rancunes durant son activité professionnelle qui avait engendré des suicides. Payerait-elle aujourd’hui la facture de ces décisions ? Et comment établir le lien entre cette Parisienne et le Morvan ?
Mon avis.
Cet auteur de thriller prolifique a montré son talent et son imagination grandiose dans le sordide, voire de l’ignominie dans le meurtre.
Ce dernier livre, comme ceux de T. Clearlake chroniqués sur ce blog, ne s’adresse pas aux lecteurs sensibles. Ici, la mise en scène d’une condamnation macabre pensée avec une ingéniosité redoutable inflige un supplice ignoble. On retrouve alors la plume incisive de Saussey pour faire souffrir ses personnages, et nous tenir en haleine jusqu’à la fin.
Un scénario complexe.
L’enquête prend 3 directions différentes et parallèles en apparence. Ainsi le lecteur, au déballage d’informations, se demande comment vont se regrouper les avancées pour découvrir le véritable coupable.
Certains chapitres écrits à la première personne « je » nous éclairent sur le mode opératoire employé par le narrateur, c’est à dire le criminel. Cependant, malgré ses confidences qui insufflent peu à peu son identité, ses motivations restent obscures. Alors, pourquoi tant de haine ? D’ailleurs, cette interrogation nous captive… et ne manque pas de nous stupéfier.
Pourtant, Jacques Saussey nous garde une dernière carte pour nous surprendre à la toute dernière page. Il nous apprend à être patients pour comprendre le dénouement d’une intrigue parfaitement bien maîtrisée.
De Paris au Morvan.
On part de Paris pour arriver dans le Morvan dans un petit village où tout le monde se connaît bien. Accessoirement, ce roman qui devient régional nous permet de situer une scène du film « La Grande Vadrouille » avec Bourvil et de Louis de Funès.
Une victime détestée et détestable.
Personne ne la regrette et l’on se demande même comment elle n’a pas disparu avant vu la telle haine qu’elle a pu déclencher autour d’elle au cours de toutes ces années ! Même sa propre fille, ne la regrette pas.
En effet, après l’étude de sa vie, le lecteur à compatit presque avec le criminel. Or, la fin tragique de Valérie Freysse suscite quelques émotions à la description de ses souffrances insoutenables. Donc, âme sensible à s’abstenir pour être capable d’assister à une putréfaction accélérée !
Et comme j’apprécie beaucoup cet auteur, j’en lirai d’autres. Par ailleurs , je vous conseille sa page Facebook. D’ailleurs, je vous proposerai une future chronique de « Cinq doigts dans la glace ».