Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

đź’™ ENTRE MES MAINS LE BONHEUR SE FAUFILE d’Agnès Martin-Lugand

RESUME

Michel Lafon
05/05/14
332 pages
Iris, femme de médecin de la bourgeoisie de province va avoir sa vie bouleversée par une révélation familiale. Ses parents ont anéanti son ambition de faire carrière dans le domaine de la couture. Cette découverte est le catalyseur d’une quête de vivre sa passion toujours en elle. Motivée, elle décide de s’orienter professionnellement vers la couture pour transformer cette passion en moyen d’existence.
Avec succès, elle est sĂ©lectionnĂ©e Ă  une formation sur Paris et n’hĂ©site pas Ă  imposer sa reconversion Ă  son mari Pierre. Elle se dĂ©brouille pour  passer la semaine Ă  Paris avec des allers-retours les week-ends.
Marthe, responsable de la formation, une riche veuve influente en matière de mode dans le gratin parisien, prend Iris sous son aile en dehors des cours car son talent la distingue des autres élèves. Le bon goût, le faste et les relations de Marthe devenue le mentor de la jeune femme, impressionne celle-ci qui consent à se laisser façonner et accaparer au détriment de sa vie matrimoniale. D’autant que son existence parisienne la séduit aussi sous l’impulsion de la présence Gabriel, l’homme de confiance et à « tout faire » de Marthe, fils adoptif de son feu mari. Cette relation triangulaire ambigu et malsaine installée entre ces trois protagonistes cessera lorsqu’Iris choisira de reprendre sa vie provinciale et de femme mariée à la fin de la formation.
Ce retour au bercail s’avère dĂ©cevant. L’adultère du mari provoquera un divorce et un dĂ©part d’Iris pour retrouver la protection de Marthe. La promesse d’une rĂ©ussite professionnelle  sera-t-elle compromise si les sentiments Ă©prouvĂ©s envers Gabriel.

MON AVIS

Un thème intéressant que celui de la couture et de la mode. Pourquoi pas ! D’autant que les travaux d’aiguilles boudés pendant des décennies reviennent au goût du jour par les nouvelles générations… mais le thème n’est évoqué dans le livre qu’à titre de support pour l’histoire et on peut pas dire que l’auteur se soit contrainte à étayer le sujet.

La situation ô combien encore propagée de nos jours dans notre société : une épouse fidèle qui efface et occulte ses propres aspirations pour la réussite de son mari.

L’histoire bien ficelĂ©e au dĂ©but du roman. On plaint Iris, de son ambition tuĂ©e dans l’œuf, Ă  cause ses parents (qui avaient dissimulĂ© la lettre de sĂ©lection Ă  l’école de couture post-bac). Mais, ensuite d’un coup, tout s’accĂ©lère, et cela de manière abrupte : tout glisse. Aussi, la rĂ©ussite de l’hĂ©roĂŻne parait trop facile : autodidacte dans l’exercice de la couture mais douĂ©e, Iris se fait remarquer en sortant du lot de ses collègues. La formation ne lui coĂ»te rien (quelle chance !), elle se retrouve en une semaine de travail avec un carnet de commandes. Trop beau pour ĂŞtre rĂ©aliste et sa chance essouffle notre compassion.

Du coup, le roman devient « cousu de fil blanc », où tout glisse comme sur du velours ; le lecteur s’ennuie. Même ses déboires conjugaux amorcés de manière si banale se devinent. La fin est elle aussi facile. Le seul « piment » du roman, suggéré par la relation ambiguë de Marthe et Gabriel est gâchée par le caractère hautement malsain de cette relation.

GUIMAUVE ASSUREE

Ils ne manquent qu’une phrase Ă  la fin : ils se marièrent et eurent beaucoup de robes et de beaux enfants…

L’avantage du livre : se lit vite pour Ă©viter au lecteur une perte de temps. Je m’étonne de son succès d’une part auprès des Ă©diteurs (comme quoi, la notoriĂ©tĂ© d’un succès appelle la rĂ©ussite ultĂ©rieure ) mais aussi auprès du public ; mĂŞme si je respecte le goĂ»t de chacun.

Merci de commenter cette chronique, trop sĂ©vère ? Votre avis m’intĂ©resse…

AnneC

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