RESUME
Un héritage providentiel. Au décès d’Anselme, la transmission de ses biens arrive à point nommé dans le patrimoine de ses héritiers. Ainsi, Philippe le narrateur, son père Hilaire et son frère Michel se rendent sur les lieux de la propriété héritée, dans le but de la vendre et de s’en partager les bénéfices. Une aubaine pour ces trois originaux aux mœurs fantaisistes : Michel subit une dépression depuis son divorce, Hilaire depuis sa retraite expérimente des inventions abracadabrantes et Philippe essaie de maintenir l’ensemble en équilibre.
Mais cette manne serait plus appréciable sans la clause testamentaire d’Anselme stipulant l’obligation de prendre en charge ses animaux « domestiques ». En effet, en prenant possession de la maison, les héritiers Casanova doivent composer avec un âne à tendance priapique, Captain Surcouf un perroquet déluré, un chat pucier et Prosper un impressionnant cochon-sanglier.
« Les futurs acquéreurs devraient acheter le bien mais aussi et surtout en s’engageant à garder et entretenir les bêtes. Et en bonne santé !»
Quand Solange une amie d’Anselme conseille à Philippe le professionnalisme de Mademoiselle Dentelle pour vendre la maison, rien ne va plus. En effet, toutes les visites échouent : le sort s’acharne sur les ventes potentielles. Cependant, il faut avouer que les maladresses involontaires de chacun, parviennent à les faire clapoter… pour le plus grand amusement du lecteur. Comment les occupants de la maison vont pouvoir faire face à une catastrophe financière croissante ?
MON AVIS
J’adresse mes vifs remerciements à l’auteur pour la proposition de SP via le site Simplement Pro. Je suis P. Saimbert dont j’apprécie l’écriture incisive. Dans l’ouvrage « Onze serpents », on découvrait son humour caustique, mais ici, l’humour omniprésent détrône la méchanceté. De la bienveillance et le livre illustre une facette humaine des transactions immobilières.
Un tableau désopilant
Le trio Hilaire, Michel et Philippe constitue à lui seul un assortiment de personnages extravagants. Hilaire apparaît sous les traits d’un savant fou, un « Géo Trouvetout » pour les amateurs de Mickey ; lui, s’adonne à la science du « bionitronaze », une énergie qui pourrait transformer l’eau en carburant. Sa passion, sa persévérance et ses échecs le rendent sympathiques même s’ils attestent d’un certain égocentrisme comme chez tous les passionnés.
Michel nous distrait de ses excentricités psychologiques devant un narrateur dépité de ses délires. Ses phases d’euphories atteignent des sommets dignes d’allumés sous l’emprise de drogues dures. A l’instar, son état dépressif dans les phases basses de son moral quand il se sent « diminué » produit des effets tout aussi dramatiques. Ces deux phases offrent des scénarios drolatiques. L’auteur parvient à dédramatiser voire embellir le calvaire d’un malade psychologique pour le montrer sous un éclairage humoristique.
Je n’oublie pas les animaux, où ce cocktail insolite d’espèces détone à coup de stupéfiantes frasques. Et le vétérinaire missionné pour attester de leur bonne santé ne sera pas déçu de ses visites déconcertantes.
Les artisans qui interviennent dans la rénovation de l’ensemble, complètent le tout d’une touche originale.
PARTICULIERS RECHERCHE MAISON DE CARACTERE
La négociation concentrée autour des visites de la maison sensibilisera les amateurs de ventes immobilières. Les arguments de rénovation pour optimiser le rendu du bien font choux blancs ici. Par contre la gentillesse, la compréhension, la patience de Mlle Dentelle rend hommage aux agents immobiliers souvent catalogués d’avides. Tout n’est que bienveillance ici.
En revanche je promets une belle tranche de rire dans le compte-rendu des visites en vue de la vente. Les visites s’enchainent et ne se ressemblent pas. Comment ne pas sourire devant le papy philosophe devant l’ardeur sexuelle de sa jeune russe sortie du film « je vous trouve très beau » ? Que de visites immobilières pittoresques pour un bien « singulier ».
Quant aux voisins anglais, je les plains de tout mon cœur mais comment ne pas rire de leurs déboires avec leurs Yorkshires – et Dieu sait si j’aime les bêtes ! – . Ne manquez surtout pas la scène de « détaupisation »… je dirais même pire : lisez le livre surtout pour cette scène. Humour au second degré recommandé 😉
Vous l’avez compris : j’ai beaucoup apprécié ce livre… Bon moral garanti.
Mon seul regret :
- un titre trop long pour un livre trop court.
Vous pouvez vous procurer l’ouvrage chez votre libraire, chez DECITRE.
Votre avis sur la chronique ou le livre est le bienvenu…
Citation(s) pour un avant-goût
La fortune nous attendait. Nous en étions convaincus.
Et dans « convaincus », il y a (entre autre)… « vaincus ».