Résumé
En 1912, alors que New York est sous le choc du naufrage du Titanic, la dame de compagnie Jane Prescott se rend à Long Island avec la famille Benchley. Leur fille, Louise, va épouser William Tyler et la cérémonie se tiendra chez son oncle et sa tante. Les Tyler sont un couple célèbre et glamour, au passé fait de voyages et d’aventures. Aujourd’hui, Charles Tyler est connu pour traquer la mafia italienne, La Main noire, et sa femme Alva est devenue femme au foyer.
Là-bas, Jane se rapproche rapidement de la nourrice des enfants du couple, Sofia, une jeune italo-américaine. Mais, au cours d’une nuit chaude et étouffante, un cri dans la nursery la réveille. On découvrira Sofia assassinée, et la fenêtre, toujours soigneusement verrouillée sur ordre des Tyler, qui craignent les représailles de la mafia, grande ouverte.
Les Tyler présument qu’une tentative d’enlèvement de leur bébé aurait mal tourné. Mais Jane commence à investiguer de son côté pour rendre service à son ami, le journaliste Michael Behan, qui sait qu’elle a une position privilégiée pour observer les conflits et découvrir les secrets qui peuvent se cacher sous la surface de cette riche et secrète maisonnées. Le meurtre de Sofia était-il un dommage collatéral des tensions sociales de New York ? Ou ce crime était-il beaucoup plus personnel ?
MON AVIS
Le petit format de ce bon polar trompe son lectorat, car le temps d’un week-end ne suffira pas pour venir à bout de ses 360 pages. Deuxième d’une série, il peut se lire seul. Le roman policier historique où les nombreux personnages permettent de décliner une fresque sociale des États-Unis du début du siècle dernier. Hormis l’enquête policière, on y découvre le début du journalisme avec la naissance du monde de la presse new-yorkaise avec les références de grands journaux ainsi illustrés.
Même si l’ambiance ressemble à celle de la série Downtown Abbey, on ne se retrouve pas dans un huis clos. Là, malgré le cadre serein d’une assurance matérielle confortable, des suspicions se ressentent, et instaure un climat de méfiance. Car, au sein de toute la domesticité selon les usages de l’étiquette établie pour des notables, le crime d’une nourrice d’enfants a été commis. Or, comme le titre de l’ouvrage l’indique, ce crime est « sans importance ». Beaucoup de personnes évoluent dans l’espace du manoir qui les relient tous, mais où chacun doit garder son rang. En effet, ce roman presque social montre les strates d’une société un peu sclérosée, sans une échelle sociale efficace.
Une des gouvernantes se détache du lot : Jane Preston. Sans se révéler anticonventionnelle, celle-ci se démarque grâce à son tempérament vif et intrépide. D’ailleurs, ce personnage à l’esprit curieux la rend agréable et c’est peut-être pourquoi Mariah Fredericks l’a choisie pour devenir l’héroïne que les lecteurs auront plaisir à suivre dans d’autres aventures.
Ce roman s’inscrit dans la même trame que👉📖 Meurtre au Ritz (de Michèle Barrière) chroniqué précédemment sur le blog. Leurs intrigues ont en commun l’intervention de journalistes, des affaires complotistes, et de faits divers qui font la une. Ils reconsidèrent aussi une place à la femme particulière par rapport à l’époque qu’ils décrivent.
L’auteure Mariah Fredericks
Titulaire d’un BA d’histoire de Vassar College, elle a été rédactrice en chef du Book of the Month Club pendant de nombreuses années. En 2007, son livre « Crunch Time », un roman pour jeunes adultes, avait été sélectionné pour le prix Edgar.
Auteure de plusieurs romans pour la jeunesse, Son premier roman pour adultes (et 1er en français) : « Des gens d’importance » (A Death of No Importance, 2018).
Elle vit avec son mari et son fils à New York.
son site : https://www.mariahfredericksbooks.com/
Twitter : https://twitter.com/mariahfrederick