Chroniques régulières sur des livres, présentations de nouveaux auteurs

💜💜 SACRIFICES de Pierre Lemaitre

Lorsque sa petite amie se retrouve témoin gênante d’un braquage, le policier aguerri enquête à sa manière en dépit de sa hiérarchie.

Albin Michel
03/10/12
Avant-propos : Il s’agit du troisième épisode d’une trilogie de thriller (Alex, Travail Soigné) dans laquelle le commandant Vehoeven effectue des enquêtes de police. Même sans avoir lu en amont les précédents, l’histoire reste cohérente et compréhensible.

RESUME

Anne Forestier, en avance sur sa journée, en profite pour faire une halte dans les toilettes publiques. Elle y surprend la préparation d’un braquage et devient témoin gênante d’une association de malfaiteurs qui la passent à tabac à coups de crosses pour la décourager. Secourue à temps, elle est physiquement très atteinte. Comme elle a pu rester consciente et qu’elle a pu voir son agresseur, son témoignage reste précieux pour la police.
Hasard de circonstance, Anne Forestier se trouve être aussi la petite amie du commandant Camille Vehoeven, « l’électron libre » de la brigade. Ce dernier s’engage moralement à la protéger, quitte à outrepasser les procédures pour être chargé de l’enquête.
Or, il relie ce braquage avec une ancienne affaire et aussitôt « met en branle » de gros effectifs de la police au mépris des règles et de sa hiérarchie. Il procède à une « ratonnade ». Mais, sa petite amie, témoin mal protégée demeure la proie convoitée du barbare, Camille Vehoeven s’entête entre l’incompréhension de ses collaborateurs, et la poursuite de l’enquête en marge des règles.

MON AVIS

Avec ce livre, je découvre l’auteur P. Lemaitre. Sa réputation de maitre du thriller avait éveillé ma curiosité et « Sacrifices » m’offre un premier contact. Déconcertant. En effet, je n’ai pas ressenti de grande émotion ni pour les personnages ni pour l’intrigue. Mais bravo à l’auteur pour sa syntaxe et un riche vocabulaire : sans être cru et vulgaire, il retranscrit le contexte pesant à souhait.

Le personnage de Vehoeven, flic atypique, à mon sens, apporte relief et suspens au livre. Sa petite taille du haut de son mètre quarante cinq – l’auteur insiste bien – parait douteux de crédibilité pour faire partie de la police, même au rang de commandant. Les répétitions sur sa taille alourdissent le style :

Chez les flics de nos jours, c’est comme en politique, le grade est inversement proportionnel à la taille

 et

il ne montre pas sa carte, au-dessus d’un mètre cinquante on est dispensé.

Mais sa taille, loin d’être un complexe, se compense par sa volonté, son courage, et son opiniâtreté. Son veuvage douloureux explique aussi sa détresse amoureuse et sa romance particulière avec Anne – là aussi, c’est peu crédible – . C’est là que le bats blesse, car le lecteur sent vite que quelque chose cloche dans leur histoire.

Et c’est l’issue avec laquelle Vehoeven pourra tirer son épingle du jeu qui nous retient tout le long.

En insérant des chapitres avec la narration du suspect Hafner, cela brouille un peu les cartes. Mais la rapidité avec laquelle son identité arrive dans les dossiers, amorce des complications.

La barbarie du criminel d’un réalisme parfait est difficilement soutenable.

Un bon livre mais J’ai préféré la robe de marié du même auteur.

AnneC

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