RĂSUMĂÂ QuatriĂšme de couvertureÂ
Nicolas, une quarantaine d’annĂ©es, est compositeur de musique. Un jour, sa femme Mathilde apprend qu’elle est atteinte d’un grave cancer du sein qui nĂ©cessite une intense chimiothĂ©rapie. Alors que Nicolas s’apprĂȘte Ă laisser son travail en plan pour s’occuper d’elle, Mathilde l’exhorte Ă terminer la symphonie qu’il a commencĂ©e. Elle lui dit qu’elle a besoin d’inscrire ses forces dans un combat conjoint.
Nicolas, transfigurĂ© par cet enjeu vital, joue chaque soir Ă Mathilde, au piano, dans leur chambre Ă coucher, la chambre des Ă©poux, la symphonie qu’il Ă©crit pour l’aider Ă guĂ©rir. S’inspirant de ce qu’il a lui-mĂȘme vĂ©cu avec son Ă©pouse pendant qu’il Ă©crivait son roman Cendrillon voilĂ dix ans, Eric Reinhardt livre ici une saisissante mĂ©ditation sur la puissance de la beautĂ©, de l’art et de l’amour, qui peuvent littĂ©ralement sauver des vies.
Le livre est sorti en poche en 2019 chez votre libraire, ou chez Decitre ou Ă la Fnac
Mon avis
AttirĂ©e par le 4e de couverture relatif Ă un sujet sensible, ce  livre Ă©tait prĂ©sent dans ma PAL depuis plusieurs mois, mais j’avoue avoir Ă©tĂ© un peu déçue et avoir Ă©tĂ© dĂ©stabilisĂ©e en le refermant.
Ici, la forme de prĂ©sentation est assez particuliĂšre car il sâagit de deux romances incluses lâune dans lâautre. Le roman ne laisse pas indiffĂ©rent mĂȘme sâil ne suscite aucun trĂ©molo malgrĂ© tous les thĂšmes abordĂ©s poignants et sensibles. Les idĂ©es rĂ©currentes comme : cancer, chimio, fatigue, usure de lâĂąge dĂ©rangent en gĂ©nĂ©ral, mais ces pages y apportent un prisme intimiste des implications relationnelles et affectives induites par ces dĂ©gradations physiques.
Voici un bel hommage rendu aux femmes qui luttent contre des cancers destructeurs. Un hymne Ă lâamour pour LA FEMME quand la vie a esquintĂ© leur fĂ©minitĂ© et empiĂšte leur vitalitĂ© jusquâĂ leur procurer cette dĂ©sagrĂ©able et implacable sensation dâĂȘtre Ă©crasĂ©e par le poids des annĂ©es.
Du vĂ©cu selon les dires de l’interview de lâauteur Eric Reinhart recueilli par babelio.
Jây ai apprĂ©ciĂ©
Le rĂ©alisme sur le quotidien des femmes avec leur traitement et le travail psychologique dans la rĂ©appropriation de son corps. De plus y est abordĂ© l’aspect physique oĂč la rĂ©signation ou du moins lâapproche dâautrui de cette mĂ©tamorphose inĂ©luctable. La dignitĂ© est rendue ici Ă la femme pourtant diminuĂ©e Ă cause des traitements et de la maladie.
La place de lâamour, et la reprĂ©sentation du couple et de la famille quand surgit la maladie, et les dĂ©sagrĂ©ments engendrĂ©s montre la dĂ©votion et le dĂ©vouement du mari pour partager son pouvoir crĂ©atif.
LâhumilitĂ© du narrateur s’Ă©panche sur ses pleurs irrĂ©sistibles et incontrĂŽlables quand il se reprĂ©sente ses peurs, et se dĂ©sole du dĂ©bit du flot de ses larmes⊠Jâai aimĂ© cette confidence sur ce trait de sensibilitĂ© qui ne mâapparaĂźt pas comme de la sensiblerie mais comme une soupape saine et naturelle.
Jâai moins aimĂ©
Les nombreuses scĂšnes Ă©rotiques, Ă mon sens auraient pu ĂȘtre soustraire plusieurs pages au rĂ©cit⊠alors inutiles et indĂ©centes, elles nâapportent rien. Pour le fond, je dĂ©plore cette obstination Ă vouloir vivre les derniers instants de Mathilde tout en dĂ©laissant sa propre Ă©pouse⊠L’amant infidĂšle sauveur ? La malade en rĂ©mission devient dĂ©sirable quand le narrateur se remĂ©more quels obstacles elle a dĂ» affronter. De mĂȘme, le prĂ©texte trĂšs noble dâadmirer le combat dâune rescapĂ©e grandie par sa maĂźtrise dans lâart de « vivre ».
La tendance obsessionnelle du narrateur, « des narrateurs » en l’occurrence, pour sâĂ©prendre des femmes malades et Ă©rotiser son affection, son admiration pour elles qui va jusquâà « commettre » un adultĂšre mâa dĂ©rangĂ©e.
Or cet aspect de dĂ©sir mâa dĂ©plu, jâai trouvĂ© le fond malsain et pas crĂ©dible. Cet avis nâengage que moiâŠ
Je regrette un peu cette lecture car le sujet m’intĂ©ressait, avec ce thĂšme Ă©pineux du cancer : les traitements sa guĂ©rison, sa rĂ©surgence, la fin de vie. Si ce thĂšme vous intĂ©resse, voici Ăa ira mieux demain, un ouvrage prĂ©cĂ©demment chroniquĂ© sur le blog que j’avais nettement prĂ©fĂ©rĂ©. D’ailleurs, j’ai une pensĂ©e particuliĂšre pour l’optimisme de son auteure Kathie Dorl malheureusement dĂ©cĂ©dĂ©e en 2019.
Lâauteur Ăric Reinhardt
selon â wikipediaÂ
et un interview sur le livre đđ§source  BabĂ©lio
Merci pour ce retour trĂšs bien dĂ©taillĂ© et analysĂ©. Jâai Ă©tĂ© déçue par cet auteur qui aurait copiĂ© le texte dâune femme pour « lâamour et les forĂȘts ». Et effectivement, avant que je sois au courant, je mâĂ©tais rendue compte en le lisant que la deuxiĂšme partie Ă©tait moins bien que la premiĂšre. Bref, il y a tellement Ă lire…
Merci Anne-Marie de votre visite, et surtout de ce complĂ©ment d’information sur ce « plagiat ». En plus, vous avez raison la lecture offre tant d’autres ressources d’oeuvres, c’est un puits de dĂ©couvertes inĂ©puisable.