Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

Les mauvaises épouses de Zoé Brisby 💙💙💙

 Quatrième de couverture : liberté tentée 

Summer, femme au foyer respectable, va être tentée de trouver sa liberté sous l’influence d’une amitié particulière.

Albin Michel
03/23
340 p.
Summer ira peut-être en enfer mais elle ira avec Charlie.
Las Vegas, 1952 : Elvis, Marilyn, l’Amérique en pleine guerre froide.
Summer et son mari vivent dans le désert du Nevada une base militaire chargée d’étudier la bombe atomique. A chaque lancer, ils sont aux premières loges et il n’y a que Summer pour ne pas savourer le spectacle. En bonne épouse, elle joue le jeu et organise des apéritifs atomiques.
Sa docilité volera en éclat avec l’arrivée d’une autre bombe sur la base, Charlie. Elle est tout ce que Summer n’est pas : forte, indépendante et sensuelle…
Tandis que les hommes s’extasient sur le miracle de la science et la puissance de l’Amérique, Summer et Charlie décident de prendre en main leur destin.
Zoe Brisby signe un roman intense et palpitant sur deux femmes qui font un choix de vie : celui d’être lib5res.

Mon avis 

J’avais découvert Zoé Brisby avec son et excellent premier roman feel good hilarant qui offrait une idée d’une originalité intéressante.

Dans ce troisième ouvrage, la qualité d’écriture vive et efficace de l’auteure demeure. Mais le fil de son histoire ne m’a pas transportée cette fois-ci. Très imprégnée des considérations et préoccupations actuelles, la fiction répand trop d’écho avec l’idéologie contemporaine qui balise notre quotidien tellement relayé par les médias. Alors pas d’échappatoire avec ce présent livre, qui donc ne m’a pas conquise.
En choisissant une trajectoire plus sérieuse, Zoé Brisby dénonce la domination masculine à l’égard des femmes, et les apprentis sorciers de l’énergie. En effet, nous vivons une période où revendiquer des valeurs féministes et écologistes, voire antinucléaires, est de rigueur. Pari gagné par l’auteure.

Elle a écrit une fiction sociologique et sociale en situant son roman dans les années 50 en Amérique. La condition des femmes limitée — consacrée — à sa famille, résume et se détermine par la réussite professionnelle et financière de son époux. Et apprécier cette situation est enviable, car elle est toujours préférable à celle de sentir honteuse d’être une victime de violence conjugale.
Dans un camp proche des bases nucléaires, notre héroïne Summer représente le parangon de l’épouse au foyer soumise et obéissante à son mari, directeur de la recherche. Quand elle voit arriver Charlie, sa vie va être bouleversée. Elle échange des relations superficielles contre une amitié généreuse, voire une amoureuse.

Et dans cette société microcosmique, l’auteure ironise à propos des essais nucléaires où chaque lancement est prétexte à des réceptions ou barbecues mondains. Pourtant, les essais ne sont pas toujours concluants. D’ailleurs l’idée d’une « ville témoin » effraie un peu le lecteur : des dégâts irrémédiables constatés sous les yeux du lecteur mais que les protagonistes nient. En parallèle de ce milieu surfait, Summer et Charlie volent des moments de bonheur, vivent leur liberté.

Une lecture agréable. Cependant Je me suis un peu ennuyée dans ce livre même s’il est très bien écrit et garantit des rebondissements. Les thèmes me semblent trop faciles de son réquisitoire, car consensuels et trop actuels. C’est si tentant d’accuser les générations passées de leurs fautes !

Mais je continuerai néanmoins à suivre l’auteure.